DE BACKER Maurice, Edmond, Joseph. [Belgique]

Par Jean Neuville (†) et Marie-Thérèse Coenen

Solre-sur-Sambre (aujourd’hui commune d’Erquelinnes, pr. Hainaut, arr. Thuin), 2 septembre 1923 − Erquelinnes, 7 mai 2021. Employé, militant chrétien, dirigeant de la Jeunesse ouvrière chrétienne de Charleroi, permanent puis président national des Équipes populaires, président de la Fédération du Mouvement ouvrier chrétien de Thuin.

Maurice De Backer lors de la rencontre du MMTC Europe-Angleterre, 27-29 mai 1983 (Collection privée Claude Clippe).
Maurice De Backer lors de la rencontre du MMTC Europe-Angleterre, 27-29 mai 1983 (Collection privée Claude Clippe).

Maurice De Backer est le fils de Firmin De Backer, mouleur à la fonderie de Jeumont (département du Nord, France), né à Solre-sur-Sambre le 12 juin 1890 et décédé à Charleroi en juin 1931, à la suite d’un accident de travail. Sa mère, Lucia Fourmentin, est née à Cousolre (département du Nord, France), le 19 juin 1896 et est décédée à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) en novembre 1949. De son père qui meurt quand il a huit ans, Maurice garde le souvenir d’une personne, sans doute de tendance socialiste, qui n’allait pas à la messe, contrairement à sa mère. Lui-même ne se souvient pas d’une formation religieuse pendant son enfance. Son père est soldat pendant la Première Guerre mondiale. Découvrant ses carnets de notes, Maurice prend conscience combien son père était attentif aux autres et à leurs souffrances. « Mon père », dit-il à Monique Van Dieren, permanente communautaire aux Équipes populaires, qui l’interroge sur les sources de son engagement, « fait partie de mon terreau militant […]. Ce n’est sans doute pas dans la foi que je puisais le sens premier de mon engagement » (VAN DIEREN M., « Maurice De Backer. Les EP, une fabrique de militants », La Fourmilière, juillet-août 2014, p. 15). La mère de Maurice est catholique pratiquante. Elle a fait des études primaires. Par la suite, elle est membre de la Ligue des femmes. Après le décès de son époux, elle se remarie et aura un deuxième fils, né en 1934, à Merbes-Le-Château (pr. Hainaut, arr. Thuin). Jeune homme, Maurice vit à Solre-sur-Sambre, chez sa grand-mère, jusqu’à son mariage.

Le parcours scolaire de Maurice De Backer est celui d’un jeune de milieu ouvrier. Il fait son école primaire à l’école libre paroissiale à Solre-sur-Sambre et ses moyennes inférieures à l’École moyenne de l’État à Binche (pr. Hainaut, arr. Soignies, aujourd’hui arr. La Louvière) de 1936 à 1940.

En 1940, Maurice entame sa vie professionnelle à la marbrerie SA Merbes-Sprimont à La Buissière (aujourd’hui commune de Lobbes, pr. Hainaut, arr. Thuin), où il travaille pendant trois ans comme employé.

Un engagement jociste

Membre de la section jociste de Solre-sur-Sambre en 1938, Maurice De Backer est équipier fédéral en 1941 puis président de la Fédération jociste de Thuin. En 1942, il devient permanent de la Fédération de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) de Charleroi-Thuin, fonction qu’il assure jusqu’en 1944. « Cette expérience », dit-il, « a orienté ma vie ». D’une part, il s’engage pour la classe ouvrière et, d’autre part, il acquiert une foi chrétienne qui prend totalement l’humain en compte. Les rencontres avec l’abbé Joseph Cardijn, lors de sa première semaine d’études en 1938, ou avec Victor Michel, permanent jociste à Thuin, lors d’une retraite chez les moines trappistes à l’abbaye de Scourmont à Chimay (pr. Hainaut, arr. Thuin), le motivent à accepter la proposition du directeur des Œuvres sociales chrétiennes de l’arrondissement de Charleroi, l’abbé Raymond Goor*, de devenir permanent. En effet, pendant la guerre, le mouvement jociste maintient une activité ainsi que le cadre indispensable pour faire vivre la centrale nationale et les fédérations malgré les nombreuses difficultés liées à l’Occupation (jocistes mobilisés, prisonnier de guerre, jeunes réfugiés en France, clandestinité pour d’autres).

Comme permanent, Maurice De Backer assure certainement à Charleroi (pr. Hainaut, arr. Charleroi) les services que la JOC développe auprès des jeunes travailleurs : des cercles d’études, des récollections, des écoles régionales pour les plus militants, participation aussi aux semaines d’études… Malgré la guerre, il faut maintenir des contacts avec les jeunes, avec les responsables locaux, avec l’aumônier, créer si possible de nouvelles sections et reconstituer une équipe fédérale. La région de Charleroi n’est pas épargnée par les bombardements. Pour aider la population, la JOC et la JOCF (Jeunesse ouvrière chrétienne féminine) de Charleroi prennent leur part au sein de l’Aide à la reconstruction des foyers éprouvés par la guerre (ARFEG), dans l’aide aux familles sinistrées : centre d’accueil, aide au déblaiement, déménagement des familles, sauvegarde et recherche de biens matériels pour les sinistrés, etc.

