LEVEILLARD Fernand, René, Auguste

Par Andre Delestre

Né le 17 mars 1936 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; ouvrier du bâtiment puis employé communal ; syndicaliste CGT ; militant du PCF ; guerre d’Algérie ; membre de la FNACA.

Le père de Fernand Leveillard fut docker sur le port du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) puis employé de la Transat. Syndiqué à la CGT, il ne fut pas militant. Sa mère s’occupa de la fratrie de cinq garçons et deux filles, Fernand en était le 2ème de rang. Le port du Havre étant zone de guerre, la famille migra vers Grand-Couronne (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Le père fut embauché à la papeterie SONOPA et y resta jusque la retraite.
Fernand Leveillard eut une scolarité très perturbée. A quatorze ans, il devint « mousse » dans la bâtiment puis fut embauché chez Desmaret, entreprise travaillant dans les emprises de la raffinerie Shell de Petit-Couronne. En 1952, à 16 ans, il se syndiqua à la CGT et adhéra aux Jeunesses communistes.
En 1956, il fut mobilisé pour la conscription dans un régiment de hussard. Les six premiers mois se déroulèrent à Trèves (Allemagne). Puis il fut envoyé pour dix-huit mois à Batna dans les Aurès en Algérie. Ce fut la période de sa vie la plus dure et la plus traumatisante. Son bataillon était affecté à la logistique et à l’accompagnement des parachutistes lors des interventions et opérations de ratissages. Il témoigna que « si tu ne tirais pas, tu prenais le coup pied au cul  ». Il fut témoin de ce que produit une guerre sur l’humanité. Plus tard, il rejoint la Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie (FNACA) pour témoigner et fut porte drapeau à chaque commémoration patriotique au cimetière de Petit-Quevilly ainsi que lors des cérémonies du souvenir du maquis de Barneville-sur-Seine (Eure), sur le lieu de l’assaut meurtrier.
En 1960, il se marie avec Yvette Gracias. En 1963, il fut embauché à la mairie de Petit-Quevilly comme employé communal. Son premier poste fut les abattoirs de la ville, rue Jacquart. « A l’époque on y tuait et débitait tous les trois jours une trentaine de bovins  ». Puis, à la fermeture des abattoirs, il travailla à la reprogravure, puis à la distribution des sacs poubelles dont la collecte était réalisée par les employés de la commune. En 1978, il fut affecté au gardiennage et à l’entretien du centre de loisirs avec hébergement des Essarts (Grand-Couronne). Le centre accueillit plusieurs générations d’enfants et de familles quevillaises, mais aussi des sessions de formation syndicale, d’association d’éducation populaire, de partis politiques. Et le centre accueillit des délégations internationales. Le couple joua un rôle important dans l’accueil et la disponibilité. Il prit sa retraite en 1995.
Adhérent du PCF, il n’exerça jamais de responsabilité mais fut un militant de base très actif : distribution de tract, collages d’affiches, soutien à l’organisation des meetings, réunions, manifestations, vente de l’Humanité dimanche, service d’ordre, fêtes de l’Humanité au parc des Chartreux de Petit-Quevilly. Pendant la guerre d’Algérie, il passa des jours et des nuits à monter la garde pour protéger le siège de la fédération du PCF localisé dans un baraquement, boulevard de l’Yser à Rouen et menacé par les exactions des criminels de l’Organisation de l’armée secrète (OAS). Une bombe artisanale posée sur un rebord de fenêtre alors que s’y déroulait une réunion du bureau fédéral, blessa un des deux militants quevillais de service.
Il fut un militant très actif de la section CGT des territoriaux de Petit-Quevilly.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240417, notice LEVEILLARD Fernand, René, Auguste par Andre Delestre, version mise en ligne le 16 mai 2021, dernière modification le 26 mai 2021.

Par Andre Delestre

SOURCES : entretien avec l’auteur et ses archives familiales.

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