PIERRON Jean

Par Michel Thébault

Né le 5 février 1914 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne), exécuté sommairement le 13 août 1944 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) ; cultivateur ; résistant maquis Charles de l’Armée Secrète (AS).

Jean Pierron était le fils de Jean Pierron (né le 4 févier 1885 à La-Ferrière-Airoux ,Vienne), cultivateur et de Louise Nicouleau (née le 5 septembre 1886 à Sommières-du-Clain, Vienne). Ses parents s’étaient mariés à Champagné-Saint-Hilaire le 17 janvier 1910. Jean fut leur deuxième enfant après Ernest né le 10 novembre 1910. Son père fut mobilisé en août 1914 dans le 125ème Régiment d’infanterie, blessé gravement à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais) en mai 1915. Retourné au front en mai 1917, il ne fut démobilisé que le 8 mars 1919. La famille vécut tout l’entre-deux-guerres à Champagné-Saint-Hilaire où Jean Pierron devint cultivateur avec son père. Ayant sans doute été mobilisé en 1939 – 40, il était en 1944, cultivateur, marié avec Ida Desgranges et père d’un fils Jean Claude né en 1943.

Jean Pierron s’engagea dans la Résistance rejoignant dans le secteur de Champagné-Saint-Hilaire, un maquis de l’AS, le maquis Charles créée par Georges Ponsonnet qui embaucha dans son entreprise à partir de 1943 de jeunes réfractaires du STO, puis en janvier 1944, grâce à l’action de Charles Petignat et de Georges Ponsonnet, organisa le maquis Charles. Deux parachutages d’armes et de matériels furent réceptionnés les 11 février 1944 et 10 août 1944, matériels dissimulés pour l’essentiel dans le secteur de l’entreprise de Georges Ponsonnet au bois des Coussières. De premières actions militaires furent entreprises : embuscades sur les routes et quatre sabotages de la voie ferrée Paris – Bordeaux.
Le dimanche 13 août 1944, le maquis Charles sous les ordres de Georges Ponsonnet participa à l’attaque conjointe de plusieurs maquis, contre les haras de Champagné-Saint-Hilaire où se trouvait une garnison allemande détenant des prisonniers de guerre coloniaux. Le maquis Charles qui n’avait pas eu le temps de mettre en œuvre les armes parachutées dans la nuit du 9 au 10 août fut placé en protection des autres maquis sur la route de Vivonne (Vienne). La garnison allemande retranchée et bien armée résista à tous les assauts, et eut le temps de faire prévenir à Poitiers le commandement allemand de l’attaque. L’arrivée des renforts allemands obligea les maquis à abandonner le combat et à se replier. Jean Pierron et Louis Roy, qui tentaient de s’approcher du bourg de Champagné pour renforcer leur maquis, arrivèrent à bicyclette par la route de Gençay. Ne sachant pas que le bourg était aux mains des soldats allemands, ils furent abattus par les sentinelles allemandes d’un barrage, établi dans un virage à l’entrée du village au lieu-dit Lépinoux. Le village de Champagné investi, le groupe scolaire et la mairie furent incendiés ainsi que des maisons, des servitudes et les installations des haras.

Jean Pierron obtint la Mention mort pour la France le 9 juillet 1945 et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Champagné-Saint-Hilaire et sur une stèle commémorative dressée à l’entrée du bourg, dans la direction de Gençay sur la RD13, dédiée "A Jean Pierron et Louis Roy, tombés ici sous les balles allemandes et martyrisés le 13 août 1944".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240632, notice PIERRON Jean par Michel Thébault, version mise en ligne le 31 mai 2021, dernière modification le 31 mai 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements) — SHD Vincennes, GR 16 P 477126 SHD Caen AC 21 P 128379 (nc) — Louis Vibrac, Ce fut la guerre à Champagné-Saint-Hilaire, Geste Éditions 2012 — Louis Vibrac bulletin municipal Champagné-Saint-Hilairesite VRID (Vienne-Résistance-Internement-Déportation). Durs combats aux haras de Champagné-Saint-Hilaire — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — État civil, mairie de Champagné-Saint-Hilaire, registre des décès 1944 acte n° 32.

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