À la Fédération des syndicats chrétiens de Charleroi

En janvier 1945, à la fin de son mandat de permanent à la JOC, Maurice De Backer est embauché à la Fédération des syndicats chrétiens de Charleroi pour seconder Hubert Dewez, comme rédacteur du journal, Au travail, hebdomadaire des syndicats chrétiens du Hainaut. Il assure aussi, de 1942 à 1953, la tâche de propagandiste syndical pour le secteur frontalier d’Erquelinnes. Son carnet de notes de l’année 1949-1950 témoigne des problèmes rencontrés par cette catégorie de travailleurs avec des questions de statut, de salaires, des primes à la vie chère et de sécurité sociale. La section d’Erquelinnes est affiliée à l‘Intersyndicale des travailleurs frontaliers de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC), dont le siège est à Mouscron (pr. Flandre occidentale, arr. Courtrai-Kortrijk ; aujourd’hui pr. Hainaut, arr. Tournai-Mouscron). En 1950, Au travail déménage à Bruxelles (pr. Brabant, arr. Bruxelles ; aujourd’hui Région de Bruxelles-Capitale) et devient l’organe francophone des syndicats chrétiens. Maurice suit. Il reste employé à la CSC, jusqu’en 1953, année durant laquelle il quitte le syndicat pour remplir les fonctions de permanent national aux Équipes populaires (EP).

Un engagement militant au MPF

Sur le plan privé, Maurice De Backer épouse, le 21 août 1946, Marie Van Binst, régente ménagère, née à Thuin, le 3 décembre 1918, qui décédera à Solre-sur-Sambre 8 octobre 2007. Elle est membre des Ligues ouvrières féminines chrétiennes (LOFC) devenues en 1969 Vie féminine. Trois enfants naissent de cette union : Bernard, Marie-Dominique et Michel.

Le jeune couple milite au sein du Mouvement populaire des familles (MPF) lancé à la fin de la guerre en 1944. Cette initiative s’inspire des ligues ouvrières chrétiennes (LOC) qui existaient avant la guerre dans le Borinage (pr. Hainaut) et qui se sont développées en Wallonie et à Bruxelles, sous l’Occupation. Sa finalité est de rechristianiser les familles des travailleurs ainsi que celles des autres milieux. Les responsables sont Philippe De Soignie*, aumônier national, Victor Michel qui, libéré de ses responsabilités à la JOC, prend la présidence, et Raymond Vermeulen*, secrétaire de la Centrale d’éducation populaire et animateur de la LOC, qui occupe le poste de secrétaire. Ils seront rejoints par Joseph Verhoeven, propagandiste national et directeur du journal du mouvement, La Vie populaire. La région de Charleroi-Thuin est particulièrement dynamique. Elle a son permanent, Robert Moreau*. Avec quinze sections en 1947, elle est la seconde fédération MPF en importance après Bruxelles. Le mouvement évolue rapidement vers une action familiale revendicative et pluraliste. « L’abandon du mot chrétien dans le nom du mouvement est significatif de cette volonté d’ouverture », souligne Maurice De Backer lors de son entretien réalisé en 1995 dans le cadre du 75e anniversaire du Mouvement ouvrier chrétien (MOC). Il précise que, venant de la JOC, il s’étonne que le MPF ne prenne pas en charge l’animation spirituelle des militants. Pour lui, le MPF glisse d’un mouvement apostolique familial à un syndicat familial revendicatif. L’évêque de Tournai, Étienne Carton de Wiart, soutient dans son diocèse, ce nouveau mouvement familial qui répond à un besoin et une attente, mais le MOC demande aux responsables du MPF de s’affilier, ce que ces derniers refusent par respect du pluralisme et pour garantir l’ouverture à toutes les familles. Les discussions entre les organisations se déroulent jusqu’à la fin de 1949 sans qu’un compromis ne se dégage entre le MOC, les LOFC et le MPF, ce qui signe la fin de ce mouvement familial « déconfessionnalisé ». L’attention aux familles ouvrières est désormais portée par la Commission familiale du MOC et, à partir de 1950, par l’Action familiale populaire (AFP), une coordination gérée paritairement par les LOFC et les Équipes populaires (EP), fondé en 1947.
L’action apostolique auprès des militants, les hommes adultes, est ressentie comme un manque au sein du mouvement ouvrier chrétien francophone. Les Néerlandophones ont lancé leur mouvement masculin, de Katholieke werkliedenbond (KWB, qui devient en 1977 le Kristelijke werkliedenbond) qui prend rapidement de l’ampleur, mais, du côté francophone, la dimension apostolique reste sans réponse, mutuelles et syndicats ne prenant pas en charge cet aspect de l’engagement chrétien.

