MULARD Jean

Par Gérard Larue, Claudine Mulard

Né le 21 août 1909 à Calais (Pas-de-Calais), mort le 15 octobre 2001 à Cabestany (Pyrénées-Orientales) ; instituteur ; résistant des Forces françaises de l’intérieur (FFI)/ Front National (FN) à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis) ; Conseiller municipal de Stains (1945 à 1947) ; Directeur de colonies de vacances.

Fils de Jacques Jean Mulard (1889-1974) et de Léa Baquet (1891-1973), frère de Claude Mulard (1912-1983) et de Roger Mulard (1919-2002). Il fut formé à l’école normale d’instituteurs d’Arras (Pas-de-Calais). Il épousa Julienne Devos (1911-1945) le 19 avril 1932 à Calais, d’où naquit Jacqueline Mulard (1933-1986).
Instituteur à l’école communale du quartier du Globe à Stains depuis 1932, Jean Mulard figurait sur la liste nominative du 20 septembre 1935 avec messieurs Jérôme Tafani, Deschamps, Paul Gaumet (octobre 1934), qui deviendra responsable du mouvement de résistance FN de Stains avec Joseph Tafani (1932), Guecheff (1935), mesdames Tafani née Neveu (1933), Faudot (1934), Melle Lahaye. En octobre 1939, Jean Mulard obtint sa mutation à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine).
La médaille de l’Éducation civique lui fut attribuée en 1933. À cette date, il résidait avec son épouse et sa fille au 45 rue du vieux Parc à Stains, ainsi que ses parents, dont le fils Roger fréquentait le cours complémentaire d’Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis).
Il fut mobilisé en 1938 à bord du Provence, stationné en rade de Toulon, puis sur le front de mer de Calais, où il fut fait prisonnier en juin 1940. Il fut enregistré au Front Stalag 131 de Saint-Lô (Manche) le 21 octobre 1941, avec le degré militaire de matelot secrétaire, puis interné au Stalag IIIA à Lückenwalde (Allemagne) de janvier à juin 1941. Il fut libéré le 21 juin 1941 et transita au Front Stalag de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
Sa carte d’appartenance aux Forces Française de l’intérieur (FFI) N° 9075, datée du 3 septembre 1944, contresignée par Louis Bordes, Président du Comité Local de Libération (CLL) de Stains, stipulait que Jean Mulard appartenait au mouvement du Front national pour la libération et l’indépendance de la France (FN), nommé au grade fictif de sergent, et actif au Comité local Eugène Cas de l’Association nationale des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF).
Le 31 août 1944, Jean Mulard représentait le Mouvement national des prisonniers de guerre au sein du Comité local de Libération de Stains.
Le 8 octobre 1944, il fut nommé, avec vingt-six autres résistants sur proposition du CLL et du Comité Parisien de Libération, membre de la Délégation spéciale chargée d’administrer provisoirement la commune de Stains, Louis Bordes faisant fonction de Président, Georges Fizet, Octave Durand et Gustave Pauwels dans celles de Vice-Présidents.
Le 6 mai 1945, il fut élu 3e adjoint assurant les fonctions de l’état-civil, chargé de l’enseignement, sur la liste Union des patriotes et résistants antifascistes (UPRA), conduite par Louis Bordes, membre du Parti communiste, ex-Président du CLL. Il fut réélu en 1946.
En juillet 1947, il épousa Paulette Noblet (1925-2015), sténo dactylographe à la mairie de Stains depuis 1943, elle-même adhérente au Front national (FN), devenue secrétaire du maire de Stains Louis Bordes, jusqu’en octobre 1945. Jean et Paulette Mulard eurent trois filles : Claudine, Evelyne et Christine. La famille résida au 4 avenue Paty à Stains jusqu’en 1963.
Jean Mulard participa à la prospection et à l’organisation des colonies de vacances de la ville de Stains. Dès l’été 1946, il dirigea la première colonie à Pleubian (Côtes du Nord, Côtes-d’Armor), puis la seconde en 1947 à Villiers-sur-Loir (Loir-et-Cher), en équipe avec Paulette Mulard, qui assurait l’intendance et l’administration. En 1948, le Centre Paul-Vaillant-Couturier du château de la Vallée accueillit deux contingents de cent quarante enfants, pendant trente-neuf jours. Un film fut réalisé à cette occasion.
En 1954, Jean et Paulette Mulard ouvrirent la troisième colonie de vacances de Stains, un camp mixte d’adolescents de 13 à 16 ans, à Jard-sur-mer (Vendée), qu’ils encadrèrent jusqu’en 1958. « Un véritable dirigeant organisateur qui aime ce qu’il fait et le fait bien », écrivit Louis Bordes soulignant « la compétence hors louanges » de la directrice administrative. Ensuite, tous deux dirigèrent les centres de vacances de la Sopad à Langrune (Calvados), puis à Hendaye (Pyrénées-Orientales, Pyrénées Atlantiques) jusqu’en 1973.
Jean Mulard poursuivit sa carrière dans l’enseignement comme professeur de collège à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis), puis directeur du cours privé Nadaud.
Le 27 janvier 1970, il fut nommé chevalier des Palmes académiques.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240621, notice MULARD Jean par Gérard Larue, Claudine Mulard, version mise en ligne le 28 mai 2021, dernière modification le 8 novembre 2021.

Par Gérard Larue, Claudine Mulard

SOURCES : Louis Bordes : Stains et son histoire, 1979, Éd. Alliance Paris ; Souvenons-nous, 1981 Éd. Ville de Stains. – Archives municipales de Stains : dénombrements 1936, bureau de bienfaisance, bulletins municipaux, listes du personnel enseignant de Stains. – Photocopies de documents familiaux aimablement transmises par Claudine Mulard, fille de Jean et Paulette Mulard. – Site YouTube, Ville de Villiers-sur-Loir : film La colonie de vacances de Stains, 1948.

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