Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) : rafle d’otages du 7 juillet 1944 et massacres consécutifs

Par Benoît Prieur, Jean-Louis Ponnavoy

Rafle d’otages du 7 juillet 1944 à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) ; sept victimes le 7 juillet 1944 ; puis trois victimes le 19 juillet 1944 ; deux victimes le 7 juillet 1944 en marge de la rafle.

Plaque commémorative à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) rappelant le nom des sept otages massacrés le 7 juillet 1944, ceux des trois otages massacrés le 19 juillet 1944, ainsi que celui de Joanny Rigaud (7 juillet 1944). Celui de Marius Durochat (7 juillet 1944) est absent.
(Crédit : Classiccardinal - CC-By-SA)

Le 6 juillet 1944, un train blindé allemand fut attaqué à proximité de Saint-Rambert-en-Bugey (Ain). Les Allemands furent par ailleurs attaqués dans la ville elle-même. En riposte, les Allemands tirèrent sans discernement ce qui provoqua entre autres le massacre de Julia Bolliet et de Joseph Landry.

En représailles le 7 juillet 1944, vers 17 heures, une trentaine d’habitants furent pris en otages. Un dénommé Girard, pourtant blessé, réussit à s’échapper. La trentaine d’otages fut rassemblée à proximité de l’église. Puis immédiatement après, leur mitraillage commença. Certains blessés furent achevés comme en témoigna Monsieur Lannezval, un des rescapés de la trentaine d’otages.

Sept victimes furent alors recensées :

Cinq blessés furent dénombrés :

  • Monsieur Defeo (réfugié de Marseille), blessé au poignet, rentra chez lui.
  • Monsieur Lannezval, qui fut un témoin ultérieur important, rentra chez lui le 13 juillet après avoir été soigné en un lieu inconnu.
  • Trois autres blessés furent emmenés par la Résistance, à l’hôpital de Nantua : André Burtschell, Pierre Gayat et Pierre Marguin.

Vers 22 heures, André Rigaud, soupçonné d’être un résistant, fut exécuté. Marius Durochat fut massacré alors qu’il rentrait chez lui.

Pendant l’après-midi et jusqu’à 22 heures, tous les personnels de La Schappe furent rassemblés dans la cour de l’usine. Le directeur général Monsieur Bérard, le directeur du peignage Monsieur Renant ainsi que le magasinier Monsieur Bellœuf furent durement molestés par des membres du Parti populaire français, en présence de soldats allemands.

Le 19 juillet 1944, les Allemands sortirent neuf blessés de l’hôpital de Nantua (Ain) dont les trois blessés du 7 juillet qui avaient été emmenés là bas par la Résistance. Il furent emmenés à Montréal, aujourd’hui Montréal-la-Cluse (Ain) où ils furent massacrés. Ainsi, les trois personnes suivantes, prises en otage le 7 juillet 1944, virent s’ajouter à la liste des victimes.

La ville de Saint-Rambert-en-Bugey fut décorée de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze. Il existe une rue du Docteur-Michel-Temporal à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain), ainsi qu’une rue des Otages et un square du 7-juillet-1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article241145, notice Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) : rafle d'otages du 7 juillet 1944 et massacres consécutifs par Benoît Prieur, Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 20 juin 2021, dernière modification le 21 juin 2021.

Par Benoît Prieur, Jean-Louis Ponnavoy

Plaque commémorative à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) rappelant le nom des sept otages massacrés le 7 juillet 1944, ceux des trois otages massacrés le 19 juillet 1944, ainsi que celui de Joanny Rigaud (7 juillet 1944). Celui de Marius Durochat (7 juillet 1944) est absent.
(Crédit : Classiccardinal - CC-By-SA)

SOURCES : Le livre noir des crimes Nazis dans l’Ain pendant l’Occupation, Les éditions du Bastion, p. 91-92. — Article Wikipédia en français à propos de Michel Temporal. — Michèle Kressmann, Le docteur Michel Temporal, Annemasse, 2014, 80 p.

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