HELAINE Georges

Par Andre Delestre

Né le 21 juillet 1921 à Saint-Pierre l’Eglise (Manche), mort le 26 juin 1995 à Villejuif (Val de Marne) ; médecin radiologue à Rouen ; communiste ; conseiller municipal de Rouen (1983-1989), conseiller général (1979-1985) ; militant du MRAP

Georges Helaine fit ses études au lycée Corneille de Rouen (Seine-Maritime) et côtoya Jean Lecanuet. Il resta très discret sur la période militaire et la résistance. Profondément pacifiste, il se consacra à ses études. Devenu médecin radiologue des hôpitaux, il tint un cabinet de radiologie route d’Elbeuf, au cœur de la rive gauche de Rouen. Son humanisme et sa simplicité le fit très apprécié des habitants. Il finit sa carrière à la clinique Méridienne de Rouen. Il habita sur la rive gauche de Rouen puis à la Rue-St-Pierre (Seine-Maritime).
Dés la fin de la guerre, il rejoignit le PCF. A la fin des années 50, avec Lucien Bonnafé, médecin à l’hôpital psychiatrique de Saint-Étienne-du Rouvray, André Farge, médecin généraliste, Colette Privat, il travailla à des initiatives politiques pour rassembler les intellectuels et plus particulièrement les médecins.
Lors des élections municipales de 1977, il se présenta à la tête d’une liste d’Union de la gauche PC-PS-MRG. Personnalité libre et indépendante, reconnu de tous et estimé, rassembleur, le docteur Hélaine recueillit 39,5 % des voix. La liste du centre et de la droite unie (CDS-RPR-RI-CNIP) conduite par le maire sortant recueillit 52,93% et la liste LCR, 7,5 %. Il fit vaciller le pouvoir de Jean Lecanuet.
Lors des élections cantonales de 1979, Georges Hélaine fut élu conseiller général sur Rouen 6. Il siégea à la commission des affaires sociales. Colette Privat témoigna, dans l’Avenir de Seine-Maritime : « Quand il demandait la parole, le silence se faisait dans l’hémicycle. Jean Lecanuet, président du conseil général de Seine-Maritime, manifestait une attention insolite, et l’action sociale prenait tout à coup une tonalité nouvelle, une autre dimension, sans qu’à aucun moment, Georges ne se départisse d’une modestie, d’une réserve natives … Sa réflexion était intense, jamais figée mais constamment ouverte sur d’autres perspectives. ».
En 1981, après l’arrivée de la gauche au pouvoir, le communiste Jack Ralite, ministre de la santé jusque mars 1983, initia un tour de France de la santé afin d’y rencontrer tous les acteurs. Le docteur Hélaine attira l’attention sur la nécessaire prise en charge par la Sécurité Sociale, de la radiologie et participa à l’élaboration d’une réforme de la santé afin quelle soit accessible au plus grand nombre, et en particulier les plus fragiles. Le ministre lui confia une mission d’étude pour implanter une unité hospitalière sur la rive gauche de l’agglomération de Rouen, dont la population était confrontée à une inégalité territoriale d’accès aux soins.
En 1983, candidat aux élections municipales sur la liste d’Union de la gauche conduite par le socialiste Michel Bérégovoy, le nouveau mode de scrutin lui permit d’entrer au conseil municipal de Rouen, dans l’opposition, avec le communiste Jacques Arsène, jusque 1989. Il s’attacha à transmettre aux jeunes élus communistes dont Didier Chartier, les dossiers rouennais.
Avec le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix (MRAP), il fut constamment attaché à la lutte contre le racisme et pour l’égalité.
Allergiques aux dogmes et aux idées reçues, exigeant, il suivit avec attention et confiance la rénovation entreprise par les communistes et exprima des points de vue critiques sur des éléments de la politique du PCF.
Lors de son décès, un hommage public lui fut rendu par le Maire et le conseil municipal de Rouen.
Marié avec Josette Coeffin, il eut un fils, Franck, dont son décès l’affecta profondément et trois filles, Claudine, enseignante, syndicaliste et militante du PCF, Véronique (1954) et Douce (1966).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240243, notice HELAINE Georges par Andre Delestre, version mise en ligne le 27 avril 2021, dernière modification le 27 avril 2021.

Par Andre Delestre

SOURCES : entretiens avec Claudine Hélaine, témoignages de Colette Privat, Didier Chartier, Charles Revet, Thierry Foucaud. — Archives de l’Avenir de Seine-Maritime, journal départemental du PCF.

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