En septembre 1947, le Conseil central du MOC prend acte de l’initiative lancée par Jean Bouhy à Liège et déclare lui apporter son soutien et l’appui des fédérations pour le développer. Les secrétaires des MOC régionaux participent concrètement au développement des Équipes populaires dans leur fédération. Les EP ont pour but « de réaliser la formation religieuse, sociale, familiale et apostolique des militants hommes adultes, laissant aux organisations spécifiques le soin de la technique de leurs spécialisations » (CARHOP, papiers Maurice De Backer, deuxième versement, farde n° 23, procès-verbal du Conseil central du MOC du 29 septembre 1947 portant sur la décision de reconnaître et soutenir les Équipes populaires au sein du mouvement ouvrier chrétien). Ce compte rendu du Conseil central précise qu’il ne sera pas exigé des membres une affiliation aux syndicats chrétiens et à la mutualité, mais que « cela sera l’œuvre de l’influence de l’atmosphère des contacts d’homme à homme […]. Plus engagée dans une perspective apostolique, cette action par et pour les militants devra se prolonger par l’influence de ceux-ci sur tous nos membres et sur la masse ouvrière ». Les EP ont une visée d’éducation et d’apostolat en milieu ouvrier. À côté des équipes de quartier et des équipes « naturelles », ils développent aussi une action apostolique dans les milieux de travail. En 1953, les EP deviennent une organisation constitutive du MOC, officialisant une situation de fait et renforçant leur position de mouvement apostolique parmi les organisations ouvrières chrétiennes.

Bâtisseur du MOC de Thuin

Pendant ces années, Maurice De Backer, parallèlement à son action syndicale dont ses carnets gardent la trace, contribue, par ses nombreux contacts avec le clergé local, mais aussi avec les militants et responsables des autres organisations du mouvement ouvrier chrétien, à lancer un MOC régional pour renforcer les travailleurs de la Thudinie. La mise en œuvre n’est pas facile. Dans cette région semi-rurale (ou semi-industrielle), le clergé privilégie le patronage plutôt que la JOC et les organisations rurales plutôt qu’un mouvement ouvrier chrétien structuré.
L’abbé Hennin, directeur régional des Œuvres sociales à Lobbes (pr. Hainaut, arr. Thuin), réunit les responsables des différentes organisations (syndicats, mutualités, coopératives, Ligues des femmes) de la région pour promouvoir le journal La Cité qui vient d’être lancé (1950). Maurice préside cette première rencontre qui a lieu le 30 mai 1950. Dans son introduction, il souligne l’intérêt de ce nouveau média : « La Cité étant le journal des organisations ouvrières chrétiennes, ce sont celles-ci qui doivent en assurer la diffusion. On touche ici du doigt la nécessité de se connaître entre organisations et d’une coordination effective. Il est admis spontanément que l’organisation de la diffusion de La Cité serait le point de départ de cette coordination, du MOC ». Cette première rencontre voit la mise en place d’un comité, préfigurant un MOC régional. Ce groupe se mobilise pour organiser une manifestation autour du soixantième anniversaire de l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII le 3 juin 1951 à Lobbes et le premier mai 1952 à Erquelinnes, dans le cadre de l’Année sociale du diocèse de Tournai. La Fédération du MOC de Thuin se met progressivement en place. Les statuts sont discutés et adoptés lors d’une réunion commune des syndicats, des mutualités et des LOFC à Lobbes le 27 juillet 1951. Charles Thiry* est élu président et Maurice De Backer, secrétaire du comité provisoire.
En juin 1952, le constat est fait que les finances sont saines ce qui permet l’embauche d’un permanent régional. Maurice passe les examens, mais sa candidature n’est pas retenue.

C’est l’abbé Raymond Goor, aumônier du MOC de Charleroi, qui insiste auprès de Maurice De Backer pour qu’il accepte le poste de permanent des Équipes populaires. A cette époque, elles sont surtout présentes à Liège et il devient nécessaire de développer ce mouvement dans d’autres régions, dont le Hainaut. Le secrétariat national est assuré par Jean Bouhy, pour l’animation générale et Jean Bradfer pour l’administration de l’organisation. Le premier président est un volontaire, Jean Bottemanne.

Les Équipes populaires : un engagement apostolique au service des travailleurs

En 1953, Maurice De Backer devient permanent national des EP. Ce choix s’inscrit dans la continuité de son engagement jociste. La méthode des Équipes, la révision de vie et le contact avec le milieu du travail, l’orientation évangélique rencontrent davantage ses aspirations que le travail syndical, que Bruxelles où il est plongé dans ce milieu administratif et institutionnel qu’est le siège de la CSC nationale : « J’étais content de quitter cette froideur pour connaître autre chose », souligne-t-il en 1995 (voir Sources).

À son arrivée au Centre national des EP, la mission de Maurice De Backer est précisée : « Le Bureau national s’est orienté vers le Hainaut. Il a voulu répondre aux souhaits souvent exprimés par son Excellence Monseigneur Himmer [évêque de Tournai de 1948 à 1977] de voir les équipes augmenter en nombre et en qualité dans son diocèse. C’est la province la plus ouvrière du pays et le diocèse où la déchristianisation est la plus généralisée. C’est donc avec la préoccupation de tout le Hainaut que Maurice De Backer s’engage dans sa nouvelle mission apostolique. Il prend contact avec le directeur diocésain des œuvres, les directeurs régionaux des œuvres, les membres du bureau national et les secrétaires régionaux [des MOC du Hainaut]. Progressivement, il rencontrera les équipiers populaires au cours de réunions régionales et locales. Il étudiera spécialement la situation matérielle, morale et spirituelle de la classe ouvrière hennuyère et réunira sur celle-ci une documentation. Progressivement, il aidera à la constitution d’un comité diocésain des Équipes populaires » (CARHOP, papiers Maurice De Backer, troisième versement, n°44, Équipes populaires, Centre national, ICN 16, Organisation et répartition des travaux du Centre national, [1953]).
Sa feuille de route ainsi précisée, Maurice couvre les fédérations de Tournai, Mons-Borinage, Ath, Thuin, le Centre et Charleroi. Il peut compter sur le soutien de quasi tous les secrétaires régionaux du MOC, même si chacun a sa propre vision de ce que doivent être les EP. À l’époque, « développer des Équipes populaires locales », dit-il en 1995, « fait partie intégrante de la tâche d’un permanent du MOC ».

