RICHARD Émile, Georges [Pseudonyme dans la Résistance : Victor]

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 22 avril 1902 à Rarécourt (Meuse), mortellement blessé le 1er août 1944 à Jalons-les-Vignes (Marne) ; gendarme ; résistant, FFI, FFC-Action D.

Émile Richard
Émile Richard
Photo : Pierre Servagnat

Émile Richard était le fils de Louis Eugène Richard, cultivateur, et de Marie Elma Victor, sans profession. Il était veuf d’Hélène Mélisa Rigaut. Il était domicilié à Fère-Champenoise (Marne), où il exerçait la profession de gendarme.

À l’automne 1943, il participa à trois réceptions de parachutage d’armes sur le terrain « Amyot » sur le territoire de Fère-Champenoise. Refusant d’assurer la garde des canaux utilisés par les Allemands, il passa à la clandestinité et rejoignit le maquis. Il participa à des sabotages de voies ferrées, d’aiguillages et à la coupure du câble Paris-Strasbourg.
En juin 1944, il prit le commandement du groupe FFI (Forces françaises de l’intérieur) de Fère-Champenoise, groupe 7 du secteur B de l’arrondissement d’Épernay.
Le 1er août 1944, son groupe reçut pour mission de s’emparer d’un dépôt d’essence abandonné par les Allemands à Isse sur la rive droite de la Marne, avec l’objectif de récupérer le maximum de carburant et de faire sauter le reste. Arrivé à Jâlons-les-Vignes (Marne), il se heurta à un détachement allemand très supérieur en nombre. Cinq maquisards furent blessés dont Émile Richard, gravement touché au ventre. Alors que tout le secteur était bouclé par les troupes allemandes à la recherche des maquisards, Monsieur Faure, responsable du groupe FFI de Fère-Champenoise, et Gilberte Arvois, mère de Francia Arvois, venus de Fère-Champenoise, parvinrent à le retrouver 48 heures plus tard et à le transporter à l’hôpital de Sézanne (Marne). Il y a été soigné sous la fausse identité de Georges Louis Victor, ouvrier agricole, célibataire, né le 25 juin 1898 à Caen. Il y est décédé des suites de ses blessures le 5 août 1944.
Il est inhumé dans le cimetière de Sézanne sous cette fausse identité.

Son état civil n’a été rectifié que le 16 octobre 1947 par un jugement du tribunal civil d’Épernay.

Émile Richard a été reconnu « Mort pour la France ». Il a été homologué FFC au titre d’Action D et FFI avec le grade de lieutenant. La Médaille de la Résistance avec rosette lui a été attribuée par décret du 24 avril 1946 publié au JO du 17 mai 1946.

Dans la Marne, une plaque commémorative a été érigée, par décision du conseil municipal de Jâlons-les-Vignes du 14 janvier 1950, sur le mur de l’ancien presbytère, à l’endroit où Émile Richard a été mortellement blessé.
À Fère Champenoise, son nom est inscrit sur le monument aux morts et sur la plaque dédiée aux FFI apposée dans le hall de la mairie.
À Épernay, il figure sur la liste des « Tués au combat » du monument aux martyrs de la Résistance.
À Anglure, il est gravé sur le monument aux morts.
Dans la Meuse, il figure sur le monument aux morts de Rarécourt.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240266, notice RICHARD Émile, Georges [Pseudonyme dans la Résistance : Victor] par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 30 avril 2021, dernière modification le 1er mai 2021.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Émile Richard
Émile Richard
Photo : Pierre Servagnat
À Jalons-les-Vignes
À Jalons-les-Vignes
Sur le monument aux morts de Fère-Champenoise
Sur le monument aux morts de Fère-Champenoise
Dans le hall de la mairie de Fère-Champenoise
Dans le hall de la mairie de Fère-Champenoise
Sur le monument aux morts d'Anglure
Sur le monument aux morts d’Anglure
Sur le monument aux martyrs de la Résistance</br> à Épernay
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
à Épernay
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 143 131 (NC). – SHD, Vincennes, GR 16 P 509299 (NC). – Arch. Mun. Jâlons-les-Vignes, procès-verbal du conseil municipal du 14 janvier 1950. – L’Union (photo), 25 février 1946. – Témoignage écrit de Georges Royer, responsable du groupe FFI de Fère-Champenoise jusqu’en février 1944, communiqué par le maire de Jalons-les-Vignes en février 2007. – Pierre Servagnat, La Résistance et les Forces françaises de l’intérieur dans l’arrondissement d’Épernay. Souvenirs du capitaine Servagnat. Ceux de la Résistance (photo), Presses de l’Imprimerie de Montligeon, 1946. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – Mémorial GenWeb. – État civil, Rarécourt (acte de naissance)  ; Sézanne (acte de décès).

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