GRANDET Maurice

Par André Delestre

Né le 3 avril 1920 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 12 octobre 1944 à Buchenwald (Allemagne) ; menuisier ; militant JOC ; STO ; mort en déportation

Les parents de Maurice Grandet divorcèrent en 1924. Sa mère, Henriette Dubreuil, travailla à la lingerie de la Transat. Après son certificat d’études, il fit une formation à l’Ecole pratique de menuiserie-ébénisterie. Enfant de chœur, il fut remarqué dans son quartier Sainte Cécile au Havre pour sa participation au Théâtre du Patronage et comme trompettiste. Il fut embauché dans l’entreprise de meubles Charles Dubreuil.
En 1937, il rencontra un jociste d’Harfleur, André Robillard, qui l’encouragea avec Bernard Lemaire, et les jeunes ouvriers de la paroisse d’Aplemont à rejoindre la JOC, après le succès du rassemblement national au parc des Princes à Paris. Très rapidement, il en devint un militant très actif et organisa sorties, réunions et assemblées de masse. Des enquêtes furent lancées sur les conditions de travail des jeunes ouvriers du quartier afin d’étendre l’action contre les injustices. En juillet 1938, il participa à une fête-meeting au palais d’exposition du Havre afin de commémorer le congrès national jociste qui avait réunit, l’année précédente plus de 50.000 jeunes à Paris. Mars 1939, la section, composée de 26 membres, fut affiliée à la JOC, en présence d’André Villette, dirigeant national. La défaite puis l’exode, fin 1940, Maurice Grandet reprit le travail dans l’entreprise Renoult. Malgré l’occupation allemande et une JOC interdite, l’organisation continua à former ses militants. En avril 1943, il reçut un ordre de réquisition pour le Service du travail obligatoire (STO) pour se mettre à la disposition de l’organisation Todt. Il fut affecté sur les chantiers des blockhaus de la région d’Octeville. Le 7 juillet 1943, il fut raflé et envoyé par le train du Havre vers Cologne (Allemagne) avec plusieurs centaines de jeunes, transporté dans des wagons marchandises. Après trois jours de voyage, Il fut hébergé dans un des trois camps habités de plus de 2000 civils et affecté à la TODT. Très rapidement, il rejoignit les équipes catholiques qui s’organisaient clandestinement avec des jocistes, religieux, séminaristes et prêtres requis. Fin 1943, il put bénéficier d’une permission. De retour au Havre, malgré les pressions de ses proches ou de l’abbé Varignon, il refusa d’être réfractaire, considérant que sa place de « témoin du Christ » était parmi les jeunes travailleurs. Revenu à Cologne, le groupe jociste multiplia les services d’entre aide et activité des solidarités parmi l’ensemble du personnel du STO. Le réseau prit contact avec des catholiques allemands. En mars 1944, des prêtres furent arrêtés et emprisonnés. Le 13 juillet 1944, il fut interrogé par la Gestapo. Ils furent 64 dans ce cas là, de toute l’Allemagne. Le 16 septembre 1944, il fut conduit au camp de concentration de Buchenwald (Allemagne). Affaibli, malade, il mourut le 12 octobre. Sur les 64 catholiques, 22 ne revinrent pas en France, victime du nazisme, d’autres affaiblis moururent après leur retour. Parmi les 22, il y eut Marcel Callo et trois jocistes, huit scouts, quatre prêtres et quatre étudiants franciscains. Le dimanche 30 avril 1989, dans le cadre de la journée nationale des victimes et héros de la déportation, une cérémonie de prière et de souvenir en l’honneur de Bernard Lemaire et Maurice Grandet, fut célébrée dans l’église d’Aplemont

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240418, notice GRANDET Maurice par André Delestre, version mise en ligne le 10 mai 2021, dernière modification le 14 mai 2021.

Par André Delestre

SOURCES : Pierre Hamet, Du Havre à Buchenwald. — "Marcel Callo, témoin d’une génération", biographie du cardinal Guyon, Éditions SOS.

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