En 1953, Maurice De Backer se met donc au travail pour construire un mouvement démocratique et participatif. À l’occasion du 1er mai 1954, il inscrit quelques lignes directrices dans son carnet sur la mission et le but des EP : « Apostolat et rechristianisation, pas d’une manière platonique, pas une religion des seules pratiques, mais une vie chrétienne qui se traduit par des actes ; pas d’embrigadement, pas d’endoctrinement ; une équipe d’hommes qui agit, agissent, font agir ; faire bouger les gens là où ils sont, dans ce qu’ils sont ». Ses priorités sont les suivantes : « 1, faire un premier mai chrétien et ouvrier ; 2, témoignage nécessaire des chrétiens et d’un groupe face à la déchristianisation ; 3, conscience des responsabilités ouvrières ; 4, croire aux travailleurs, à leurs possibilités, audace ! ; 5, peur de venir chez nous ? Aller à eux, agir avec eux, chez eux ». Maurice suit six fédérations et quelques 67 équipes (Tournai, 9 équipes ; Antoing, 5 : Borinage, 16 ; le Centre, 13 ; Charleroi, 19 ; Thuin, 5). Il s’attèle à en créer des nouvelles, à Braine-le-Comte (pr. Hainaut, arr. Soignies) par exemple. À Charleroi, dès novembre 1953, il installe une équipe fédérale et, en janvier 1955, un bureau auquel participent, entre autres, Germain Capelleman*, le secrétaire fédéral du MOC, et l’abbé Goor*, l’aumônier. Maurice assume la fonction de secrétaire fédéral des EP de 1955 à 1957. Il est remplacé en 1957 par Gaspard Bruneel*.

Maurice De Backer témoigne de ce travail de contact nécessaire pour lancer des équipes et gagner la confiance : « Ce qui m’a marqué le plus aux EP » dit-il, « c’est cette capacité de conviction et cette envie de mettre le pied à l’étrier. Nous étions en quelque sorte une fabrique de militants » (VAN DIEREN M., « Maurice De Backer, Les EP, une fabrique de militants », La Fourmilière, juillet-août 2014, p. 14-17). Il œuvre, avec Jean Bouhy et les LOFC, au développement, dans le Hainaut, de l’Action des familles populaires (AFP). Le programme des EP de 1954-1955 est consacré à la famille, première des équipes. Cette campagne intègre une réflexion sur l’équipier, comme travailleur-époux, père et mari. La campagne porte sur le respect de la femme, de l’enfant et de la famille ouvrière. La collaboration avec les ligues des femmes ne se fait pas naturellement. Les écueils sont nombreux pour lancer des équipes de foyers. Les LOFC sont un mouvement de masse, les EP, un mouvement militant. Les époux et épouses ne sont pas toujours au même niveau, et faire participer les épouses des équipiers aux activités et vice-versa pour les époux des ligueuses ne sont pas automatiques. Pour approfondir certaines problématiques familiales, les hommes souhaitent aussi se retrouver entre eux pour aborder les questions soulevées. Finalement, l’AFP se met en place avec le groupe des jeunes femmes et mène diverses activités : sessions d’étude sur la famille, préparation des jeunes au mariage, etc.

Tout en étant permanent national des EP, Maurice De Backer ne néglige pas pour autant le développement des sections locales du MOC en Thudinie. Rassembler les militants et cadres des organisations ouvrières n’est pas une tâche aisée vu les susceptibilités des personnalités en présence. Il doit souvent jouer le médiateur pour rapprocher les points de vue divergents tant sur la poursuite de l’objectif que sur la méthode pour y arriver. Ce travail est facilité avec l’arrivée en 1954 d’Antoine (Tony) Dhanis comme directeur des Œuvres sociales de Thuin et aumônier des organisations ouvrières (1954-1972) et d’André Bertrand*, ancien permanent national de la JOC, nouveau secrétaire régional du MOC de Thuin (il meurt dans un accident de la route en 1958 et est remplacé par Fernand Olivier*, également ancien jociste). En 1957, les deux hommes lui demandent de présenter sa candidature comme président du MOC de Thuin en remplacement de Charles Thiry qui démissionne. Maurice accepte. Le 22 septembre 1957, il est élu président du MOC de Thuin. Il assumera cette fonction pendant une dizaine d’années. « Nous formions une belle équipe. Nous avons bien travaillé », dit-il en 1995.

La posture politique : ouverture, soutien mais liberté d’action !

