MANLIUS Maxime, Fredy

Par Christian Faucompré

Né le 1er juillet 1923 à Châteauneuf-sur-Cher (Cher), mort le 6 octobre 2010 à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire)  ; cheminot  ; militant syndical et communiste, résistant.

Le père de Maxime Manlius était manœuvre dans les carrières de Chateauneuf-sur-Cher, sa mère élevait des enfants de l’assistance publique. Maxime obtint son certificat d’étude puis travailla en ferme jusqu’à l’âge de 20 ans. Très tôt engagé politiquement il adhéra aux jeunesses communistes en 1936, appelé le 1er juillet 1943 pour les chantiers de jeunesse, organisme créé par Pétain pour remplacer le service militaire après l’armistice, il s’en échappa le 10 juillet pour rejoindre le maquis de Messeix et Saint Etienne-du-Clos (Puy-de-Dôme).
Après le débarquement des forces alliées du 6 juin 1944, les maquis de la région convergèrent vers Tulle pour prendre la manufacture d’armes, les maquisards s’emparèrent de Tulle ou les quelques allemands présents n’opposèrent qu’une faible résistance. Mais dans la soirée du 8 juin 1944 deux divisions blindées allemandes qui remontaient vers la Normandie passent près de Tulle, une de celles-ci, la tristement célèbre division « Das Reich » qui massacra Oradour, détache des éléments blindés vers Tulle contre lesquels les FTP ne peuvent que tenter de s’enfuir.
Encerclé dans la Manufacture avec d’autres résistants ils sont livrés à folie criminelle des nazis qui les font passer par deux portes différentes selon les choix de passage des malheureux certains seront fusillés et pendus les autres auront la vie sauve comme Maxime qui fut avec d’autres transférés à Limoges et retenus dans un lycée gardé par des miliciens. Avec un groupe d’une dizaine d’hommes il va réussir à s’enfuir.
Il réintégra rapidement un groupe de FFI et s’engagea dans les forces françaises libres jusqu’à la fin de la guerre, de son engagement de résistant et de combattant il ne reçut pour toute reconnaissance l’insigne « Rhin et Danube ». Démobilisé en avril 1946, il retravailla avec son père dans la carrière de Châteauneuf pendant un an, puis il rentra à la SNCF en 1947 à Bourges comme homme d’équipe à l’exploitation. Il fut ensuite chef de train à Vierzon pendant un an, muté à Tours toujours comme chef de train il entra ensuite au service de conduite en 1967 (Vapeur puis Autorail) à Saint-Pierre-des-Corps. Il prit sa retraite en 1973.
Toujours engagé politiquement au parti communiste, il adhéra à la CGT en 1947 et fut élu du personnel à la SNCF. Il fut membre de sa section syndicale des retraités cheminots CGT jusqu’à son décès le 6 octobre 2010 à Saint-Pierre-des-Corps. Maxime s’était marié en 1948 et a eu un fils qui fut aussi conducteur de train et militant de la CGT.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240428, notice MANLIUS Maxime, Fredy par Christian Faucompré , version mise en ligne le 10 mai 2021, dernière modification le 10 mai 2021.

Par Christian Faucompré

SOURCES : Témoignage recueilli auprès de son fils, Patrick Manlius, par Christian Faucompré pour le collectif IHS-CGT de l’UD-CGT d’Indre et Loire le 23 avril 2021.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable