ESTÈVE Jacques

Par Mauricette Laprie

Né le 19 novembre 1863 à Lormont (Gironde) ; charpentier de navires ; président du syndicat des charpentiers de navires et calfats de Lormont et Bordeaux ; socialiste.

Fils de Jacques Estève, charpentier de navires, et de Marie Peyron, Jacques Estève se maria le 13 août 1885 à Lormont avec Marie Boissonneau, domestique, née à Sainte-Terre (Gironde) le 14 septembre 1863. De leur union naquirent trois enfants à Lormont, Jean le 19 septembre 1886, Madeleine le 4 janvier 1888 et Jeanne le 12 novembre 1894.

Charpentier de navires aux chantiers de la Gironde situé à Lormont, Jacques Estève mena la grève du 1er au 19 juillet 1897 avec Félix Caubet – président du syndicat, Paul Momert – président du syndicat des riveurs forgerons, Jean Bureau et Raymond Morin. Le travail fut suspendu, les ouvriers demandant une augmentation de un franc par jour pour les charpentiers et de cinquante centimes pour la deuxième partie du personnel. La direction rejetant les propositions, deux réunions se tinrent l’une au café Neau à Lormont avec les charpentiers au nombre de cent soixante, l’autre au restaurant Latour à Cenon réunissant quatre cents ouvriers. Les deux groupes se rejoignirent, Jacques Estève fit connaître la résolution prise à Lormont, la poursuite de la grève fut décidée à l’unanimité moins dix voix. Le 10 juillet seuls les charpentiers poursuivirent la grève. Le samedi 17 juillet, Jacques Estève exposa les propositions de la direction : augmentation de cinquante centimes par jour accordée à quatre-vingt-un charpentiers, trente-huit n’obtenant que vingt-cinq centimes. Par cinquante-cinq voix contre quarante-sept sur cent-deux votants l’assemblée décida de rejeter les propositions et de continuer la grève, mais les quarante-sept partisans de la reprise du travail refusant de s’incliner devant les décisions de la majorité, l’union n’existant plus entre les ouvriers, la résistance devint impossible, il fut donc décidé de reprendre le travail le lundi.
Le 7 juillet 1897, le commissaire spécial des chemins de fer, du port et de l’émigration à Bordeaux établit une fiche de renseignements « excellent ouvrier charpentier, caractère résolu, décide de ne pas arrêter le mouvement de grève qu’il dirige actuellement, manifeste des opinions socialistes. »

En 1900, président de la chambre syndicale des charpentiers il figura sur la liste de concentration républicaine aux élections municipales de Lormont.

Il fut réélu à l’unanimité président du syndicat des charpentiers de navires et calfats de Lormont et Bordeaux le 8 janvier 1905 avec le secrétaire Bouchet et le trésorier Camille Massip.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article241251, notice ESTÈVE Jacques par Mauricette Laprie, version mise en ligne le 24 juin 2021, dernière modification le 24 juin 2021.

Par Mauricette Laprie

SOURCES : Arch. Dép. Gironde, 1M639. — La France de Bordeaux et du Sud-Ouest, 2 au 18 juillet 1897. — État civil de Lormont (Gironde).

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