Maurice De Backer reste réservé quant à un engagement politique plus concret. Comme militant au sein des organisations ouvrières chrétiennes, il participe, au lendemain de la guerre, aux débats politiques où se pose la question de la représentation politique des travailleurs chrétiens : faut-il lancer un parti ouvrier chrétien ou un mouvement démocrate-chrétien puissant au sein du Parti social-chrétien (PSC) ? Au terme d’une réunion qui rassemble le 7 octobre 1950 à Charleroi Jean Bodart, secrétaire de l’ancienne Ligue des travailleurs chrétiens de l’arrondissement de Charleroi et ancien député démocrate-chrétien (1929-1933 et 1935-1939), ainsi que des syndicalistes chrétiens comme Arthur Bertinchamps, Raymond André*, Roger Timmermans*, Robert Rodelet*, il note : « Travaillisme ou bloc catholique ? Il s’est marqué, parmi les présents, une tendance très nette au travaillisme. Cependant si l’on s’en rapporte à l’intervention de Jean Bodart, le bloc catholique dans lequel figureraient [les] groupements autonomes suivant les intérêts, serait du point de vue chrétien, la formule idéale. Partisans de la collaboration des classes, c’est là un système auquel nous devrions tendre. Cette thèse semble s’opposer à l’idée de travaillisme. Doit-on persister à vouloir une vie politique centrée sur les idées religieuses au lieu de la voir centrée sur des questions d’intérêt temporel ? ».

De 1954 à 1958, le gouvernement libéral-socialiste Van Acker prend une série de mesures à l’encontre de l’enseignement catholique. La Guerre scolaire est ravivée. Le monde catholique se mobilise pour défendre son enseignement et les libertés qu’il juge fondamentales. Le MOC participe à cette mobilisation et bon nombre d’EP deviennent des sections locales du Comité national pour la défense de la liberté et de la démocratie (CDLD). Maurice De Backer, membre du comité local de Solre-sur-Sambre, relaie la campagne pour la défense de l’école libre, de l’enfant et la liberté de l’enseignement. En général, les équipiers participent aux manifestations de protestation à Bruxelles contre la loi Collard en mars 1955 et en juillet 1956, mais dans les sections locales, des voix s’élèvent contre cette mobilisation : « Cela intéresse les professeurs, les instituteurs et les professeurs … Quand je fais grève, ils ne viennent pas à ma rescousse » (CARHOP, papiers Maurice De Backer, premier versement, carnet n° 4, Conseil régional. « Question scolaire », échange de vues, Mons, 18 mars 1955). Il faut, souligne Maurice à ses responsables d’équipes, garder malgré tout, une activité essentiellement EP. Lors de son entretien en 1995, il revient sur cette mobilisation et observe que « le seul moment où je me demande si on ne s’est pas trompé, c’est dans la question scolaire. On a été à fond dans le CDLD ». Il poursuit : mais « quand il s’agissait de l’union des progressistes, du rassemblement des travailleurs de l’action commune syndicale, nous avons toujours soutenu. Nous avons mené des actions, pris des initiatives et organisé des séances-débats. En ce qui concerne les problèmes wallons, […] nous avons toujours plaidé pour une identité wallonne, mais sans prendre position en faveur d’un parti ou l’autre ».

Comme président du MOC de Thuin, Maurice De Backer est régulièrement sollicité pour participer à des mouvements politiques, voire à des réunions du PSC de l’arrondissement. Fidèle à ses options, il reste ouvert et suit la ligne politique telle que définie par ses instances régionales. Le 17 mars 1966, dans le cadre du Mouvement des travailleurs chrétiens (MTC), il écrit à Germain Capelleman : « Quant à savoir si ce mouvement politique doit faire partie ou non du MOC, notre avis est non. […] D’autres aspects seraient en effet à discuter telles son étiquette chrétienne, sa liberté d’action et son autonomie par rapport au PSC, etc ».

À l’occasion de la préparation des élections législatives de 1968, le chanoine Goor*, Alfred Califice*, député démocrate-chrétien de Charleroi, et André Oleffe le sollicitent pour mener la liste « Chambre » de l’arrondissement de Thuin sur la liste PSC. Maurice De Backer hésite, mais il reçoit l’assurance qu’à défaut d’être élu à la Chambre, la cooptation de sénateur provincial lui est garantie. Pour les dirigeants du MOC, l’enjeu est stratégique. En 1964, ils ont lancé un groupe de pression, le Mouvement des travailleurs chrétiens (MTC) et négocié au sein du comité d’arrondissement du PSC de Charleroi des mandats afin d’être représentés au plan local, cantonal, arrondissemental (sic), provincial, wallon et national.
C’est dans ce contexte que s’inscrit cette invitation à poser sa candidature. Vient s’ajouter un élément plus local. Dans l’arrondissement de Thuin, il faut reconquérir le siège du député PSC perdu lors des élections de 1965 et remplacer l’ex-député Noël Duvivier (1954-1965). Cet ancien syndicaliste chrétien de la région du Centre, soutenu au départ par le MOC, s’est, avec les années, rapproché de l’aile droite du PSC et du baron Charles Gendebien, sénateur de l’arrondissement de Charleroi-Thuin. Finalement, alors qu’il donne son accord pour être candidat à la Chambre, Maurice De Backer, lors d’une réunion du comité d’arrondissement du PSC et sous la menace des deux protagonistes, Noël Duvivier et Charles Gendebien, de déposer une liste concurrente, retire sa candidature se gardant ainsi des démêlés politiques au sein de la section du PSC de Thuin. « Cette décision », dit-il en 1995, « je ne l’ai jamais regretté ». Son option est et reste les travailleurs et le mouvement d’éducation permanente, les Équipes populaires.

