ROBERT Armand

Par Michel Thébault

Né le 12 août 1922 à Saint Romain (Vienne), mort en action, blessé grièvement le 13 août 1944 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne), mort des suites de ses blessures le 14 août à Joussé (Vienne) ; ouvrier agricole ; résistant AS de la Vienne, maquis D3.

Armand Robert était le fils d’Isidore Robert (né le 28 juillet 1886 à Saint-Romain) cultivateur et de Marie, Céline Fradet (née le 29 août 1894 à Saint-Romain). Son père fut mobilisé pour la Première guerre mondiale, gravement blessé par éclat d’obus le 5 décembre 1916 au Mort-Homme devant Verdun. Cité à l’ordre du régiment, décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze, il dut après un long séjour à l’hôpital être réformé et revint très handicapé par une quasi paralysie de la jambe gauche et pensionné comme invalide de guerre. Ses parents se marièrent à Saint-Romain le 11 septembre 1919 et Armand fut leur deuxième enfant après un frère aîné Isidore né en 1921. Au recensement de 1936, la famille composée des deux parents et de huit enfants nés entre 1921 et 1935, résidait au lieu-dit Villaret, commune de Saint-Romain. Armand Robert était alors, à 14 ans, déclaré ouvrier agricole comme son frère aîné, travaillant tous deux avec leur père propriétaire-cultivateur.

Il s’engagea dans la Résistance rejoignant le 3 juillet 1944 le maquis Renard de l’AS (secteur D du sud du département de la Vienne, maquis également connu sous l’appellation D3). Ce maquis était installé dans le secteur de Joussé (Vienne), commune voisine de Saint-Romain, et fut à l’initiative de l’attaque, le 13 août 1944, de la garnison allemande du haras de Champagné-Saint-Hilaire au lieu-dit « La Villa de Rothschild ». En août 1944, la situation militaire de l’armée allemande sur le front de l’ouest se dégrada brutalement et l’État-major allemand, en prévision d’un repli devenu prévisible (l’ordre de repli général fut donné le 19 août aux unités allemandes stationnées dans le sud-ouest) ordonna l’évacuation des petites garnisons du sud du département de la Vienne et leur regroupement sur les grands axes de circulation. La préparation du retrait de la garnison installée au haras de Champagné-Saint-Hilaire n’échappa pas à la Résistance. Mais l’attaque se trouva confrontée à une très forte résistance de la garnison allemande, dégagée dans la journée par des renforts venus de Poitiers. Robert Armand faisait partie du groupe Étienne qui tenta en début d’après-midi de forcer la décision. Il fut grièvement blessé lors d’un de ces derniers assauts. Transporté au café restaurant de Joussé pour y être soigné, il y mourut le lendemain 14 août. Il fut inhumé dans le cimetière municipal de Saint-Romain.

Il obtint la mention Mort pour la France le 31 août 1945 et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Romain et sur un monument installé après la guerre à Champagné-Saint-Hilaire, sur le lieu de l’affrontement, pour commémorer la mémoire des résistants morts au combat.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240661, notice ROBERT Armand par Michel Thébault, version mise en ligne le 31 mai 2021, dernière modification le 31 mai 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements). — AVCC-SHD Caen, AC 21 P 143927 (nc) — Louis Vibrac. « Ce fut la guerre à Champagné-Saint-Hilaire ». Geste Éditions 2012 — Louis Vibrac bulletin municipal Champagné-Saint-Hilairesite VRID (Vienne-Résistance-Internement-Déportation). Durs combats aux haras de Champagné-Saint-Hilaire — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

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