CRUDO Julien

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 23 novembre 1913 à Tarascon (Bouches-du-Rhône), disparu en juin 1944 à Nice (Alpes-Maritimes) ; cheminot ; résistant des Francs-tireurs et partisans français (FTPF).

Julien Crudo était le fils de Michel Crudo, journalier et de Maria Truscetti. Il se maria le 12 décembre 1931 à Beaucaire (Gard) avec Carmen Veyrac dont il aura deux enfants.
Il effectua son service militaire du 16 octobre 1934 au 10 décembre 1935. Il fut ouvrier chez plusieurs patrons avant d’entrer au chemin de fer le 1er juillet 1937 comme journalier à la Compagnie du PLM en gare de Tarascon. Il passa rapidement homme d’équipe au même endroit. Il devint l’un des dirigeants de l’Union locale de la CGT et militait activement au Parti communiste. D’après la police spéciale, ce militant qu’elle qualifiait de « très intelligent », avait fait une intense propagande pour la grève du 30 novembre 1938, mais, au vu de son échec, il serait allé travailler
Il fut mobilisé du 27 septembre 1939 au 15 juillet 1940 au 2e régiment d’artillerie de campagne. La police spéciale dans un rapport du 17 août 1940 recommandait son internement administratif. Visé par un arrêté préfectoral du 20 septembre, il fut arrêté à Tarascon et envoyé au camp de Chibron, près de Signes, dans le Var. À la dissolution de ce camp, il fut transféré au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 16 février 1941. Sa demande de libération reçut un avis défavorable le 23 juin 1941. Il s’évada du camp le 22 décembre 1942. Il avait entre-temps été suspendu puis licencié de la SNCF, en application de la loi du 14 octobre 1941.
Il aurait ensuite gagné le département des Alpes-Maritimes en 1943 et serait entré dans la résistance au sein de la 8e compagnie des FTP. En mars 1944, il était clandestin à Nice sous les fausses identités de "Georges Brissy" ou "Georges Vrésil" et assurait la coordination de plusieurs groupes. Le 17 mai 1944, il fut arrêté par les Allemands dans le car qui le ramenait de Grasse. Incarcéré à la prison de Nice, il disparut une quinzaine de jours après son arrestation.
Les recherches entreprises après la Libération pour retrouver sa trace demeurèrent vaines. Son décès dont la date et le lieu ne sont pas précisés fut prononcé par un jugement du Tribunal civil de première instance de Tarascon le 18 juin 1948.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre d’interné politique.
Selon certaines sources, il serait mort en déportation mais il n’est pas présent sur liste de la F.M.D.
Son nom figure sur la plaque commémorative 1939-1945 de la SNCF, sur le monument des déportés et sur le monument commémoratif du Souvenir français dans le cimetière Saint-Lazare, à Tarascon (Bouches-du-Rhône).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240424, notice CRUDO Julien par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 12 mai 2021, dernière modification le 9 septembre 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Arch. dép. Bouches-du-Rhône 5 W 177 (dossier internement). — Arch. dép. Var 4 M 291. — dossier SHD Vincennes, GR 16 P 152017 sans homologation (nc). — Robert Mencherini dans Cheminots victimes de la répression Mémorial 1940-1945, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017. — Mémorial Genweb.— État civil (acte de naissance). — notes Jean-Marie Guillon.

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