Dans un exposé sur le MOC et la politique, donné à la journée familiale du 22 novembre 1964, Maurice De Backer précise sa pensée sur les rapports entre les mouvements apostoliques, le mouvement ouvrier en général et le politique. Les mouvements apostoliques doivent pouvoir s’adresser à tous les hommes, les femmes, les jeunes du monde ouvrier, les prendre tels qu’ils sont, là où ils sont, sans distinction d’appartenance à un parti, un syndicat, une mutuelle, etc. Ils doivent être à même « de nouer le dialogue entre chrétiens et non chrétiens, être et devenir des points de regroupement de travailleurs engagés différemment sur le plan temporel et d’avoir la plus grande liberté de manœuvre pour atteindre leurs buts », mais, continue Maurice, l’action politique du mouvement ouvrier est légitime et même indispensable à la promotion ouvrière pour faire avancer le « bien commun général, c’est-à-dire le bien des moins favorisés » et pour infléchir la politique dans le sens d’une réponse adéquate aux intérêts qu’il défend, mais en ayant la plus grande indépendance possible à l’égard du pouvoir et des partis. Il insiste sur la responsabilité des mouvements apostoliques dans le soutien et l’animation des militantes et militants, engagés en politique pour « que le service collectif qu’ils assument reste porteur des valeurs évangéliques, des valeurs religieuses et que les motifs profonds pour lesquels ils doivent agir soient constamment ravivés ». Cette animation ne doit d’ailleurs pas se limiter aux seules organisations politiques d’inspiration chrétienne. Il faut, conclut-il, « faire face aux évolutions de notre temps, saisir les occasions d’être, comme travailleurs et comme chrétiens, là où se construit la cité des hommes. Être en restant nous-mêmes, c’est-à-dire des travailleurs chrétiens, pas des demi-curés, tout simplement des laïcs qui prennent leur part de responsabilités et leur part de risques ».

Le 13 avril 1969, le mouvement politique pluraliste et progressiste pour la Wallonie et Bruxelles, Objectif 72, est lancé à Charleroi. Il a l’ambition de rassembler des militants progressistes pour renouveler la pensée politique de gauche, s’ouvrir au fédéralisme et donner un sens socialiste au système économique. Ouvert aux socialistes, il réunit, outre les militants chrétiens qui souhaitent sortir du ghetto catholique, des personnalités comme François Perrin (Rassemblement wallon), Jacques Yerna* (FGTB-Liège), le député socialiste Robert Moreau et François Persoons (FDF). Le 19 mai suivant, Maurice De Backer écrit à ce propos à Germain Capelleman : « Je suis avec énormément d’intérêt le développement du mouvement, tellement il correspond à une aspiration qui toujours domine mon action militante depuis ses débuts, celle de regrouper précisément tous ceux que vous voulez atteindre par Objectif 72 ».

Comme permanent national des EP, Maurice De Backer est aussi en charge de l’organisation du pèlerinage les Familles populaires à Lourdes (FPL), fondé en 1951 par Jean Bradfer* et coorganisé par les EP et les LOFC avec le soutien des mutualités et du service de l’aide aux malades. Le premier train part le 19 juillet 1952. Grâce à une politique de prix avantageuse, Lourdes devient accessible à un grand nombre. Avec les années, le succès étant au rendez-vous, les destinations se diversifient : pèlerinage à Assise ou à Lisieux. L’objectif est de vivre une expérience spirituelle enrichissante, ancrée dans la vie quotidienne, mais les pèlerinages sont aussi une source non négligeable de financement pour le mouvement.

En 1972, les EP et Vie féminine (nouveau nom des LOFC depuis 1969) publient le Manifeste sur les pauvretés et inégalités sociales où ils dénoncent l’exclusion et la pauvreté de plus de 10 % de la population dans une société prospère : « Nous ne pouvons tolérer ces inégalités avec bonne conscience. Nous affirmons la dignité de l’être humain et le droit profond à l’égalité qui en découle. La société humaine est une société de semblable, chacun a le même droit à épanouir sa personnalité, à poursuivre son bonheur et son idéal de vie » (Manifeste sur les pauvretés et inégalités sociales, Bruxelles, Vie féminine - Équipes populaires, 1972, p. 4). Maurice considère cette prise de position comme essentielle dans l’évolution du mouvement des EP.

En 1973, au départ d’Arnold Wynants* qui devient secrétaire politique du MOC, Maurice De Backer est élu président des EP. Il remplit ce mandat, pendant neuf ans, jusqu’en 1982. Ses responsabilités se multiplient. Il accompagne le mouvement dans son évolution vers une organisation d’éducation permanente et dans la professionnalisation de ses cadres. Il soutient l’action et les réflexions de la Commission nationale des immigrés ainsi que le développement de services comme la promotion des nouveaux médias avec le Centre de promotion socioculturelle (CPC) et le Centre d’animation et de recherche en histoire ouvrière et populaire (CARHOP). À la fin des années 1970, les EP adoptent la pédagogie du projet et, dans les années 1980, s’ouvrent à la mixité.

Maurice De Backer prend sa retraite en 1985.

