FAUCONNIER Jeannine [née LABERTONNIÈRE Jeannine, épouse FAUCONNIER, puis épouse STUGOCKI]. Pseudonyme dans la Résistance : DEGARDE Mireille

Par Didier Lemaire, Claude Pennetier

Née le 28 août 1917 à Genouilly (Cher) ; militante des Jeunesses communistes et des Jeunes filles de France à Bourges (Cher), puis dirigeante clandestine de l’Union des femmes françaises (UFF) du Loir-et-Cher ; résistante, membre du Comité départemental de Libération du Loir-et-Cher.

L’évolution politique de Jeannine Fauconnier fut étroitement imbriquée avec celle de ses parents et particulièrement de sa mère, Suzanne Labertonnière. Son père, Paul Labertonnière, militaire de carrière, fut grièvement blessé pendant la Première Guerre mondiale et devint aveugle. Sa mère était fille d’un cordonnier de Genouilly et d’une ouvrière en confection à domicile. Le couple sympathisait avec les idées du Parti communiste. Ils soutinrent la campagne de Gaston Cornavin aux élections législatives de 1936 et prirent, semble-t-il, la carte du PCF avant 1939.

Jeannine Fauconnier fit ses études à l’École nationale professionnelle puis aux Beaux-Arts de Bourges. Elle milita aux Jeunesses communistes et dirigea un foyer de l’Union des jeunes filles de France. Son mari, Georges Fauconnier* travaillait comme métallurgiste à l’usine d’aviation de Bourges (établissement Hanriot). Après la grève du 30 novembre 1938, ils furent licenciés.

À l’exception de Paul Labertonnière, grand mutilé, qui mourut en 1942, toute la famille participa activement à la Résistance.

Suzanne Labertonnière* soutint l’action du Parti communiste en 1940-1941 et participa au Front national. Elle participa à des distributions de tracts. En novembre 1943, c’est chez elle que fut installé l’appareil technique d’où sortirent les tracts et publications clandestines diffusées dans la région de Vierzon. Il y resta jusqu’en mai 1944. Elle hébergea le dirigeant de la Résistance communiste Marcel Cherrier et abrita les réunions de l’état-major départemental FTPF. Membre du Comité local de Libération de Vierzon, Suzanne Labertonnière* siégea, comme communiste, au conseil municipal jusqu’à sa mort survenue le 23 septembre 1981.

Sa fille Paulette Fauconnier et son gendre Marc Mérignat participèrent également à la Résistance.

Georges Fauconnier, mari de Jeannine, fut arrêté le 6 octobre 1943, torturé, puis déporté vers l’Allemagne. Il mourut pendant son transfert de Compiègne (Oise) en Allemagne le 2 janvier 1944. Après l’arrestation de son mari, Jeannine Fauconnier, dite Mireille Degarde, quitta le Cher pour le Loir-et-Cher où elle devint la dirigeante clandestine de l’Union des femmes françaises. À ce titre, elle siégea au Comité directeur départemental du Front national et au Comité départemental de Libération. Membre du Comité directeur national de l’UFF et dirigeante de ses services sociaux, elle fut présentée en deuxième position sur la liste communiste de Loir-et-Cher aux élections législatives de juin 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24129, notice FAUCONNIER Jeannine [née LABERTONNIÈRE Jeannine, épouse FAUCONNIER, puis épouse STUGOCKI]. Pseudonyme dans la Résistance : DEGARDE Mireille par Didier Lemaire, Claude Pennetier, version mise en ligne le 2 janvier 2009, dernière modification le 4 janvier 2009.

Par Didier Lemaire, Claude Pennetier

SOURCES : Le Travailleur de Loir-et-Cher, 31 mai 1946. — L. Jardel, R. Casas, La Résistance en Loir-et-Cher, Librairie de la Loire. — Marcel Cherrier, Michel Pigenet, Combattants de la Liberté : la Résistance dans le Cher, Éditions sociales, 1976. — Renseignements communiqués par F. Micouraud, maire de Vierzon, 3 février 1984 : notes d’état civil ; coupures de presse ; discours du maire lors des obsèques de Suzanne Labertonnière. — Lettre de Paulette Mérignat, Montrichard, mars 1984. — Lettre de Jeannine Stugocki Labertonnière, Angers, 11 septembre 1984.

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