LEMAIRE Bernard

Par André Delestre

Né le 27 juillet 1920 à Gonneville-la-Mallet (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 11 octobre 1944 à Buchenwald (Allemagne) ; menuisier ; responsable fédéral JOC ; STO ; mort en déportation.

comité fidélité
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Les jocistes havrais Bernard Lemaire et Maurice Grandet

Le père de Bernard Lemaire resta sous les drapeaux de 1914 à 1920. Puis il travailla comme manœuvre puis charretier à la brasserie Polaire. Sa mère eut 4 filles et 4 garçons, Bernard fut l’ainé de la fratrie. En 1930, la famille s’installa à Applemont, dans la nouvelle cité ouvrière. En 1936, sa mère mourut. Bernard Lemaire passa son certificat d’études. Il eut pour instituteur René Cance. En 1932, Bernard entra à l’école technique vers le métier d’ébénisterie-menuiserie et fut diplômé en 1937. La même année, il rencontra un jociste d’Harfleur, André Robillard, qui l’encouragea avec Maurice Grandet et les jeunes ouvriers de la paroisse d’Aplemont à rejoindre la JOC, après le succès du rassemblement national au parc des Princes à Paris. Bernard Lemaire, Maurice Grandet, Paul Cavelier et des jeunes du quartier, ils démarchèrent l’abbé Varignon, curé d’Aplemont afin d’obtenir un local pour réunir la section jociste en cours de formation. Après un premier refus, ils obtinrent satisfaction. Bernard Lemaire fut embauché dans l’entreprise Renoult. Début 1939, il devint trésorier fédéral du Havre de l’équipe présidée par Charles Héricher. Et devint responsable du secteur qui comprend Ste Cécile, Aplemont, Rouelles, Fontaine-le-Mallet, Montivilliers, Epouville et Harfleur. Le 14 mai 1939, la JOCF et la JOC organisèrent une fête du travail sur le thème de la famille afin de financer la réfection du château de Camp-Dolent, transformé par la JOCF en maison de repos et de loisirs. Jean Eudier remplaça Charles Héricher avant de monter au secrétariat général de la JOC. Le 31 mai 1942, Paul Cornière devint président fédéral, Bernard Lemaire en resta le trésorier et Jean Marcotte en fut le secrétaire.
Malgré l’occupation allemande et une JOC sous surveillance puis interdite à partir du 3 aout 1943, l’organisation continua à former ses militants par l’action. En avril 1943, il reçut un ordre de réquisition pour le Service du travail obligatoire (STO) pour se mettre à la disposition de l’organisation Todt. Il fut affecté sur le site de Nice-Havrais puis en foret d’Eawy pour la construction d’une base de lancement V1. Le 7 juillet 1943, il est raflé et envoyé par le train du Havre vers Cologne (Allemagne) avec plusieurs centaines de jeunes, transporté dans des wagons marchandises. Après trois jours de voyage, Il fut hébergé dans un des trois camps habités de plus de 2000 civils et affecté à la TODT. Très rapidement, il rejoignit les équipes catholiques qui s’organisaient clandestinement avec des jocistes, religieux, séminaristes et prêtres requis. Le 28 janvier 1944, il put bénéficier d’une permission. De retour au Havre, malgré les pressions de sa fiancée, de ses proches ou de l’abbé Varignon, il refusa d’être réfractaire, considérant que sa place de « témoin du Christ » était parmi les jeunes travailleurs. Revenu à Cologne, le groupe jociste multiplia les services d’entre aide et activités de solidarité parmi l’ensemble du personnel du STO. Le réseau prit contact avec des catholiques allemands. En mars 1944, des prêtres furent arrêtés et emprisonnés. Le 13 juillet 1944, il fut interrogé par la Gestapo. Ils furent 64 dans ce cas là, de toute l’Allemagne. Le 16 septembre 1944, il fut conduit au camp de concentration de Buchenwald (Allemagne). Affaibli, malade, il mourut le 11 octobre. Sur les 64 catholiques, 22 ne revinrent pas en France, victime du nazisme, d’autres affaiblis moururent après leur retour. Parmi les 22 il y eut Marcel Callo et trois jocistes, huit scouts, quatre prêtres et quatre étudiants franciscains. Le 27 novembre 1988, en l’église de Gonneville-la-Mallet, un hommage fut rendu à Bernard Lemaire par Pierre Hamet, président du comité « Fidélité » du Havre. Le dimanche 30 avril 1989, dans le cadre de la journée nationale des victimes et héros de la déportation, une cérémonie de prière et de souvenir en l’honneur de Bernard Lemaire et Maurice Grandet, fut célébrée dans l’église d’Aplemont

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240419, notice LEMAIRE Bernard par André Delestre, version mise en ligne le 10 mai 2021, dernière modification le 8 décembre 2021.

Par André Delestre

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Les jocistes havrais Bernard Lemaire et Maurice Grandet

SOURCES : Pierre Hamet, Du Havre à Buchenwald. — Marcel Callo, témoin d’une génération par le cardinal Guyon ;

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