BARATCHART Louis

Par Daniel Grason

Né le 7 décembre 1909 à Lantabat arrondissement de Bayonne (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), mort le 6 février 1998 à Cosne-sur-Loire (Nièvre) ; ouvrier spécialisé chez Renault ; déporté à Dachau en Allemagne.

Fils de Benoît et de Oxanon Grationné, Louis Baratchart était marié et père d’un enfant. La famille vivait depuis 1938 dans un pavillon au Mesnil Saint-Denis arrondissement de Rambouillet dont ils étaient propriétaires. Il travaillait comme ouvrier spécialisé chez Renault à Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine), était syndiqué à la CGT.
De la classe 1929, il a été mobilisé en septembre 1939 au 7ème Régiment d’Infanterie coloniale. Blessé le 28 mai 1940, il fut amputé d’une jambe et réformé à 80%. Il a été décoré de la médaille militaire et de la Croix de guerre.
Un combattant des FTP arrêté, frappé lors de son interrogatoire lâcha son nom, Louis Baratchart fut interpellé à son pavillon du Mesnil Saint-Denis selon les sources le 19 ou le 21 novembre 1943 par cinq inspecteurs de la BS2. Son interpellation faisait suite à celle de sa fille Blanche.
Fouillé, il n’était porteur ni d’objet ni de document suspect. Dans le grenier les inspecteurs découvraient dans une caisse : un browning calibre 9 m/m, avec son chargeur approvisionné de onze cartouches, un browning calibre 7,65 mm avec deux chargeurs vides, un chargeur vide 6,35 mm, un browning calibre 7,65 mm avec deux chargeurs vides, un chargeur vide 6,35 mm, une grenade offensive, deux ovules incendiaires, une boîte d’allumettes, deux compositions explosives, une boîte de comprimés, une boîte contenant des cartouches de différents calibres et des engins servant à la confection d’explosifs, trois boîtes de détonateurs, trois cordons bickfords, une boîte de matériel pour explosifs, une boîte ronde en fer renfermant trois détonateurs, une boîte contenant des balles de fusil et une autre boîte contenant du matériel explosif.
Louis Baratchart était inconnu de la police, son nom ne figurait pas aux sommiers judiciaires. Les deux armes saisies furent transmises au laboratoire de la police judiciaire pour y être analysées.
Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police, il déclara qu’André Leclerc, un de ses voisins qu’il connaissait depuis 1941 lui avait demandé s’il pouvait entreposer une caisse dans son pavillon. Celle-ci contenait des « affaires » qui craignaient l’humidité. Quelques temps après, nouvelle sollicitation de Leclerc. Il lui demanda s’il pouvait recevoir « quelques camarades » avec qui il devait s’entretenir. Louis Baratchart lui demanda « de quels camarades il s’agissait », il lui répondit que cela ne le regardait pas. Baratchart n’assista à la réunion, mais s’inquiéta tout de même, il leur demanda quelles étaient leurs occupations. L’un répondit « qu’ils étaient des FTP » et lui recommanda de « garder le silence ».
Louis Baratchart s’inquiéta, contacta André Leclerc qui lui avait fait cette confidence. Il lui signifia qu’il ne voulait plus de réunions chez lui. Leclerc s’engagea à informer les participants. Quant aux armes qui étaient dans la caisse et qui avaient été saisies, il affirma aux policiers qu’il ignorait qu’elle contenait des armes.
Avant la guerre, Louis Baratchard était syndiqué à la CGT, mais ceux qui se réunissaient à son domicile ne lui proposèrent pas d’entrer dans les FTP.
Le vendredi 7 juillet 1944, il était dans un convoi de 61 détenus qui partirent de la gare de Lyon-Bercy à destination du camp de Natzweiler en Alsace. Onze FTP arrêtés par les Brigades spéciales dans la Région parisienne étaient du nombre. Tous étaient étiquetés « NN » Nacht und Nebel (Nuit et brouillard), ce qui signifiait condamnés à disparaître sans laisser de traces. Cette expression avait été empruntée par Hitler au livret de L’Or du Rhin de Richard Wagner.
En septembre 1944, ils furent envoyés au camp de Dachau en Allemagne, trente-et-un d’entre eux moururent en déportation. Malgré les épreuves, en dépit de son amputation, Louis Baratchart surmonta les épreuves, il rentra de déportation. Il a été homologué combattant des Forces françaises et l’intérieur (FFI), et Déporté interné résistant (DIR).
Louis Baratchart mourut le 6 février 1998 à l’âge de 89 ans à Cosne-sur-Loire dans la Nièvre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240524, notice BARATCHART Louis par Daniel Grason, version mise en ligne le 18 mai 2021, dernière modification le 20 mai 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 133, KB 72, KB 86, KB 105. – Bureau Résistance GR 16 P 31096. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil site internet Match ID.

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