DOMERCQ Charles, Jules

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 17 mai 1896 à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), mort sous la torture le 23 juillet 1944 à Bordeaux (Gironde) ; cheminot ; résistant du réseau Jade-Amicol, des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Charles Domercq était le fils de Jean, employé au chemin de fer et de Marguerite Mongay. Il fut un grand joueur de rugby de l’Aviron Bayonnais dans les années 1910 et gagna à 17 ans avec son équipe le Bouclier de Brennus et le championnat de France 1913 de Rugby.
Il fut mobilisé en 1914 et combattit dans les tranchées. Il reçut une citation pour sa conduite héroïque et termina la guerre avec le grade de lieutenant, la Croix de guerre avec étoile d’argent et la Médaille interalliée de la Victoire ainsi que la Croix de chevalier de la Légion d’honneur. Il se maria le 16 janvier 1922 à Hagetmau (Landes) avec Marguerite Marie Lespiau. Ils étaient domiciliés 56 rue du Fieffé, à Bordeaux. Il entra au chemin de fer à la Compagnie du Midi en avril 1920. Il devint rapidement sous-chef de gare de 1re classe à Bordeaux-Saint-Jean.
Il fut à nouveau mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale et fut fait prisonnier en 1940. Il s’évada et rejoignit son poste de travail à Bordeaux comme sous-chef de gare principal. Il entra rapidement dans la Résistance en rejoignant le réseau Jade-Amicol. et fournit de précieux renseignements à l’Intelligence service anglaise. Il fit partie de nombreux autres réseaux et mouvements. Il fut finalement arrêté sans doute sur dénonciation, par la Sipo-SD le 12 juillet 1944, alors qu’il rentrait de son service de nuit. Il fut emmené dans les locaux de la Gestapo et atrocement torturé. Le docteur Poinot qui examina son corps fit état des blessures mortelles qu’il avait reçues.
Charles Domercq mourut dans la nuit du 22 au 23 juillet 1944 route du Médoc, au Bouscat, près de Bordeaux. Sa dépouille mortelle fut transportée à l’hôpital militaire Robert-Picqué puis inhumée au cimetière Saint-Brice, à Villenave-d’Ornon (Gironde), sous un faux nom.
Il obtint la mention « Mort pour la France » apposée sur son acte de décès et fut homologué au grade de capitaine des Forces françaises combattantes et des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il reçut à titre posthume la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes et la Médaille de la Résistance avec rosette par décret du 24/04/1946 publié au JO le 17/05/1946.
Son nom figure sur la plaque commémorative de la SNCF en gare de Bordeaux Saint-Jean, à Bordeaux (Gironde) et sur les monument aux morts, à Hagetmau et Saint-Paul-lès-Dax (Landes).
Une rue de Bordeaux porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240439, notice DOMERCQ Charles, Jules par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 12 mai 2021, dernière modification le 12 mai 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 188590 et Caen, AC 21 P 122797 (non consultés).— Hervé Barthélemy et Véronique Desormeaux dans Cheminots victimes de la répression Mémorial 1940-1945, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017.— Rail et Mémoire.— Mémoire des Hommes.— Mémorial Genweb.

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