MANDIER Jean, Louis, André

Par Jean-Marie Guillon

Né le 11 novembre 1899 à Montmeyrand (Drôme), mort le 24 août 1982 à Alès (Gard) ; mineur ; responsable syndicaliste chrétien du Gard.

Fils de Pierre Mandier, agriculteur, et de Marie Minaudier, couturière, Jean Mandier s’engagea pour trois ans dans la Marine, à Toulon (Var), le 28 janvier 1918. Il vint ensuite travailler comme ajusteur à la Compagnie des mines de La Grand Combe. Il s’y maria le 2 décembre 1922 avec Jeanne Saint-Étienne. Le couple, qui résidait cité des Pelouses à La Grand-Combe, eut deux enfants. Il était en 1942 le président de l’union des syndicats chrétiens de mineurs du bassin. Il fut l’un des quatre « meneurs » de la grève des 12 et 13 mars 1942 sanctionnés par l’envoi immédiat dans un camp en Algérie par un arrêté d’internement administratif signé le 14 mars. La police le considéra comme responsable de la grève des ouvriers de l’atelier déclenchée le 12 mars après-midi « par solidarité avec les mineurs », comme il le précisa lui-même. La grève des mineurs des 12 et 13 mars 1942, dont La Grand Combe était l’épicentre, fut le mouvement social le plus important de la période dans le bassin minier du Gard. Les revendications portaient sur une hausse des salaires de 5 %, le retour aux 40 heures et aux quinze jours de congés payés, et particulièrement sur une augmentation des rations. Jean Mandier était allé voir le 13 le directeur de la compagnie avec les revendications discutées lors de la réunion du syndicat chrétien. Les autorités considéraient qu’il avait « toujours profité des divers incidents du travail pour réclamer de nouveaux avantages et revendications ». Il fut arrêté le 13 après-midi et conduit le 14 au fort Saint-Nicolas à Marseille (Bouches-du-Rhône) avec Gabriel Chapon, Émile Filhol et Élisée Vigne. Ils furent envoyés au camp de Djenien Bou Rezq, via celui de Bossuet (Oranie). Son épouse écrivit au maréchal Pétain, le 28 mars 1942, avec l’appui du président de la Légion française des combattants, du maire de la ville et du curé (qui était légionnaire). Le préfet du Gard, Angelo Chiappe, considéra, le 21 avril suivant, qu’il ne pouvait être traité comme les trois autres « meneurs » arrêtés avec lui qui était des « extrémistes dangereux ». Il se déclara favorable à sa libération. Un arrêté de libération fut signé le 6 juillet alors qu’il était à la prison de Saïda. Il y était toujours retenu le 9 septembre 1942.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240169, notice MANDIER Jean, Louis, André par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 20 avril 2021, dernière modification le 20 avril 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. dép. Bouches-du-Rhône 5 W 194 (dossier d’internement). — Fabrice Sugier et Monique Vézilier, Le Gard dans la guerre 1939-1945, Clermont-Ferrand, De Borée, 2017, p. 293 et suiv. — état civil.

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