Être chrétien dans la Cité

La place des laïcs dans l’Église est une préoccupation permanente pour Maurice De Backer. Il note, lors de la réunion des permanents du 30 juin 1951, à propos de l’engagement des chrétiens et des prêtres : « L’Église n’a pas à construire la Cité, c’est là l’affaire des laïcs ». Il devient une personne de référence. Il participe au conseil consultatif, comprenant les évêques, les vicaires généraux et les responsables d’œuvres et de mouvements, qui aboutit à la mise en place du Conseil général de l’apostolat des laïcs (CGAL), dont la mission de préparation a été confiée à Jean Bouhy et au chanoine Pierre de Locht en 1962. Membre de l’assemblée et du comité, Maurice De Backer devient le vice-président du CGAL (qui précède le Conseil interdiocésain des laïcs pour la Wallonie et Bruxelles), mais il est également membre de la Commission d’étude et de pastorale ouvrière (CEPO), fondée en 1965, de son comité ainsi que du Groupe européen de pastorale ouvrière. Jacques Briard, vice-président et président du CGAL dans les années 1970 et 1980, évoque l’engagement de Maurice : « En 1976, le CGAL avait accueilli à Louvain-la-Neuve le quatrième forum européen des comités nationaux de laïcs catholiques. Il y fut question de la responsabilité des catholiques dans l’Europe. Les Équipes populaires soulignaient que, pour être Église de tous, l’Église devait être celle des petits et être fidèle aux aspirations des hommes et des femmes » (« Décès de Maurice De Backer, ancien président des Équipes populaires », Bulletin trimestriel du Mouvement Église-Wallonie, n°2/2021, p. 18-19). En 1979, Maurice fait partie de la tripartite, un groupe de six personnes comprenant deux évêques, deux membres du clergé et deux laïcs. Ce groupe prépare l’Appel aux chrétiens pour la préparation d’un projet pastoral pour la Wallonie en solidarité avec Bruxelles, lancé par le CGAL, pour définir les lignes prioritaires d’action pastorale qui prônent la responsabilité entre clercs et laïcs. Les archives de Maurice De Backer contiennent plusieurs versions de cet appel ainsi que des notes et commentaires.

Présente sur tous les continents, la JOC internationale souhaite la prolongation de ces contacts entre les organisations des travailleurs adultes. Préparés par des Conversations internationales et des sessions de rencontres qui s’échelonnent annuellement entre 1955 et 1965, trois groupes, la Fédération internationale des mouvements ouvriers chrétiens, les Conversations internationales et la JOC internationale lancent les bases d’une nouvelle organisation internationale, le Mouvement mondial des travailleurs chrétiens (MMTC). L’assemblée fondatrice se déroule à Rome, les 13 et 14 mai 1966. Le mouvement organise tous les quatre ans un congrès mondial et adopte un plan d’action pour quatre ans. Le MMTC rassemble les mouvements d’action apostolique du monde ouvrier adulte et met l’accent sur la mission et la responsabilité des chrétiens dans l’effort de libération et de promotion du monde du travail. Il amène l’action d’évangélisation de l’Église sur ce terrain. Le mouvement, présent sur les quatre continents, veut mettre en valeur un authentique apostolat des laïcs dans les masses populaires. Au niveau continental, Maurice De Backer participe au Groupe Europe où il assume un mandat exécutif de 1974 à 1983 et au Conseil mondial de 1979 à 1983.

La période postconciliaire ouvre de nombreux champs d’action dans l’Église. Maurice De Backer soutient le lancement du Séminaire Cardinal Cardijn à Jumet (Charleroi) et participe activement, à partir de 1968, avec son épouse Marie Van Binst, au groupe de réflexion théologique. Dans les années 1980, s’il déplore la décision des évêques de fermer le séminaire, il applaudit la création et le développement du Centre de formation Cardijn (Cefoc).

Parallèlement à son activité aux EP et à son investissement de laïc dans l’Église, Maurice De Backer reste engagé dans sa région, la Thudinie. Comme président du MOC de Thuin, il soutient la politique du mouvement dans le logement social. En 1966, il est membre coopérateur de La Cité verte, société coopérative de construction d’habitations sociales à Momignies (pr. Hainaut, arr. Thuin). Il est membre du conseil d’administration au moins jusqu’en 1983. Il reste membre coopérateur jusqu’à la fusion avec la coopérative Notre Maison en 1990. Il démissionne le 22 octobre 1993 et transfère ses parts à la Société La Hennuyère.

Dans le faire-part de son décès, ceux et celles qui veulent lui rendre un hommage sont invités à verser une contribution aux œuvres de l’enfance de l’UNESCO. C’est un volet méconnu de l’engagement de Maurice De Backer. Dès avant 1966, il préside l’association Les petites maisons familiales à Hantes-Wihéries (Erquelinnes). Cette structure, qui s’appelait le Home Masquestiau, accueille des enfants âgés de moins d’un an jusqu’à leur majorité (21 ans). Certains sont confiés à des familles d’accueil qui dépendent également de l’association. Ces enfants sont placés par le juge de la jeunesse suite à des situations familiales compliquées : manque de soins, alcoolisme, précarité, violences physiques et psychologiques. Maurice soutient cette initiative gérée par Raymond Denis et son épouse, Jacqueline Van Ophem, Bernard Burge et toute une équipe de volontaires. Maurice est resté attaché à cette cause. Il laisse, ainsi que son épouse, le souvenir « d’une personne douce, intelligente et dotée d’une grande finesse, toujours dans le souci de l’humain ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article241382, notice DE BACKER Maurice, Edmond, Joseph. [Belgique] par Jean Neuville (†) et Marie-Thérèse Coenen, version mise en ligne le 5 juillet 2021, dernière modification le 4 octobre 2023.

