LEVEILLARD Yvette, Henriette, Bernadette, née GRACIAS

Par Andre Delestre

Née le 23 décembre 1939 à Petit-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; ouvrière puis employée de collectivité ; CGT, secrétaire départementale de la fonction publique ; UJFF puis PCF ; UFF ; CNL ;

La mère de Yvette Leveillard mourut de tuberculose très jeune. Son père fut mécanicien dans l’entreprise SCMT de transport entre le port de Rouen et la Sté Malétra de Petit-Quevilly spécialisée dans la fabrication du pyrite. Veuf avec trois enfants, il se remaria avec Céline Durécu, veuve également, qui eut elle-même deux enfants. Cette dernière fut ouvrière dans le textile chez Badin à Barentin (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Militante, elle fut licenciée en 1936, et plus tard embauchée chez Bertel à Sotteville-Lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Elue conseillère municipale communiste à Petit-Quevilly en 1947, elle fut réélue en 1959. Elle fut très active à l’Union des femmes françaises (UFF). Le père d’Yvette fut un militant actif du PCF lors de sa retraite.
Yvette fut scolarisée au groupe scolaire Bickford-Ferry de Petit-Quevilly. À quatorze ans, elle fut porteuse de pain puis vendeuse en bonneterie. Elle fit, seule, la démarche de prendre sa carte à la CGT. En 1953, elle adhéra à l’Union des jeunes filles de France (UJFF) et y eut des responsabilités départementales jusqu’en 1961. Le 29 décembre 1955, elle donna son adhésion au PCF lors d’un meeting électoral, précédent des élections législatives du 2 janvier 1956 ou Roland Leroy fut élu député. Elle fut secrétaire de cellule et membre du comité fédéral. En juillet 1956, elle fut déléguée au 14e congrès du PCF qui se déroula au Havre (Seine-Maritime). Elle en fut la plus jeune alors que le plus ancien était Marcel Cachin. Elle fut très active lors des manifestations contre la guerre d’Algérie, la réquisition et l’envoi des jeunes hommes au front. À l’époque, les communistes étaient isolés. Lors de l’arrivée du premier cercueil du quevillais dénommé Dellatre, il y eut un rassemblement devant la mairie. Et l’opposition à la guerre grandit.
En 1960, elle se maria avec Fernand Leveillard. Ils eurent deux enfants en 1961 et en 1963. Après une interruption de 2 ans d’activités professionnelles, elle fut embauchée chez Crafsac, rue de la Motte à Petit-Quevilly qui fabriquait des sacs. Elle collait les coins du sac en papier. Le travail était pénible. Elle fit des ménages chez des particuliers. Sur conseil d’un couple d’enseignants communistes, elle postula comme femme de service au lycée des Bruyères de Sotteville-Lès-Rouen. En 1965, elle y fut embauchée comme ouvrière d’entretien et d’accueil de qualification C dans la fonction publique. Puis elle fut concierge au collège Diderot à Petit-Quevilly. En 1978, elle suivit la mutation de son mari, affecté au gardiennage et l’entretien du centre de loisirs avec hébergement des Essarts de Grand-Couronne et appartenant à la ville de Petit-Quevilly. Elle obtint un détachement de l’éducation nationale vers la fonction publique territoriale. Elle prit sa retraite en 2009 à l’âge de 58 ans après un dernier poste à l’école primaire Gabrielle Méret.
Militante de la CGT, elle y exerça des responsabilités locales et départementales de la fonction publique comme secrétaire ainsi que membre du bureau académique. Elle côtoya Josée Engelhart, responsable CGT du lycée Val de Seine de Grand-Quevilly, Chantal Langlois, Aimé Girault. En 1968, lors des grandes grèves et manifestations, elle emmena ses enfants sur les piquets de grève pour soutenir les grévistes. Lors des élections municipales du 13 mars 1977, comme syndicaliste, elle apporta son soutien à la liste d’Union de la gauche conduite par le communiste Henri Levillain. Puis elle anima la section CGT des retraités des communaux de Petit-Quevilly.
Elle fut secrétaire départementale puis territoriale de l’Union des femmes françaises (UFF) des années 1970 à 1985. Elle siégea avec Yvette Rébeillon, Hélène Caudron et Denise Thieursin.
Pendant la scolarité des enfants, elle fut représente élue des parents d’élèves avec la FCPE.
Le couple habita un temps dans la cité HLM rue Foliot de Petit-Quevilly. Avec Marcelle Vigor et l’ensemble des locataires et la Confédération nationale du logement (CNL), elles menèrent une campagne sur la cherté des loyers et charges. Le procès engagé contre la SA HLM fut gagné.
Elle témoigna que « ces meilleurs moments de militantes furent dans le syndicat et les associations car nous y rencontrions des femmes et des hommes de toutes sensibilités, histoires ou appartenances politiques. C’est dans le débat collectif que l’élaboration et la construction se construisaient la dynamique de l’action  ». Très attachée aux valeurs communistes, elle disait que son expérience syndicale et associative lui apporta beaucoup dans sa réflexion lors des réunions de cellule.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240416, notice LEVEILLARD Yvette, Henriette, Bernadette, née GRACIAS par Andre Delestre, version mise en ligne le 10 mai 2021, dernière modification le 10 mai 2021.

Par Andre Delestre

SOURCES : entretien avec l’auteur ; archives familiales ; archives municipale de Petit-Quevilly.

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