FABRESSE Pierre

Par André Balent

Né le 24 août 1897 à Campoussy (Pyrénées-Orientales), mort le 22 février 1959 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; entrepreneur en déménagements, marchand de meubles puis antiquaire à Perpignan ; militant de la SFIO, du PSOP puis du PCF des Pyrénées-Orientales ; résistant.

Entrepreneur en déménagements à Perpignan (Pyrénées-Orientales), Pierre Fabresse avait aussi une boutique de bibelots et d’antiquités et un cabinet d’agent d’affaires. Sur les listes électorales de 1939, il figurait comme « marchand de meubles » et était domicilié 7 rue de la République.

Pierre Fabresse milita dans les rangs du Parti socialiste SFIO, ainsi que son épouse. À partir de 1936, il se rangea du côté des pivertistes et devint avec quelques autres militants (voir Henri Abbadie, Ferdinand Baylard, Jean Canal*, Fernand Cortale, Isidore Forgas*), un des animateurs de la Gauche révolutionnaire dans les Pyrénées-Orientales. Au congrès fédéral de la SFIO du 24 mai 1936, il fut élu membre suppléant de la commission fédérale des conflits. Il adhéra au PSOP après le congrès de Royan de la SFIO.

Pendant la durée de la guerre civile espagnole, Pierre Fabresse participa activement à l’action du comité perpignanais du « Continental Bar » (voir notamment Ferdinand Baylard). Au début du mois d’août 1936, il fut présent à la réunion de ce comité lorsque se présenta Maurice Jaquier*, investi des fonctions de délégué national du Front populaire chargé d’établir le contact avec les révolutionnaires espagnols. Dans le cadre du « comité du Continental Bar », Pierre Fabresse eut l’occasion de franchir à plusieurs reprises la frontière franco-espagnole. Il transporta notamment un moteur d’avion en pièces détachées et des produits pharmaceutiques (voir Cyprien Lloansi*).

Le 8 mars 1937, Pierre Fabresse fut victime d’une tentative d’attentat, perpétrée sans doute par l’extrême droite locale qui lui reprochait ses nombreuses activités officielles et clandestines en faveur de l’Espagne républicaine. Une bombe fut en effet déposée dans sa camionnette qui stationnait devant la porte de son magasin et était reliée par des fils à un mécanisme d’horlogerie et à une pile sèche. Marcel Mayneris*, un des principaux dirigeants départementaux de la SFIO, écrivit à ce propos un article dans Le Populaire du 10 mars 1937 qui fut repris dans Le Socialiste des Pyrénées-Orientales du 11 mars 1937. Arrêté le 29 décembre 1941, à la suite de la distribution d’un tract du Front national, il fut interné par les autorités vichyssoises mais semble avoir été libéré avant 1944.

À la fin de la guerre (1944), Pierre Fabresse était au maquis de Rabouillet (Pyrénées-Orientales), à proximité de son village natal, et eut l’occasion de faire le coup de feu contre les Allemands.

Avec des membres du maquis de l’AS de Rabouillet, il participa les 19 et 20 août 1944 aux combats de la libération de Perpignan. Dans la nuit du 19 août 1944 il captura, avec quatre autres FFI de son maquis, dans sa chambre rue Subra, le major Parthey, officier bavarois qui commandait les forces allemandes de la place de Perpignan.

Après la Libération, Pierre Fabresse adhéra au PCF dans les rangs duquel il milita pendant quelque temps. Militant « sincère et désintéressé » (Cyprien Lloansi*), Pierre Fabresse demeura jusqu’à sa mort un militant de gauche. À la fin de sa vie, antiquaire, il tenait une boutique à Perpignan du nom de « Au pauvre Pierre ».

Pierre Fabresse mourut subitement en février 1959. Il fut enterré civilement le 24 février à Perpignan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24139, notice FABRESSE Pierre par André Balent, version mise en ligne le 2 janvier 2009, dernière modification le 28 juin 2017.

Par André Balent

SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, 3 M 263. — Arch. Com. Campoussy, état civil. — Arch. privées André Balent et Arch. dép. P.-O., série J, fonds Fourquet : Camille Fourquet (ancien chef des MUR et président du CDL des Pyrénées-Orientales), Le Roussillon sous la botte nazie. Années 1940 à 1944, manuscrit dactylographié inédit Perpignan, s.d. (1959). — Ramon Gual, Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, tome II b : De la Résistance à la Libération, Terra Nostra, Prades, 1998, p. 570 [liste des maquisards du maquis AS « Louis-Torcatis » de Rabouillet, juin-août 1944]. — Maurice Jaquier, Simple militant, Denoël, Lettres nouvelles, Paris, 1974. — Georges Sentis, Les Communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales, tome 1 : Dans la tourmente, février 1939-novembre 1942, p. 119 ; Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales. Biographies, Lilles Marxisme/Régions, 1994, p. 86. — Le Socialiste des Pyrénées-Orientales, hebdomadaire de la fédération socialiste des Pyrénées-Orientales, 11 mars 1937. — Le Cri socialiste, hebdomadaire de la fédération socialiste SFIO des Pyrénées-Orientales, 30 mai 1936. — L’Indépendant, Perpignan, 23 et 24 février 1959, avis de décès et remerciements. — La Dépêche, Toulouse, édition catalane, 24 février 1959, avis de décès. — Interviews de Ferdinand Baylard (1978), Cyprien Lloansi (1983) et Achille Llado (1977), Perpignan, par André Balent. — Témoignage oral de Marcel Mayneris, ancien secrétaire fédéral administratif de la SFIO (10 juillet 1983).

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