Par Jean Neuville (†) et Marie-Thérèse Coenen

Maurice De Backer lors de la rencontre du MMTC Europe-Angleterre, 27-29 mai 1983 (Collection privée Claude Clippe).
Maurice De Backer lors de la rencontre du MMTC Europe-Angleterre, 27-29 mai 1983 (Collection privée Claude Clippe).
Réunion aux Équipes populaires de Verviers avec de gauche à droite : l'abbé Jenchenne, Maurice De Backer, président national des EP, et Joseph Wynants, président fédéral, 21 mars 1979 (CARHOP, fonds La Cité).
Réunion aux Équipes populaires de Verviers avec de gauche à droite : l’abbé Jenchenne, Maurice De Backer, président national des EP, et Joseph Wynants, président fédéral, 21 mars 1979 (CARHOP, fonds La Cité).

SOURCES :
-  Fonds d’archives : différents fonds d’archives, qui concernent l’action de Maurice De Backer, sont conservés au CARHOP. Tous ne sont pas encore inventoriés. Des sondages ont été faits pour avoir un premier aperçu sur ses multiples engagements. CARHOP, fonds Jean Neuville, dossier « Maurice De Backer », réponses du militant au questionnaire d’enquête et notice réalisée par Jean Neuville, 1985 − CARHOP, papiers Maurice De Backer, trois versements : PIRSON É., Inventaire n° 20, 1997 (premier versement) ; PIRSON É., Relevé sommaire, 38 dossiers, [1999] (deuxième versement) ; COENEN M.-T., Relevé provisoire, 93 dossiers, 2021 (troisième versement) − CARHOP, fonds Centre national des Équipes populaires, papiers Maurice De Backer − CARHOP, fonds Hubert Dewez, dossier CARHOP, correspondance − CARHOP, fonds JOC Charleroi – CARHOP, fonds JOC Thuin. Ces fonds pourraient être complétés par les archives du Séminaire Cardinal Cardijn, de la CEPO, du MMTC, etc.
-  Entretiens : VAN DIEREN M., « Maurice De Backer. Les EP, une fabrique de militants », La Fourmilière, juillet-août 2014, p. 14-17 − CARHOP, entretien avec Maurice De Backer effectué par Marie-Thérèse Coenen dans le cadre de la réalisation de l’ouvrage suivant : CARHOP, Le mouvement ouvrier chrétien, 1921-1996. 75 ans de luttes, Bruxelles, MOC-EVO-Histoire, 1996, p. 223-226. La version intégrale de cet entretien est conservée au CARHOP dans le fonds documentaires, projet recherche "75è anniversaire du MOC", 1995.
-  Publications : BOUHY J., Unir l’Église et le monde du travail, Bruxelles, Centre national des Équipes populaires, [1960] (Matériel de l’équipier, n° 15) – Manifeste sur les pauvretés et inégalités sociales, Bruxelles, Équipes populaires-Vie féminine, 1972 – HUART J., CANTINAUX R., DE BACKER M., DELCOURT A., DHANIS T. et alii, Autour de l’encyclique de Jean-Paul II sur le travail humain : pour une lecture en lien avec la situation de notre pays et du monde d’aujourd’hui, Tournai, La foi et le temps, 1983 – CARHOP, Catalogue de l’exposition réalisée sur l’histoire des Équipes populaires (1947-1987), Bruxelles, 1987 – 1947-1987. Des Équipes. Catalogue et inventaire, Bruxelles, 1987 – BRAGARD L., FIEVEZ M., JORET B. et alii, La Jeunesse ouvrière chrétienne, Wallonie-Bruxelles, 1912-1957, t. II, Bruxelles, Vie ouvrière, 1990 – ZÉLIS G., « Les Équipes populaires », dans GERARD E., WYNANTS P. (dir.), Histoire du mouvement ouvrier chrétien en Belgique, t. 2, Leuven, Leuven University Press, 1994, p. 545-561 (Kadoc-Studies, 16). Dans sa bibliographie, G. Zélis souligne qu’il a réalisé un entretien de Maurice De Backer – PIRSON É. (dir.), Histoire du mouvement ouvrier chrétien à Charleroi, 1886-1990, Bruxelles-Charleroi, CARHOP-MOC, 1995 – « Décès de Maurice De Backer, ancien président des Équipes populaires », Bulletin trimestriel du Mouvement Église-Wallonie , n° 2/2021, p. 18-19 – NEUVILLE J., COENEN M.-T., « Maurice De Backer : un engagement chrétien pour la dignité du travailleur ! », Analyse en ligne du CARHOP, mise en ligne le 14 juillet 2021.
-  Divers : souvenirs de Fabienne Denis, fille de Raymond et Jacqueline Denis-Van Ophem. Les renseignements nous ont été donnés par Michel De Backer et Fabienne Denis par courriel, 28 mai 2021.
-  Iconographie : le CARHOP possède une série de clichés réalisés dans le cadre du projet de l’exposition sur le 40ème anniversaire des Équipes populaires et du 50ème anniversaire. Il faut également voir les fonds iconographiques de la La Cité et des Équipes populaires.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable