Par Michelle Destour
Né le 4 novembre 1892 à Champdieu (Loire), mort au combat le 27 août 1944 à Quissac (Gard) ; militaire de carrière ; commandant du Maquis Aigoual-Cévennes de l’Armée Secrète du Gard.
Fils de Georges et de Claudine Dupuy son épouse, tous deux cultivateurs domiciliés au Bourg de Champdieu. Marié le 17 janvier 1928 à Parix (XVIIIe) avec Alice, Paule Barrault. Il fréquenta l’École primaire supérieure et l’École Normale de garçons de Montbrison (Loire). Au moment du recensement de la classe 1912, il était instituteur à Lézigneux (Loire).
Soldat du 38ème Régiment d’Infanterie à la caserne Rullière à Saint-Étienne, il était caporal au moment de la déclaration de guerre en 1914, puis sergent. Il combattit en Lorraine, en Picardie et devint adjudant ; blessé, il fut transféré dans la région de Compiègne, puis retrouva le 38ème RI. Sous-lieutenant en 1915, il participa à l’attaque du plateau de Lorette (Pas-de-Calais) où il est à nouveau blessé : cité à l’ordre de la 13ème DI, la Croix de guerre lui fut décernée. En 1916, à la bataille de la Somme, il fut cité à l’ordre du régiment. Dans l’Aisne en 1917, il devint lieutenant, cité à l’ordre de l’armée avec palme sur la croix de guerre. En 1918, toujours au combat, il fut fait prisonnier avec ses hommes à Fismes (Marne) puis transféré dans le camp d Osnabruck en Basse-Saxe (Allemagne). A son retour de captivité, il fut affecté au service de rapatriement des prisonniers et il commença sa carrière militaire.
Nommé officier de renseignements en 1923, il devint capitaine en 1928. Au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939, il était affecté à l’État-Major particulier de l’Infanterie de la 15ème région militaire à Marseille (Bouches-du-Rhône), puis affecté à l’EMI d’Avignon (Vaucluse), puis au bataillon d’infanterie légère de Tarascon (Bouches-du Rhône). Le 1er juin 1944, ayant rejoint la Résistance, il devint commandant du Maquis Aigoual-Cévennes sous le pseudonyme de Bouvreuil.
En août 1944, le Maquis Aigoual-Cévennes devait interdire le passage sur la route nationale 99 de la 11ème Panzerdivision concentrée dans la Montagne Noire, ou du moins de ralentir son avancée pendant les heures du débarquement de Provence. Après des attaques meurtrières pour les maquisards comme pour la population civile, la reddition d’une importante colonne allemande fut discutée à Sommières (Gard) par le commandant De Zutter, officier belge travaillant pour la Résistance française, les 26 et 27 août 1944. Mais l’armée allemande se déplaçait en plusieurs convois qui ne se rendirent qu’après leur bombardement par l’US Navy .
Le 27 août 1944, des soldats de la Wehrmacht arrivèrent par la route de Montpellier (Hérault) aux abords de Quissac (Gard) à seulement 18 kilomètres de Sommières. Dans cette ville qui la veille avait fêté la libération, où les « collabos » avaient fui et où l’équipe municipale vichyste avait été renvoyée, les maquisards étaient trop peu nombreux. Ils ouvrirent le feu contre la troupe allemande dont la riposte ne se fit pas attendre : Louis Egron, chef de groupe du maquis, fut touché mortellement. Claudius Barrieux vint à sa rescousse mais réfugié dans la petite école (une écurie selon d’autres témoignages), il fut blessé et achevé par un tir de grenade. Suivi par une centaine de soldats, un camion Flak tira un coup de canon dans la rue du Pont : pillages, prise d’otages et assassinats suivirent, quatre soldats FFI et un civil, périrent et leurs corps furent mutilés.
Claudius Barrieux, soldat de La Grande Guerre, est Mort pour La France le 27 août 1944. Son nom figure sur une stèle à Quissac et sur le Monument aux morts de Champdieu (Loire).
Par Michelle Destour
SOURCES : AVCC Caen, AC 21P 14649 (nc). — SHD Vincennes, GR 16P 35241 (nc). — Mémoire des Hommes, 19P 30/7. — Blog de Daniel Saillant 14-18. — Site de Quissac : Bulletin municipal, article de Daniel Lloret intitulé Journée de terreur à Quissac. — MémorialGenWeb - Arch. Départ. Loire : Registres militaires, arrondissement de Montbrison : Matricule 1912- 977/2 - État civil de Champdieu.