POLI Pietro (ou, plus rarement, Pierre)

Par Antonio Bechelloni

Né le 30 mars 1898 à Castiglion dei Pepoli (ville métropolitaine de Bologna, Italie), mort en action le 25 août 1944 à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts–de–Seine) ; ouvrier cimentier ; résistant FFI.

Ouvrier cimentier, de son état, de nationalité italienne, Pietro Poli était le fils de Giuseppe Poli et de Caterina Guerini ; marié avec Maria Giannerini, il était père de trois enfants. Domicilié 46 bis, allée de la Seine à Issy-les-Moulineaux (rebaptisée depuis rue Pierre Poli), Pietro (dans tous les documents, tant français que italiens, y compris le Monument aux morts, c’est sous ce prénom qu’il est mentionné ; ce n’est que dans l’intitulé de la rue qui lui est consacrée que son prénom a été francisé) Poli a dû arriver en France après 1926, date à laquelle le Ministère de l’Intérieur italien lui a octroyé un passeport régulier pour la France, mais il avait déjà fait des séjours clandestins de courte durée en France au début des années 20. En février 1937, les services de censure postale du régime italien interceptent une de ses lettres adressée à son frère Lorenzo en Italie dans laquelle il évoque la guerre d’Espagne et où il essaye de contester la version officielle de la propagande du gouvernement fasciste quant aux enjeux de la guerre, en montant en épingle les bombardements italiens et allemands des populations civiles et prenant fait et cause pour les républicains, étiquetés « subversifs » par les autorités italiennes. À cette occasion les autorités italiennes relèvent aussi qu’un des cousins de Pietro Poli, Giuseppe Poli, socialiste, fils de Francesco, également résident à Issy-les-Moulineaux depuis 1930 s’était engagé dans le camp républicain de la guerre d’Espagne, où il trouvera la mort au combat le 19 novembre1936 à Casa de Campo (Madrid). Depuis, Pietro Poli fut l’objet d’un suivi par les espions travaillant pour le consulat italien de Paris. C’est ce qu’il apparaît d’un échange de lettres entre le consul général d’Italie, la préfecture de Bologne et le Ministère de l’Intérieur romain, datée de juillet 1938 à l’occasion d’un voyage en Italie de la femme de Pietro. Il y est fait état du fait que Pietro Poli bien qu’étiqueté comme communiste n’est pas politiquement actif.

Nous le retrouvons dans les combats pour la libération de la banlieue sud de Paris en août 1944.Sa présence dans les listes des FFI d’Issy-les-Moulineaux est validée à titre posthume pour la période allant du 18 (du 15 selon un autre document) au 25 août 1944. C’est ce jour là qu’il fut tué par une balle allemande, boulevard Jean Jaurès à Boulogne Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine).

Dans l’acte de décès délivré par la Mairie d’Issy-les-Moulineaux en date du 10 mai 1947 figure la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le monument aux morts d’Issy-les-Moulineaux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240268, notice POLI Pietro (ou, plus rarement, Pierre) par Antonio Bechelloni, version mise en ligne le 29 avril 2021, dernière modification le 29 avril 2021.

Par Antonio Bechelloni

SOURCES : Pia Carena Leonetti, Les Italiens du maquis, Paris, Éd. Mondiales, 1968 (qui situe correctement le lieu et la date de sa mort, mais le classe, à tort, parmi les anciens soldats d’occupation en France, induite sans doute en erreur par la présence d’un autre Pietro Poli, mort à Anduilly (Meurthe-et-Moselle) le 20 décembre 1944 et inhumé au cimetière des soldats italiens à Saint-Mandrier dans le Var — A.I.C.V.A.S. (pour son cousin Giuseppe mort en Espagne) — SHD Vincennes GR 16 P 484299 — Archivio centrale dello Stato, Casellario Politico Centrale (CPC), busta 4059 — Mémorial GenWeb (visité le 31 mars 2021).

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