RIGAUD Daniel

Par Armande Collin

Né le 13 mai 1940 à Mâcon (Saône-et-Loire) ; cheminot ; syndicaliste CGT, secrétaire général du syndicat de Mâcon puis de Vienne (Isère), secrétaire de l’UL-CGT de Mâcon ; militant communiste ; maire de Roussillon (Isère) (1997-2005) , conseiller général de l’Isère.

Daniel Rigaud était issu d’une famille de cheminots. Son père, Marcel Rigaud (1913–1972), sous-chef de gare à Mâcon, devint chef de gare au Péage-de-Roussillon en 1959. Sa mère, Lucie (1915–2006) éleva ses quatre enfants. Daniel Rigaud termina sa scolarité au cours complémentaire de La-Chapelle-en-Guinchay (Saône-et-Loire) en 1955 après avoir obtenu son BEPC qu’il avait passé en candidat libre. Ensuite, il passa les concours pour entrer aux PTT ou à EDF mais entra finalement à l’école SNCF de Santenay-les-Bains (Côte-d’Or) où il resta trois ans, de 1955 à 1958. En 1959, suite à la mutation de son père, le jeune Daniel Rigaud suivit sa famille au Péage-de-Roussillon (Isère) et commença à travailler. Il faisait des déplacements pour le compte de la SNCF et participa dès cette époque aux mouvements de grève.

En juin 1960 il partit à l’armée. Il resta 18 mois en Allemagne et 9 mois en Algérie. À son retour, en septembre 1962, il entra au service électrique de la SNCF à Chasse-sur-Rhône (Isère), rejoignant ainsi le rang des 530 000 cheminots.

En 1964, Daniel Rigaud et Denise Campoy se marièrent à Péage-de-Roussillon et partirent s’installer à Mâcon. Ils eurent trois enfants.

Début octobre 1962, des amis lui suggérant d’adhérer à la CGT, Daniel Rigaud, un peu provocateur répondit : « oui mais pourquoi pas un autre syndicat ? ». Sur quoi un de ses camarades lui répondit : « nous on ne va pas discuter avec toi. Pour ça y’a quelqu’un qui va descendre, c’est Joseph Jacquet ». C’est ainsi que Daniel Rigaud rencontra ce militant CGT, « hors du commun » selon lui, qui l’éblouit tout de suite. La période était alors marquée par la lutte contre la fermeture des hauts-fourneaux de Chasse-sur-Rhône (Isère), au cours de laquelle Daniel Rigaud put voir toute une commune, tous les voisins, tous les acteurs se mobiliser pour sauver leur outil de travail et leur emploi. Il faut marqué par la manière dont la CGT avait mené la lutte et fin 1962, il donna son adhésion.

Début 1966, Daniel Rigaud fut désigné secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de Mâcon. À 26 ans, c’était une belle promotion et une grande responsabilité car il y avait plus de 200 adhérents. En 1967, il devint un des secrétaires de l’Union locale de Mâcon, au sein de laquelle il mena les grèves de mai-juin 1968 en tant que porte-parole de la CGT.

Pour des raisons familiales, son épouse désirant revenir en Isère, il demanda sa mutation et en 1969 il fut affecté à Vienne (Isère).

À cette époque il intervenait aussi à Lyon (Rhône) au bureau de secteur des cheminots. Par ailleurs, il abandonna rapidement ses délégations du 2e degré qui l’obligeaient à se déplacer souvent, car sur place ses camarades et collègues lui reprochaient son manque de disponibilité pour défendre leurs revendications.

Peu après son arrivée à Vienne en 1969, il devint secrétaire du syndicat des cheminots. Il fut aussi dans sa corporation, délégué selon son grade, une fonction qui lui plaisait parce qu’elle lui permettait d’être proche des salariés.

À partir de 1970, son action syndicale diminua, même s’il restait militant CGT, au profit de ses fonctions d’élu. En effet, l’année 1966 fut aussi celle de son adhésion au PCF. C’est sous cette étiquette qu’il exerça ses fonctions de conseiller municipal, de maire et de conseiller général. Cependant, en 2019, il quitta « avec tristesse » « ce grand parti qui avait pourtant fait de belles choses », quand il constata que le PCF ne soutenait pas La France insoumise aux dernières élections.

En 1971, Daniel Rigaud fut élu conseiller municipal à Roussillon. Il devint premier adjoint du maire PCF Maurice Poirier en 1977, auqueil il succéda en 1997. Il resta maire jusqu’en 2005. En 1998, il fut également élu conseiller général pour le canton de Roussillon, mandat qu’il conserva jusqu’en 2015. En 2001, il participa à la mise en place d’une politique sociale, familiale et culturelle de gauche. Le PCF avait la délégation à la culture. Dans le cadre de sa fonction de conseiller général, Daniel Rigaud eut l’occasion de participer à des rencontrer avec des jeunes scolarisés et de répondre à leurs questions sur la vie et les responsabilités des élus. C’était un exercice qu’il aimait, partageant avec eux son parcours et son expérience.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240533, notice RIGAUD Daniel par Armande Collin, version mise en ligne le 20 mai 2021, dernière modification le 9 mars 2022.

Par Armande Collin

SOURCES : Entretiens avec Daniel Rigaud.

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