CAILLOUX Daniel, Alfred, Louis

Par Daniel Grason

Né le 26 mai 1942 à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) ; ajusteur-outilleur, agent technique chez Chausson à Gennevilliers ; militant de la CGT et du Parti communiste.

Daniel Cailloux
Daniel Cailloux

Fils d’Alfred et d’Émilienne Bel Billoud, son père était électricien chez Citroën dans le service fourniture d’énergie, puis Cailloux Alfred, Électricien dans le service fourniture d’énergie chez Citroën, puis Responsable d’une équipe à la maintenance. Sa mère a été femme de ménage et nourrice à domicile. Il épousa Françoise Moufflet en 1965 à Paris. Le couple eut deux enfants, Muriel et Delphine.
Il alla à l’école primaire à Asnières, puis dans une classe de 4ème dans la même ville, il entra au centre d’apprentissage de chez Chausson en 1956, à l’âge de quatorze ans. Il se souvient des affiches qui annonçaient « Entrez d’un pas assuré dans la vie, entrez à l’école Chausson ! » Issu d’un milieu populaire : « Le fait d’apprendre un métier, de continuer ses études, tout en étant rémunéré, ça frappait dur les esprits ». Dès la fin de la première année, il s’acheta une mobylette.
« À l’école, la section chaudronnerie formait des tôliers-formeurs. La section mécanique préparait des ajusteurs et des gens qui travaillaient sur machines-outils : fraiseuses et tours. Ça débouchait sur le passage d’un examen, le Certificat d’aptitude professionnel, reconnu nationalement. »
« Il n’y avait pas d’histoire- géographie, pas de matières de culture générale. Il y avait math, technologie, français parce qu’il y avait une épreuve de français à l’examen, rédaction et puis point final. Le but étant bien sûr de former des gens directement utilisables, productifs. Les matières générales étaient enseignées par d’anciens professeurs de l’école publique, des retraités qui faisaient des vacations. Il y avait une sélection assez rigoureuse. Tout au long des études, il y avait un écrémage important. L’école démarrait avec quarante élèves et finissait avec vingt-cinq. »
« Chausson embauchait 95 % des élèves formés. À partir du moment où tu rentrais dans l’atelier, tu étais jeune embauché. Pendant un an, on tournait dans les différentes équipes de l’atelier de l’outillage de Gennevilliers. Il y avait 450 personnes environ, dont la moitié travaillait sur machine-outil, et l’autre moitié travaillait à l’étau, à l’établi. Nous faisions aussi un stage à la mise au point sur les presses. L’atelier d’outillage, c’était un vase clos, on n’en sortait pas. C’était même assez frustrant parce que, ce qu’on faisait, en fait, on ne voyait quasiment jamais à quoi ça servait. »
Il poursuivit des études, alla à l’école Diderot boulevard de Belleville à Paris en cours du soir après le travail et le samedi matin. Il obtint successivement après le CAP d’ajusteur outilleur, le Brevet professionnel d’outilleur, le diplôme de préparateur du travail (lycée professionnel Diderot), diplôme du Conservatoire National des Arts et Métiers en mathématiques.
Il travailla à l’atelier d’outillage, fin 1968 la direction ferma l’atelier d’outillage, puis l’école professionnelle. Il travailla de 1956 à 1968 à l’outillage de l’usine H, puis à l’usine G, puis de 1968 à 1998 il fut agent technique principal au bureau des méthodes.
« Il y a eu une réelle coupure entre les Agents de maîtrise, techniciens, employés des services administratifs (ATAM), et les autres » se souvient-il. « C’est peut-être à ce moment-là que j’ai eu le plus de contacts avec des syndicalistes de la production parce que je participais aux réunions. Dans mon service, je crois bien que j’étais le seul en grève. Cependant, il y avait, de la part des collègues, une neutralité bienveillante. Malgré le fait qu’ils n’étaient pas engagés dans la lutte, ils reconnaissaient le bien-fondé des revendications et du comportement des grévistes. »
Les lois Auroux de novembre 1982 sur l’expression des salariés donnaient donc des possibilités nouvelles. Les directions surent rapidement, elles aussi et, peut-être, surtout, s’en saisir. « Il y a eu dans les entreprises, comme chez Chausson, une offensive idéologique très forte, précise Daniel Cailloux. Ils ont mis le paquet sur les formations, les séminaires. Ils appelaient ça la DPO (Direction participative par objectifs). Ça portait sur la participation des gens eux-mêmes à leurs propres choix, à leur propre exploitation… Il fallait que les gens s’expriment sur un thème forcément bidon. Toutes les idées jaillissaient et puis, au passage, l’animateur captait les idées pour arriver en fait à une idée commune. Ce type d’animation était avant réservé aux cadres : des jeux de rôles qu’on filmait, puis qu’après on repassait… C’est descendu alors au niveau des employés. Et tout ça sur le budget de la formation professionnelle. »
Daniel Cailloux adhéra à la CGT en 1967, devint le secrétaire de l’UFICT-CGT en 1990, délégué du comité d’établissement de 1976 à 1996, du Comité central d’entreprise de 1980 à 1992. Il adhéra au Parti communiste en 1977. Un engagement qui fut fortement influencés par l’environnement familial par sa mère dont le beau-frère Louis et la sœur Henriette étaient communistes. Louis Régobis, militant communiste d’Asnières mort en déportation était marié avec Henriette Bel Billoud sa tante.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240200, notice CAILLOUX Daniel, Alfred, Louis par Daniel Grason, version mise en ligne le 22 avril 2021, dernière modification le 23 avril 2021.

Par Daniel Grason

Daniel Cailloux
Daniel Cailloux

SOURCES : Chausson : une dignité ouvrière, Bernard Massera, Daniel Grason, préface de Michel Verret. – Informations complémentaires recueillies en avril 2021 par Daniel Grason.

Photographie : Daniel Grason

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