GASET Daniel, François

Un dossier au nom de Daniel Gaset figure au Service historique de la défense à Vincennes. Ce dossier attribue à Daniel Gaset le pseudonyme de « Tarzan » qui était par ailleurs celui de Louis Massé, maquisard, comme lui, de la 3401e compagnie de FTPF et également tué en action de combat le 27 juillet 1944 à Mazères. Il indique comme date et lieu de naissance : le 3 décembre 1913 à Toulouse. Or, il n’y a pas d’acte à ce nom et à cette date à l’état civil de Toulouse. Le site MemorialGenWeb indique qu’il est né le 31 juillet 1924. Cette date parait plus vraisemblable.

Ce Toulousain intégra le maquis de Betchat (Ariège), implanté juste à la limite avec la Haute-Garonne. Cette formation était dirigée du point de vue opérationnel par un jeune communiste (né en 1924) sans expérience militaire, Jean Blasco (alias "Max") dont les choix tactiques quelquefois peu judicieux furent critiqués jusque dans ses propres rangs. Ainsi Fernand Cortale alias Gravas, responsable régional (Haute-Garonne) des FTPF — qui le soutenait pourtant dans ses actions — , lui reprocha une grave « faute de stratégie » dans la conduite des opérations de son détachement le 27 juillet 1944.

L’action armée de Mazères-sur-Salat (Haute-Garonne), le 27 juillet, à l’issue de laquelle périrent, au lieu-dit les Murasses, Daniel Gaset et deux autres maquisards de Betchat, Adalbert Tamasy et Louis Massé semble avoir échoué faute d’avoir su bien évalué le rapport des forces (ainsi que le suggère Georges Loubiès, de Sainte-Croix-Volvestre, Ariège, sous-lieutenant du maquis de Betchat dans une lettre à Claude Delpla, alors correspondant du comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale en Ariège, 1er mars 1968). Les maquisards attaquèrent un train de troupes allemandes à Mazères-sur-Salat (ligne de chemin de fer de Boussens (Haute-Garonne) à Saint-Girons et à Foix (Ariège), aujourd’hui fermée et déposée). Mais surpris par un convoi motorisé, ils durent décrocher. Ils ne durent leur salut qu’au sacrifice de Massé qui tira sur les Allemands avec un fusil-mitrailleur et de ses deux camarades. Jean Blasco, lui-même, s’en tira de justesse, plongé dans l’eau jusqu’à la poitrine et plaqué contre la rive du Salat.

Il n’y a pas d’acte de décès à son nom à l’état civil de Mazères-sur-Salat. L’acte n°24, concernant un « inconnu » est cependant le sien, car il y eut ce jour-là trois maquisards tué lors de l’affrontement avec les troupes d’occupation le 27 juillet 1944 au lieu-dit Las Murasses, au sud du village de Mazères (Massé et Tamasy). Cet acte fait état d’u décès, de toute évidence celui de Gaset, le 27 juillet 1944, vers 18 heures 45. Le décès a été constaté le lendemain, 28 juillet 1944. Il s’agissait d’un homme âgé de vingt à vingt-cinq ans, d’une forte corpulence, mesurant 1, 70 m, avec des cheveux châtains foncé, sans moustache. Il était vêtu chemise grise rayée de blanc, d’un blouson de cuir marron, d’une ceinture en tissu élastique blanche, d’un pantalon de drap bleu à mi-cuisses, de chaussettes blanches à grosses côtes, de brodequins. Il avait un mouchoir « couleur » à carreaux et portait une « bague fantaisie » à l’annulaire gauche.

Une stèle a été érigée à Mazères-sur-Salat, à « Las Murasses », sur les lieux du juillet combat où périrent les trois maquisards de Betchat le 27 juillet 1944. Le patronyme "Gaset" y est orthographié "Gasset". Elle porte une inscription faisant allusion à un combat contre les Allemands — il n’est pas sûr que c’étaient des SS — , mais aussi contre des francs gardes de la Milice, ce qui est manifestement erroné en ce qui concerne ces derniers.