PLANTIER Edmond, Rémy, François alias Versin dans la résistance

Par Eric Panthou

Né le 8 février 1895 à Les Ollières-sur-Eyrieux (Ardèche), mort le 18 mai 1978 à Tournon-sur-Rhône (Ardèche) ; instituteur ; officier de carrière ; membre du Parti communiste (PCF) ; résistant au sein des Francs-tireurs et Partisans (FTP), membre de l’état-major régional.

Fils de Rémy, François et Nancy Plantier, Edmond Plantier fut mobilisé de décembre 1914 à septembre 1919 lors de la 1ère guerre mondiale. Il reçut la Croix de Guerre avec étoile de Bronze. Il fut nommé lieutenant de réserve en 1927.
En 1921 il était instituteur à Saint-Just (Ardèche). En 1937, il habitait Tournon (Ardèche). Pour infirmité temporaires, il ne fut pas mobilisé fin 1939 et fut rayé des contrôles et renvoyé dans ses foyers à Tournon le 14 mars 1940.
Membre du Parti communiste depuis une date qu’on ignore, Edmond Plantier était en poste dans la petite commune de Mauves, (proche de Tournon) sous l’Occupation. Il rejoignit alors le Mouvement Combat tout en agissant comme militant communiste. Il fut actif dès 1941. Il est présenté par l’organe des FTP du Puy-de-Dôme comme l’un des premiers à répondre à l’appel du général de Gaulle et à avoir organisé la Résistance armée en Ardèche.
Fin 1943, au nom du FN, Plantier demande au Comité départemental de Libération de l’Ardèche d’intégrer le père Sanial, de Tournon, comme représentant des catholiques résistants.

Edmond Plantier alias Versin est affecté à l’état-major régional des FTP de Clermont-Ferrand au printemps 1944, en provenance de l’Ardèche où il était un des dirigeants du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (FN). En mai, en tant que délégué Inter A il fait un rapport à la direction nationale des FTP sur les conversations avec les délégués de l’AS en vue de la création des Comités d’action immédiate et les Etats-Majors FFI.
C’est lui qui apposa sa signature au nom des FTP aux côtés des autres responsables de la résistance en Auvergne (AS/FTP/ORA), les 12 & 13 juillet 1944 lors des réunions clandestines destinées à la fusion de tous ces groupes au sein des FFI Forces Françaises de l’Intérieur. Ces réunions furent organisées au hameau de La Forestie, commune de Chalvignac (Cantal), puis au barrage de l’Aigle sur la Dordogne. Il signe lieutenant-colonel FTP Versin. Il est présenté alors comme chef des Troupes FFI de Police Militaire des maquis pour la Région Auvergne.
Le 2 septembre 1944, c’est lui qui signe à Clermont-Ferrand un ordre aux représentants FTP des états-majors départementaux de la zone J, indiquant que « la fusion des éléments FTPF avec les éléments MUR, AS ou CFL de la Région n’est pas encore entièrement réalisée. Il semble que certains responsables n’aient pas acceptés sans réticence cette fusion absolument nécessaire. » Il transmet à cet effet la copie d’une circulaire du haut commandement FTP qui ordonne cette fusion et demande que l’ordre soit diffusé partout immédiatement. Versin précise que les représentants FTP au sein des états-majors départementaux doivent être en liaison constante avec le triangle FTP de leur département, que toute décision importante doit être prise après la consultation dudit triangle mais que le représentant FTP à l’EM est le seul qualifié à donner des ordres d’exécution. Il est bien précisé que dorénavant, les triangles de direction ne pourront plus donner d’ordre d’opérations ou mouvements d’unités. Il rappelle enfin qu’aucune réquisition ne doit être pratiquée autrement qu’avec un bon officiel détaché du carnet à souche qui est aux mains du Chef de zone. Versin hérite d’une situation délicate en Auvergne où l’entente n’a pu se faire lors des Comités régionaux de Libération depuis janvier 1944, tension accrue par le refus de la direction du PCF et des FTP, d’appeler à rejoindre le Mont-Mouchet fin mai 1944.
En 1947, il était instituteur à Mauves (Ardèche) et fut promu officier d’Académie.
Il fut proposé pour réintégration dans l’armée au grade de chef de Bataillon et lieutenant colonel en 1950. Pour son action lors de la 2eme GM il reçut la Croix de Guerre lors des cérémonies de la Libération de Clermont-Ferrand, le 24 septembre 1944. Il fut nommé chevalier de la Légion d’Honneur (décret du 20 août 1945), médaillé de la résistance (décret du 15 octobre 1945).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240630, notice PLANTIER Edmond, Rémy, François alias Versin dans la résistance par Eric Panthou, version mise en ligne le 29 mai 2021, dernière modification le 13 juin 2021.

Par Eric Panthou

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 481456, dossier résistant pour Edmond Plantier (nc). — Registre de matricule pour edmond Plantier=ardeche]. — http://medarus.org/Ardeche/07celebr/07celTex/sanial_marcel.html. — Louis Orset, « Un square abbé Sanial inauguré à Tournon », Envol, Journal d’action laïque de l’Ardèche, n°634, novembre 2013, p. 7. — Notice Emile Capion. — Le lieutenant FTP Versin de l’Etat-Major régional au représentant FTP des EM départementaux de la zone J. Clermont-Ferrand, 2 septembre 1944. Consultable sur la page facebook « Blog relatif à la Résistance et Libération en Combrailles Zone 13 ». — Journal officiel de la République française, 20 octobre 1945. — Journal officiel de la République française, 24 jullet 1947. Manuel Rispal, La libération Désirée, Editions Authrefois, 2016, p. 117. — Archives dép. de Seine-Saint-Denis. Archives du parti communiste. Fonds Raymond Guyot. Dossier 283 J 7 : Rapport du délégué Inter A sur les conversations avec les délégués de l’AS en vue de la création des Comités d’action immédiate et les Etats-Majors FFI, signé Versin, 3 p. manuscrites, 6 mai 1944 (nc). — Pour la France : organe des FTPF du Puy-de-Dôme, n°2, 28 septembre 1944.

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