KELLER Marcel, René

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 13 février 1925 à Vouziers (Ardennes), mort en action le 1er août 1944 à Ségur (Aveyron) ; résistant, maquis Antoine des groupes Vény (AS) actif dans l’Aveyron et le Tarn.

À Ségur
À Ségur
SOURCE : Mémorial GenWeb

Marcel Keller était le fils de René Jean Fernand Keller, plâtrier, et de Pol Thérèse Roussy, sans profession. Célibataire, il était domicilié à Épernay (Marne).

Marcel Keller quitta son domicile sans doute pour échapper au Service du travail obligatoire (STO), et s’engagea en Aveyron dans le maquis Antoine, prénom d’Antoine Pech, boucher à Carmaux (Tarn) qui en était le chef. Ce maquis, implanté au début du mois de mai 1943 dans le village abandonné de Villelongue (situé aujourd’hui sur le territoire de la commune de Cabanès, canton de Naucelle), était rattaché aux " groupes " Vény dirigées par le colonel Jean Vincent [pseudonyme dans la Résistance : Vény], officier d’active en congé, lié au Special Operations Executive (SOE) britannique, qui venait d’être parachuté dans le Lot avec deux officiers britanniques. Les groupes Vény étaient théoriquement rattachés à l’AS, du moins à celle du Lot.

Le 1er août 1944, vers 10 heures, une centaine de résistants appartenant au maquis Du Guesclin, au Corps-franc Foucou et au maquis Antoine, placés sous les ordres du lieutenant Sylvain Diet [pseudonyme dans la Résistance : Olivier] et d’Antoine Pech, se positionnèrent en embuscade au lieu-dit Viarouge situé sur le territoire de la commune de Ségur (Aveyron), sur le bord de la route qui devait être empruntée par la voiture de Marcel Chapron, nouveau préfet de l’Aveyron nommé par Vichy, présumé milicien [ce qu’il n’était pas], se rendant à Rodez pour y remplacer le préfet Louis Dupiech, résistant arrêté le 14 mai 1944 par la Gestapo (déporté à Neuengamme le 15 juillet 1944, disparu le 3 mai 1945 en baie de Lübeck).
Ils attaquèrent un convoi venant de Rodez et se dirigeant vers Millau qui était composé de quatre camions chargés de soldats allemands. Quelques minutes plus tard, surgit se dirigeant sur Rodez un second convoi de quatre camions précédé de deux voitures dont l’une transportait le préfet Chapron. Menacés d’encerclement les maquisards décrochèrent et se replièrent dans le bois des Tries. Au cours de cet accrochage, trois maquisards ont été tués par un obus de mortier, Marcel Keller, Waclar (dit René) Dobrazack [orthographié parfois « Dobrazac » ou « Dobrazk »] et Julien Renard. Deux d’entre eux appartenaient au maquis Antoine : Keller et Dobrazack. D’après Sylvain Diet, cette attaque a empêché les Allemands d’attaquer la maquis " Arête-Saules " de Séverac-le-Château (Aveyron) commandé par par Yves Testor.

Une mention ajoutée en marge de son acte de naissance à l’état civil de Vouziers déclare Marcel Keller « décédé " Mort pour la France " le 1er août 1944 à Viarouge, commune de Ségur (Aveyron) ».

En Aveyron, son nom est inscrit sur le monument aux morts de Naucelle et sur la stèle commémorative érigée à Ségur par « Les Anciens des maquis Duguesclin et Antoine au lieu-dit Bois de Tries au hameau de Viarouge, en mémoire de leurs trois camarades tués le 1er août 1944 ».
. En revanche, son nom ne figure pas sur le grand monument en l’honneur de la Résistance rouergate (exécutés, morts au combat dans les maquis et morts en déportation) de Sainte-Radegonde (Aveyron).
Dans la Marne, le nom de Marcel Keller figure sur la liste des « Tués au combat » du monument aux martyrs de la Résistance d’Épernay.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240160, notice KELLER Marcel, René par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 22 avril 2021, dernière modification le 4 mai 2021.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

À Ségur
À Ségur
SOURCE : Mémorial GenWeb
Sur le monument aux martyrs de la Résistance</br> à Épernay
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
à Épernay
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : SHD AVCC, Caen, AC 2 1P 56 359 qui donne Viarouge comme lieu du décès. — SHD, Vincennes, 19 P 81/35, homologation du maquis Antoine comme unité combattante du Tarn (active dans le Tarn et l’Aveyron)– La Dépêche du Midi, 31 juillet 2014. — Christian Font et Henri Moizet, Construire l’histoire de la résistance. Aveyron 1944, Rodez et Toulouse, CDDP Rodez et CRDP Midi-Pyrénées, 1997, , 344 p. [p. 202-203]. – Christian Font et Henri Moizet, " Le maquis Antoine ", sur le site « L’Aveyron et la Résistance ». – Mémorial GenWeb. – État civil, Vouziers (acte de naissance). — Notes d’André Balent.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable