SERRIER Bernard, Alphonse

Par Bernard Thiéry

Né le 1er décembre 1931 à Bar-le-Duc (Meuse), mort le 24 décembre 1997 ; cheminot à Bar-le-Duc  ; secrétaire du syndicat CGT des retraités de la SNCF, membre de la commission exécutive de la CGT, militant du PCF, secrétaire de la section de Bar-le-Duc, membre du bureau fédéral de la Meuse  ; candidat du PCF à plusieurs élections cantonales et législatives ; conseiller municipal PCF de Bar-le-Duc de 1970 à 1995.

Lucien Camille Raymond Serrier, père de Bernard Serrier, né le 19 décembre 1912 à Bar-le-Duc, fut concierge de l’hôpital Jeanne d’Arc de Bar-le-Duc et pompier volontaire adjudant-chef. Il était adhérent à la CGT et sympathisant socialiste. Sa mère Suzanne Émilienne née Poulin le 16 mai 1913 à Bar-le-Duc, femme au foyer et nourrice a élevé Gilbert Narat fils d’une de ses sœurs décédée.
Le grand-père paternel Charles-Paul Serrier s’était marié à Marie-Léonie Parmentier. Le grand-père maternel Marcel Joseph Poulin avait épousé Marie Marcelline Desmoine.

Bernard Serrier eut deux sœurs et deux frères. Jeanine Serrier née le 27 décembre 1933 à Bar-le-Duc épousa Louis Jan ; elle travailla à l’hôpital de Bar-le-Duc avant son mariage. Lucette Serrier née le 10 septembre 1935 à Bar-le-Duc épousa Gérard Velsch. Michel Marcel Lucien Serrier né le 4 février 1945 à Bar-le-Duc décéda le 12 juin 1945. Dominique Marty né à Bar-le-Duc le 17 octobre 1951 abandonné par sa maman à la naissance fut élevé par les parents de Bernard Serrier ; il fut démarcheur au Crédit agricole de Bar-le-Duc ; son fils Anthony comédien et metteur en scène, avec deux amis, sauva de la démolition l’emblématique théâtre à l’italienne des Bleus de Bar construit en 1900.

Bernard Serrier s’est marié le 11 novembre 1953 à Sermaize-les-Bains (arr. de Vitry-le-François, Marne) avec Monique Pérard. Monique, elle aussi militante CGT et membre du PCF, créa le Secours Populaire Français à Bar-le-Duc en 1973 et fut la présidente jusqu’en 1998. Elle travailla en partie à la maternité de l’hôpital de Bar-le-Duc et ensuite au service de cardiologie.
Bernard Serrier, élevé dans une famille modeste, interrompit ses études à l’âge de 16 ans. Après l’obtention de son CAP il entra le 15 septembre 1947 au dépôt SNCF de Bar-le-Duc, comme apprenti chaudronnier. Il devint ensuite chauffeur, puis élève mécanicien et enfin à partir de 1965, conducteur de route sur locomotive à vapeur puis sur motrice diesel et enfin sur motrice électrique jusqu’à sa retraite en décembre 1981. Il fut titulaire des médailles d’argent, vermeil et or des chemins de fer.

Il laisse le souvenir d’un militant syndical et politique passionné et convaincu. Il entra à la CGT en octobre 1950 à l’âge de 18 ans, fut secrétaire de la section des cheminots retraités de 1981 à 1997, et membre du bureau de l’Union Confédérale des Retraités (UCR).
Il milita durant 50 ans, participa à la rédaction du journal des cheminots retraités, supplément de Trait d’Union, journal de l’UD CGT. Il fut membre de la Commission exécutive de l’Union départementale CGT au titre de l’UCR.
C’est après avoir vécu les grèves et manifestations de mai 68, qu’il rejoignit en mars 1969 le PCF lors d’un meeting tenu à Bar-le-Duc avec René Andrieu.
Bernard Serrier fut membre du Bureau fédéral de la Meuse en 1973 et secrétaire de section du PCF de Bar-le-Duc de 1973 à 1993.

Il participait à la rédaction du journal L’Avenir, de la section du PCF de Bar-le-Duc et faisait régulièrement du porte-à-porte pour distribuer des tracts et vendre l’Humanité Dimanche, et tractait très souvent aux portes des entreprises. Il fut élu conseiller municipal de Bar-le-Duc le 27 novembre 1970, avec Lucien Pouille, Pol Sada, André Vigreux, Abel Pitz et André Pierre élus communistes. Il fut réélu aux scrutins municipaux de 1971, 1977, 1983, 1989. En 1995 il fut candidat en position non éligible sur la liste de Jean Bernard, maire de Bar-le-Duc. Sollicité à plusieurs reprises pour occuper un poste d’adjoint au maire, il refusa toujours par modestie dirent ses enfants et en raison de ses engagements professionnels et syndicaux. Il fut candidat aux élections législatives de 1978 avec Claude Fischer, et ensuite en 1988 sur la circonscription sud de la Meuse, puis à l’élection cantonale de 1992 sur le canton Nord de Bar-le-Duc.
Épris de justice et profondément humaniste, il était de tous les combats tels que ceux pour la libération d’Angela Davis, de Nelson Mandela et en soutien au peuple chilien.
Il participa au XXe congrès du PCF à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) du 13 au 17 décembre 1972. Bien que très critique à l’égard du PS, il se rangea à l’orientation de la direction nationale, d’un changement démocratique et majoritaire concrétisé par le programme commun signé en juillet 1972 et par le soutien en 1974 à la candidature de François Mitterrand. Il restait cependant dubitatif à l’égard du changement par les voies électorales, considérant que l’absence de proportionnelle minorait le poids du PC et dénonçant la centralisation des pouvoirs. Il fut délégué de la Meuse au XXIIe congrès qui se tint à l’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) du 4 au 8 février 1976. Ce congrès qui marqua un tournant dans les orientations du PCF resta gravé dans sa mémoire, notamment une certaine distance prise avec l’URSS. Très attaché au PC et à ses valeurs, il soutenait avec conviction l’URSS si bien que l’effondrement du bloc de l’est fut pour lui un véritable séisme
L’élection de François Mitterrand en 1981 et l’entrée de quatre ministres communistes au sein du gouvernement Mauroy souleva en lui l’espérance des changements tant attendus. Bernard Sellier participa à plusieurs réunions des instances communistes meusiennes sur le départ des ministres communistes en 1983, suite au plan d’austérité. Ce fut une nouvelle épreuve politique difficile pour lui. Il s’impliqua fortement dans la campagne pour le « non » au traité de Maastricht en juin 1992.
Bernard Serrier était membre de France-RDA et de France-URSS, était adhérent à l’Association nationale des élus communistes et républicains et de l’Association départementale des élus républicains municipaux et cantonaux. Il était un amoureux des randonnées en montagne et du cyclotourisme avec ses amis et sa famille.
Le préfet de la Meuse lui remit en 1990 la médaille d’honneur régionale, départementale et communale pour son engagement durant 25 ans à la ville de Bar-le-Duc.
Il mourut en 1997 des suites d’un cancer provoqué par l’amiante, maladie contractée dans le cadre de son travail de cheminot et reconnue par la SNCF.

Le couple avait eu trois enfants Philippe, Christian et Laurent.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240373, notice SERRIER Bernard, Alphonse par Bernard Thiéry, version mise en ligne le 16 mai 2021, dernière modification le 19 juillet 2021.

Par Bernard Thiéry

SOURCES : Documents fournis par Philippe Serrier.
Bibliographie  : Julian Mischi, Le parti des communistes, histoire du parti communiste français de 1920 nos jours, éd. HDA, collection Faits et Idées, octobre 2020. — Nicolas Azam, L’intégration européenne dans les programmes du Parti communiste français depuis 1979, Congrès AFSP Strasbourg, 2011. — Bernard Pudal, Un monde défait. Les communistes français de 1956 à nos jours, Éd. du Croquant, 2009.

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