DOMAGALSKI Antoine, Job

Par Michel Thébault

Né le 26 juillet 1920 à Bottrop (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne), exécuté sommairement le 27 juillet 1944 à Saint-Savin (Vienne) ; de nationalité polonaise ; cultivateur ; résistant FTPF de la Vienne, maquis Cram.

Antoine Domagalski était le fils de François et de Catherine Domagalski (aux prénoms sans doute francisés) nés respectivement en 1893 et 1892 en Pologne. Le couple vécut d’abord en Allemagne, ayant immigré dans la Ruhr où naquirent trois garçons en 1915, 1920 et 1921. Un quatrième fils naquit à Berlin en 1928. La famille émigra ensuite en France au début des années 1930. Au recensement de 1936, elle résidait dans la commune de Journet dans le département de la Vienne, au lieu-dit Le Quéroux. Une importante communauté polonaise travaillait dans cette commune dans l’agriculture et François Domagalski aidé de ses fils y était lui-même cultivateur.

Antoine Domagalski s’engagea dans la Résistance le 25 juin 1944, sans doute accompagné de deux de ses frères, rejoignant dans l’est du département de la Vienne le maquis FTPF Cram. Ce maquis formé par le lieutenant Farineau le 6 juin 1944 à partir d’éléments sélectionnés dans plusieurs autres groupes de maquisards vint d’abord s’établir dans la région de Bourg-Archambault à proximité de l’Indre et de la Haute-Vienne. Fin juin le maquis avait un effectif de 45 hommes.
Un récit contenu dans le dossier d’homologation du groupe Cram (Mémoire des Hommes op. cit.) relate les circonstances de la mort d’Antoine Domagalski et de deux de ses camarades Emile Berger et Mohamed Labidie : « Le 25 juillet le groupe reçoit l’ordre de se porter dans la région de Paizay-le-Sec, afin d’interdire la route de Poitiers à Châteauroux entre Saint-Savin et Paizay. Le 27 il attaque un convoi de SS à Sioulvres [lieu-dit sur la commune de Saint-Savin]. L’ennemi est agressif et bien armé mais après un combat de deux heures il est obligé d’abandonner sur place ses véhicules et la majeure partie de son armement, il bat en retraite à travers champs, laissant sur le terrain une dizaine de morts et trois prisonniers aux mains du groupe. Trois patriotes du groupe tombés aux mains de l’ennemi furent atrocement mutilés, tués et laissés sur place. Cette attaque valut au groupe une citation à l’ordre de la brigade ». Bien que tué vers 15 heures sur la commune de Saint-Savin, son acte de décès fut enregistré sur la commune voisine d’Antigny.

Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur une stèle offerte par le Parti Communiste, à la sortie ouest de Saint-Savin : "A la mémoire des F.F.I. tombés glorieusement le 27 juillet 1944 ».

Deux de ses frères, François, né le 15 juillet 1915 à Bottrop et Antoine, (prénommé Borislaw dans le recensement de Journet), né le 15 novembre 1921 à Bottrop furent également homologués FFI (cotes SHD Vincennes GR 16 P 188406 et GR 16 P 188405).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240926, notice DOMAGALSKI Antoine, Job par Michel Thébault, version mise en ligne le 11 juin 2021, dernière modification le 5 août 2021.

Par Michel Thébault

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 188404 et AVCC Caen cote AC 21 P 121975 (nc). — Arch. Dép. Vienne (recensement Journet 1936, page 7). — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) FTPF groupe Cram GR 19 P 86/40. — Mémoire des Hommes. — Mémorial GenWeb. — État civil, mairie d’Antigny, registre des décès 1944 acte n° 8.

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