POLET Raymond, Prosper

Par Michel Thébault

Né le 29 mai 1922 à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), mort en action le 13 août 1944 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) ; employé des Ponts et Chaussées ; résistant AS de la Vienne, maquis D3.

Raymond Polet était le fils d’Albert, Julien Polet (né le 1er juin 1890 à Nassandres-sur-Risle, Eure), maçon et de Clémence, Marie Clasquin (née le 15 juillet 1895). Son père fut mobilisé le 3 août 1914 et fit toute la première guerre mondiale dans l’infanterie nommé caporal en septembre 1916 puis sergent en août 1918. Il fut démobilisé le 12 août 1919 et revint s’installer à Launay (Eure). Il se maria avec Clémence Clasquin et eut à Launay un premier enfant Henri, Robert né le 31 juillet 1920. La famille déménagea ensuite pour Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) où naquit Raymond en 1922. Au recensement de 1926 il vivait avec ses parents et son frère 18, rue de Xon. Son père exerçait alors le métier de maçon. Au début des années 40, Raymond Polet était domicilié à Jezainville près de Pont-à-Mousson. Marié à Augustine, Clémentine Lecarpentier, il était employé des Ponts et Chaussées. Comme beaucoup de Lorrains, il dut quitter sa région d’origine, à une date et dans des circonstances qui restent à préciser. Son acte de décès précise « évacué à Pleuville », une commune du nord de la Charente, limitrophe du département de la Vienne.

Il s’engagea dans la Résistance rejoignant le maquis Renard de l’AS (secteur D du sud du département de la Vienne, maquis également connu sous l’appellation D3). Ce maquis était installé dans le secteur de Joussé (Vienne) et fut à l’initiative de l’attaque, le 13 août 1944, de la garnison allemande du haras de Champagné-Saint-Hilaire au lieu-dit « La Villa de Rothschild ». En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement et l’Etat-major allemand, en prévision d’un repli devenu prévisible (l’ordre de repli général fut donné le 19 août aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest) ordonna l’évacuation des petites garnisons du sud du département de la Vienne et leur regroupement sur les grands axes de circulation. La préparation du retrait de la garnison installée au haras de Champagné-Saint-Hilaire n’échappa pas à la Résistance. Mais l’attaque se trouva confrontée à une très forte résistance de la garnison allemande, dégagée dans la journée par des renforts venus de Poitiers. Vers 11 heures 30, son groupe, dans lequel Raymond Polet avait le grade de sergent, tenta de ramper dans les fossés, jusqu’au nord de la villa pour renforcer le groupe Bernuchon. Mais il fut stoppé par des jets de grenades et les rafales d’un F.M. Raymond Polet fut tué d’une balle en plein front.

Il obtint la mention mort pour la France le 31 août 1945 et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur un monument installé après la guerre à Champagné-Saint-Hilaire, sur le lieu de l’affrontement, pour commémorer la mémoire des résistants morts au combat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240647, notice POLET Raymond, Prosper par Michel Thébault, version mise en ligne le 30 mai 2021, dernière modification le 30 mai 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 484160 et SHD Caen AC 21 P 134230 (nc). — Louis Vibrac. « Ce fut la guerre à Champagné-Saint-Hilaire ». Geste Éditions 2012 .— Louis Vibrac bulletin municipal Champagné-Saint-Hilaire. — site VRID (Vienne-Résistance-Internement-Déportation). Durs combats aux haras de Champagné-Saint-Hilaire. — Mémoire des Hommes .Mémorial genweb. — État civil, mairie de Champagné-Saint-Hilaire, registre des décès 1944 acte n° 26.

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