CHAPON Gabriel

Par Jean-Marie Guillon

Né le 1er mars 1905 aux Salles-du–Gardon (Gard) ; mineur ; militant syndicaliste CGT du Gard.

Marié, père d’un enfant, Gabriel Chapon travaillait aux mines de La Grand Combe (Gard) lors de la grève des 12-13 mars 1942. Ce mouvement, dont La Grand Combe était l’épicentre, fut le mouvement social le plus important de la période dans le bassin minier du Gard. Les revendications portaient sur une hausse des salaires de 5 %, sur le retour aux 40 heures et aux quinze jours de congés payés, et particulièrement sur une augmentation des rations. Il témoignait de la reconstitution clandestine du PC et de la CGT. Gabriel Chapon fut l’un des quatre « meneurs » de la grève des 12 et 13 mars 1942 sanctionnés par l’envoi immédiat dans un camp en Algérie par un arrêté d’internement administratif signé le 14 mars par le préfet régional. Il fut signalé par plusieurs mineurs comme ayant transmis l’ordre de grève à l’embauche du 12 mars. Il s’était mis en avant en interpelant les ouvriers pour qu’ils fassent grève aux côtés d’Élisée Vigne. On ne sait s’il avait des responsabilités dans l’organisation clandestine. La police perquisitionna son domicile et découvrit des feuilles de papier blanc, de même couleur et format que l’affiche manuscrite - « Camarades tous en grève jeudi 12 mars » - découverte à la mine du Ricard et dont il était l’auteur probable. Avec Élisée Vigne, Émile Filhol et Jean Mandier, il fut écroués au fort Saint-Nicolas à Marseille (Bouches-du-Rhône), puis envoyés au camp de Djenien Bou Rezq, via celui de Bossuet (Oranie). Auditionné au camp le 23 juillet 1942, il reconnut être membre de la CGT depuis 1936, mais nia avoir appartenu au PC ; il promit de soutenir le gouvernement du Maréchal et la Révolution nationale, de ne plus participer à une grève et de ne plus faire de politique. Le préfet du Gard donna un avis favorable pour sa libération le 31 juillet 1942, mais l’intendant régional de police refusa, le 2 novembre de la même année. Il se trouvait toujours en Algérie au début de 1943. Son épouse demanda son rapatriement, le 19 janvier 1943 et on lui répondit, évidemment, que ce n’était pas possible…

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240182, notice CHAPON Gabriel par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 20 avril 2021, dernière modification le 21 avril 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône 5 W 174 (dossier d’internement). — Fabrice Sugier et Monique Vézilier, Le Gard dans la guerre 1939-1945, Clermont-Ferrand, De Borée, 2017, p. 293 et suiv.

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