HAVRET Edmond

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 22 juin 1899 à Viesly (Nord), mort en détention le 27 juillet 1943 à Loos-lès-Lille (Nord) ; cheminot ; résistant des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) homologué aux Forces françaises combattantes (FFC) et aux Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Edmond Havret était le fils d’Edmond, cultivateur et de Hortense Bezin, ménagère. Il se maria le 21 octobre 1922 à Bachant (Nord) avec Marthe Augusta Bernier. Il suivit dès l’âge de douze ans une formation d’apprenti forgeron puis revint travailler à la ferme de ses parents jusqu’à son service militaire et fut mobilisé à la fin de la Première Guerre mondiale au 5e régiment de cuirassiers. Il servit dans l’armée d’occupation en Allemagne à Mayence-Gonzenheim comme simple soldat pendant 22 mois. Il fut démobilisé le 21 mars 1921 et revint dans sa région. Il travailla d’abord comme ouvrier à l’achèvement de la gare d’Aulnoye puis entra à la Compagnie de chemin de fer du Nord le 22 avril 1925 comme journalier. Il fut admis le 1er juillet comme cantonnier à l’essai au service de la Voie, à Aulnoye. Le 1er novembre 1924, il passa au triage puis fut promu cantonnier principal le 1er février 1932 et sous-chef de canton le 1er novembre.
En 1943, il était chef de canton principal au service de la Voie et Bâtiments SNCF, à Aulnoye-Aymeries. Il résidait alors à Bachant avec sa femme et leurs six enfants, âgés de 6 à 20 ans. En mars 1943, il entra en contact avec un membre des FTP du secteur d’Haumont. Le 25 mars 1943, il participa au sabotage de la grue de 32 tonnes de la gare d’Aulnoye et le 6 juin suivant, avec d’autres cheminots il fit sauter le transformateur de la gare d’Aulnoye. Le 1er juillet, il participa encore avec trois camarades à une tentative de sabotage sur la ligne Aulnoye-Paris, à Sassegnies (Nord). Le 20 juillet, il fut interpellé par les policiers de la Geheime Feldpolizei (GFP) de Lille. Il était soupçonné de détention d’armes mais la perquisition opérée à son domicile ne donna rien. Cependant, les policiers qui disposaient d’assez d’éléments à charge contre lui ne le relâchèrent pas. L’affaire qui conduisit à l’arrestation et la déportation de 37 personnes, dont trois cheminots, permit le démantèlement complet de l’appareil militaire FTP du Nord et du Pas-de-Calais par les services de la 2e brigade de police judiciaire de Lille. L’enquête avait commencé le 9 juin 1943 avec l’arrestation de Pierre Lassablière et plusieurs dépôts d’armes avaient été découverts ainsi qu’une grande quantité de documents. Ces saisies permirent de remonter jusqu’à Edmond Havret qui fut interrogé une dernière fois le 23 juillet 1943 par les services du 4e secrétariat de la GFP Lilloise rue Tenremonde. Il mit fin à ses jours ou décéda des suites des tortures infligées. Son corps fut retrouvé sans vie dans sa cellule de la prison de Loos-lès-Lille, le 27 juillet 1943.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" et fut homologué aux Forces françaises combattantes (FFC) et aux Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 26/02/1974 publié au JO du 29/03/1974.
Son nom figure sur le monument commémoratif de la Résistance et de la Déportation, rue Mirabeau et sur la plaque commémorative 1939-1945 de la SNCF en gare d’Aulnoye-Aymeries, à Aulnoye et sur le monument aux morts, à Bachant (Nord).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240637, notice HAVRET Edmond par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 30 mai 2021, dernière modification le 5 août 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : dossiers SHD Caen AC 21 P 50705 et Vincennes GR 16 P 287456 (nc).— Laurent Thiery dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017, page 758.— Mémorial genweb.— État civil (acte de naissance).

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