VALETTE Louis, Charles, Etienne, dit GERARD

Par Andre Delestre

Né le 29 janvier 1912 à Neuville-sur-Saône (Rhône), mort le 28 juillet 2000 à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) ; ajusteur-métallurgiste puis professeur d’enseignement technique ; résistant ; responsable FTP en Seine-Inférieure, Eure et Somme ; maquis de Barneville-sur-Seine (Eure) le 24 août 1943 ; déporté à Dachau (Allemagne) ; FNDIRP.

Louis Valette fut marié à Marcelle Guéret le 24 août 1935.Ils eurent 3 enfants : Nicole en 1936 qui mourut à l’âge de 10 mois, Jean-Louis né en 1940 à St Etienne du Rouvray et Danielle en 1943
Il habita au, 38 rue Georges de Moor à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) et fut ajusteur métallurgiste.
En février 1941, avec Auguste Gouy, ils assommèrent un Feldgrau devant « la Manutention » de Sotteville-lès-Rouen et lui volèrent son pistolet. Louis Valette fut responsable militaire des Francs tireurs et partisans (FTP) de Rouen dès 1943 sous les ordres d’ André Duroméa. Ses pseudos furent Gérard, Daniel, André.
Chef technique adjoint de Jules Bridoux à partir de juin 1943, il quitta la région rouennaise en juillet 1943 pour le département de la Somme.
Blessé au cours de son arrestation, l’interrégional FTP Julien Lefranc était soigné à l’hôpital d’Amiens sous surveillance policière. En juin 1943, Louis Valette participa à son sauvetage. Il était accompagné de Gustave Avisse, Albert Leroy et de Maurice Mignon. Ils s’introduisirent dans les locaux et organisèrent l’évasion du blessé avec la complicité d’une infirmière.
En septembre 1943, il dirigea l’inter-région Nord-Normandie composée de 6 départements. Comme chef de groupe, il fut amené à diriger plusieurs sabotages ferroviaires. Il fut remplacé à Rouen par Albert Leroy qui s’était évadé de la prison Bonne-Nouvelle avec Christian Sénart, puis par Joseph Daguenet et par Denis Leblond dit « Luc ».
En 1944, Denis Leblond, arrêté par l’inspecteur Alie, Valette fut rappelé auprès des FTP de Rouen et prit le pseudonyme de « Gérard » avec Christian Coignard, dit « Lucien » arrivé de l’Oise comme adjoint. Le groupe FTP se reforma avec Bocquier, Bertrand, Lucas, Petit, Pygache, Mercier, Scherer et Numa Buignet, responsable du Parti Communiste.
Louis Valette fut membre du détachement Jeanne d’Arc, groupe Lorraine, avec Albert Leroy, Albert Lacour, André Duroméa.
En mars 1944, avec Cognard, Bertrand et Bocquier, il se rendit de nuit dans le garage Philippon, dont les propriétaires venaient d’être arrêtés par la Gestapo. Il récupérèrent la quasi totalité de l’armement qui y était caché, la Gestapo ayant mal fouillé les lieux.
Le 26 avril 1944, ordre fut donné à Valette de faire sauter le pont ferroviaire d’Oissel, fortement gardé. Un commando de la Somme et un de l’Oise furent prévus en renfort. Le 29 avril 1944, Valette, Cognard, Bocquier et Bertrand firent une reconnaissance sur place. Noël Leroux, un collaborateur de la police de Vichy appâté par l’argent, s’était infiltré dans la section du Front National de Darnétal. Il dénonça Cognard à Eugène Leroux, infiltré chez les FTP. Par les frères Leroux, Alie fut prévenu du projet d’attentat. Au pont de Tourville, le lieu de rendez-vous des FTP, Valette, Bocquier, Bertrand et Cognard furent cernés par les SS. Cognard fut sérieusement blessé. Tous furent arrêtés puis déportés Christian Cognard ne revint pas de Dachau.
Le traitre, Noël Leroux, fit arrêter contre récompense, tous les clandestins qu’il connaissait : Marcel Porzou, Numa Buignet, Scherer, Simon, Lucas, Mercier, Alleaume, Lejeune, Petit, Pygache, Fournil.
Interné à la prison Bonne Nouvelle le 29 avril 1944, Louis Valette fut transféré au camp de Compiègne le 7 juin 1944 puis le 18 juin transféré au camp de Dachau (Allemagne) sous le matricule 72980, à Allach, commando de Dachau, créé en 1944 qui produisit de la porcelaine, travailla pour BMW et l’organisation Todt.
Il fut inscrit comme « Metalarbeiter », ouvrier métallurgiste, décrit comme mince, 1 m 76, cheveux bruns. Sur sa fiche de déporté figurent le nom de ses parents (Aimé et Joséphine Valette), leur adresse à Oissel, le nom de son épouse, Guéret Marcelle, et l’existence de 2 enfants.
Il fut libéré le 30 avril 1945. A son retour, âgé de 32 ans, il habita Oissel et fut membre du comité local de la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes (FNDIRP) de Saint-Etienne.
Il obtint le titre de déporté résistant (DIR), homologué avec le grade de lieutenant FFI.
Après la guerre il fit carrière dans l’Education-Nationale en tant que professeur dans un lycée technique. Il se remaria le 9 janvier 1964 à Rouen avec France Guéret, sœur de sa première épouse ?

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240599, notice VALETTE Louis, Charles, Etienne, dit GERARD par Andre Delestre, version mise en ligne le 26 mai 2021, dernière modification le 7 novembre 2022.

Par Andre Delestre

SOURCES : Direction des archives des victimes des conflits contemporains (AVCC) 21 p 685 827. — SHD, Vincennes, GR 16 P 583035. — Michel Croguennec 1943, le maquis de Barneville, aux Éditions l’Écho des vagues. — état civil de Neuville-sur-Saône — Archives Départementales de Seine-maritime, 245w9 : dossier du procès Louis Alie — 54w5372 affaire Remâcle-Leprettre — enregistrements d’entretiens oraux aux AD 76 : Gustave Avisse, André Duroméa, Louis Bocquier (1982) ; André Duroméa raconte (Editions Messidor 1987) — la Résistance Normande face à la Gestapo (Raymond Ruffin 1981) — Archives Internationales de Bad Arolsen — Document de travail Catherine VORANGER, pour le Groupe Histoire et Patrimoine de St Etienne du Rouvray — témoignage d’un membre de la famille de Marcel Porzou du 4 août 2020

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable