TURRIER Théophile, Jules, Sylvain, Marie dit Pelin [pseudonyme dans la Résistance : Vincent]

Par Jean-Marie Guillon

Né le 24 avril 1918 à Barcelone (Catalogne, Espagne), abattu le 1er mars 1944 à Ruch (Gironde) ; instituteur, officier aviateur ; membre du réseau Brutus.

Fils de Charles Turrier, secrétaire général de la mairie de Saint-Rémy-de-Provence, appartenant par sa mère à une vieille famille de la ville, Pelin Turrier était instituteur.
Mobilisé aspirant aviateur, il fit partie du petit groupe replié en juin 1940 sur le terrain des Landes de Bussac, annexe de Bordeaux-Mérignac (Gironde), puis, avec l’École de l’Air sur la base aérienne d’Agen (Lot-et-Garonne) et désireux de continuer la lutte.
Dès juillet 1940 si l’on en croit Pierre Sudreau, il participait avec ce dernier et Pierre F. Bernard à des sabotages sur le matériel aérien stocké sur la base et à la constitution de petits dépôts d’armes et d’essence pour les soustraire aux Allemands. Leur action prit une autre ampleur lorsque le contact fut établi avec le réseau Froment (futur réseau Brutus) en septembre 1942 via le capitaine Roland Prat. La région toulousaine fut l’une des bases du réseau, mais elle fut décimée en octobre 1943 par une trahison et la cascade d’arrestations qu’elle entraina. Analysant la situation, Jean Hausseguy fit un rapport sévère sur des imprudences qui auraient été commises par Turrier et surtout par son cousin, Bernard Etcheverry. Les fautes imputées à Turrier n’étaient sans doute pas bien graves puisque le même Hausseguy chargé de réorganiser le réseau fit de Turrier l’adjoint au chef régional, André Chrétien. Cependant les arrestations ne cessèrent pas et Turrier fut muté avec les même responsabilités dans la région Bordeaux, reprise en main par le Dr Neel. Mais son nom aurait figuré sur une liste en possession des Allemands qui auraient permis de remonter jusqu’à lui.
Cependant, ce sont les hommes du commissaire Poinsot, auxiliaire dévoué des Allemands, qui le repérèrent. Quatre inspecteurs de son équipe tentèrent de l’arrêter chez lui le 19 février 1944. Il se défendit et aurait tué deux policiers avant d’être mortellement blessé. Selon les sources, le lieu de sa mort est Villenave-d’Ornon ou Ruch, ce qui est le plus probable puisque son nom figure sur la plaque aux morts 1939-1945 de l’église de cette commune.
Pelin Turrier fut décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance, le 14 juin 1946, de la Croix de guerre avec palme et de la Légion d’honneur. Il obtint la mention « Mort pour la France ». Outre sur la plaque de Ruch, son nom figure à Saint-Rémy-de-Provence sur le monument aux morts et sur la plaque aux morts de la Résistance érigée avenue de la Résistance par les Amis des Francs Tireurs et Partisans Français de Saint-Rémy en octobre 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240835, notice TURRIER Théophile, Jules, Sylvain, Marie dit Pelin [pseudonyme dans la Résistance : Vincent] par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 7 juin 2021, dernière modification le 8 juin 2021.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : SHD Mémoire des hommes Caen AC 21 P 655802 et 21 P 159 706, Vincennes 16 P 580516. — Mémorial Genweb. — Journal de Saint-Rémy n°21 automne 2012. — Jean-Marc Binot, Bernard Boyer, Nom de code : Brutus. Histoire d’un réseau de la France libre, Paris, Fayard, 2007. — Bruno Leroux, « La Résistance (1940-1944) » in Claire Andrieu, Michel Margairaz, Pierre Sudreau 1919-2012. Engagé, technocrate, homme d’influence, Rennes, PUR, 2017, p. 26. — Casimir-Pierre Mathieu, La résistance à l’oppression. La Première et la deuxième guerre mondiale. La Résistance, Cavaillon, imprimerie Mistral, 1978, p. 306.

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