IATSKEVITCH Marie. [Belgique]

Par Jean Puissant

Dankov (oblast de Lipetsk ; aujourd’hui district fédéral central, Fédération de Russie), 7 avril 1840 − Ixelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale), 1er février 1917. Institutrice, cartonnière, militante de l’Association internationale des travailleurs (AIT), épouse d’Eugène Hins.

Marie Iatskevitch naît dans une famille nombreuse de petits propriétaires exploitants agricoles. Sa mère meurt alors qu’elle n’a que dix ans. Étant l’aînée de la famille, elle est envoyée par son père, autoritaire, dans un petit pensionnat sensé en faire une enseignante susceptible d’éduquer ses frères et sœurs. Devant la médiocrité de l’école et l’incapacité de remplir son rôle, elle quitte sa famille pour Moscou (aujourd’hui Fédération de Russie) dans l’espoir de poursuivre des études. Elle est employée comme préceptrice dans des familles aisées. Devenue enseignante, elle gagne Saint-Pétersbourg où elle découvre le mouvement socialiste et, selon ses dires, « sa véritable vie intellectuelle ».

En novembre 1869, Marie Iatskevitch décide de se rendre à Paris (lettre à Eugène Hins, 7 août 1870). Elle, « la citoyenne Marie », se mêle indubitablement du mouvement socialiste comme le révèle sa lettre à Hins du 7 août. Elle travaille d’ailleurs comme caissière à la cantine coopérative La Marmite, créée par Eugène Varlin et Nathalie Le Mel, quand Eugène Hins la rencontre en juin 1870. Ce dernier qui l’épouse le 18 octobre 1870 à la mairie du Vie arrondissement, la qualifie même de trésorière de l’Association internationale des travailleurs (AIT) parisienne (lettre de Eugène Hins à Jean-Louis Pindy, 23 janvier 1907). Ils vivent alors au numéro 41, rue Monsieur le Prince.

Le couple Hins quitte Paris après la levée du siège le 6 février 1871 et gagne péniblement à pied Virton (pr. Luxembourg, arr. Virton) où il arrive épuisé le 15 février. Le 25 septembre 1875, leurs jumelles, Jeanne et Katia, naissent à Bruxelles. Marie Iatskevitch ne semble plus jouer un rôle actif dans un mouvement quelconque, mais on peut imaginer qu’elle a joué un rôle non négligeable dans l’apprentissage du russe et de sa culture de son époux, et qu’elle a contribué à la dynamique de l’activité intellectuelle d’Eugène Hins. Féministe dès avant sa rencontre avec elle, il le reste activement dans la dernière partie de sa vie. Elle n’y est sans doute pas étrangère.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article241313, notice IATSKEVITCH Marie. [Belgique] par Jean Puissant, version mise en ligne le 28 juin 2021, dernière modification le 4 avril 2024.

Par Jean Puissant

SOURCE : MAYNÉ M., Eugène Hins, une grande figure de l’Internationale en Belgique, Bruxelles, Académie Royale de Belgique, 1994.

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