NADEL Charlotte

Par Marie-Cécile Bouju

Née le 15 décembre 1920 à Paris (14e arr.), morte le 25 novembre 2020 à Sassenage (Isère), documentaliste, résistante.

Fille d’Isaac Nadel, émigré russe qui a fui la Russie en 1905, électricien, et de Charlotte Brun, sans profession, Charlotte Nadel a suivi sa scolarité au Lycée Fénelon. Après son baccalauréat, elle s’inscrivit en science à la Sorbonne (physique, chimie et biologie, PCB).
Après l’exode, elle revint à Paris et repris ses études. Pour les financer, elle obtint un poste d’aide-bibliothécaire à mi-temps au laboratoire de géographie physique et de géologie dynamique de la Sorbonne. Elle y rencontra Hélène Mordkovitch. Souhaitant ardemment combattre les nazis, elle accepta la proposition de cette dernière de s’engager dans la résistance.
Charlotte Nadel fit donc partie du noyau des fondateurs de Défense de la France. Philippe Viannay la chargea d’organiser la fabrication du journal clandestin du mouvement. Elle s’adressa à Jacques Grou-Radenez qui la forma aux rudiments du métier de typographe : Elle constitua alors le service d’impression du mouvement en juillet 1941. Elle forma d’autres résistants à la composition typographique (Julianne Migneret, Adrienne Cazajus, Marlyse Guthmann…).
Par la suite, elle développa un service de faux papiers, pris en charge par Michel Bernstein et Monique Rollin en février 1942.
Suite à l’arrestation d’un agent de liaison et technicien chargé des imprimeries de DF, Nadel fut arrêtée le 27 mai 1944, au 13bis rue Dolent où se trouvait une imprimerie clandestine de Défense de la France. Elle fut internée à la Petite Roquette puis au camp des Tourelles. Dans la nuit du 16 au 17 août 1944, elle réussit à s’échapper et rejoignit le maquis de Seine-et-Oise Nord, dirigé par Viannay. Elle y installa une imprimerie.
Après la guerre, exerçant le métier de documentaliste, Charlotte Nadel travailla chez Renault après la guerre et fut ensuite chef du service du laboratoire central de l’Ecole des ponts et chaussées. Elle était membre de l’ABF et probablement de l’ADBS.
Elle était membre à partir de 1960 de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance, et membre de son conseil d’administration à partir de 1995.
Elle a été décorée en 1946 de la médaille de la résistance. En 2003, elle a été fait officier de la légion d’honneur.
Elle est la demi-sœur de Ariane Kohn.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article240958, notice NADEL Charlotte par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 12 juin 2021, dernière modification le 29 avril 2022.

Par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : Arch. PPo BS1 GB 87 ; - SHD GR 16 P 438867 ; - ADIR BDIC (non consulté] ; renseignement fourni par Anne-Marie-Pavillard. – AN 72 AJ Fonds Charlotte Nadel et Ariane Kohn (non consulté). - Olivier Wieviorka. Une certaine idée de la Resistance, Défense de la France. 1940-1949. Paris, Seuil, 1995. — État civil en ligne cote 14N 597, vue 25.
AUDIOVISUEL : témoigne audiovisuel, 19 mn 46, Memoresist, 2015 [en ligne].

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