FAESCH Antoine [FAESCH François, Antoine]

Par Michel Dreyfus, Léon Strauss

Né le 21 février 1927 à Rixheim (Haut-Rhin), mort le 20 janvier 2016 à Ballainvilliers (Essonne) ; électricien d’automobiles à EDF ; syndicaliste FO et militant socialiste SFIO du Haut-Rhin, permanent puis secrétaire général de l’UD-FO du Haut-Rhin (1953-1956, 1957-1963), membre de la commission exécutive confédérale (1961-1963), entre au secrétariat confédéral dans l’équipe d’André Bergeron en 1963 ; membre du bureau confédéral (1969-1996) ; secrétaire régional Alsace pour la propagande du Parti socialiste SFIO.

Antoine Faesch
Antoine Faesch

Fils de Camille Faesch, menuisier ébéniste à Rixheim, et de Cécile Dentzer, Antoine Faesch obtint le certificat d’études primaires en juin 1939.

En 1941, sous l’occupation allemande, il fut renvoyé de l’école primaire supérieure car son père avait été mis en prison pour avoir refusé d’adhérer au parti nazi. Après avoir fait l’apprentissage du métier d’électricien, Antoine Faesch fut, en qualité d’Alsacien, incorporé le 31 juillet 1944 dans le RAD, puis muté dans la 7e armée de la Wehrmacht qui l’affecta à partir d’octobre 1944 dans une unité de réparation de véhicules affectée au front du Luxembourg. Il put s’en enfuir le 9 novembre 1944 et avec l’aide d’officiers de l’armée américaine, rejoignit une unité des Forces françaises de l’intérieur de l’Alsace (FFIA). De là, Antoine Faesch put s’engager dans la 1ère Armée française (7e RCA), commandée par le général Joseph Goislard de Monsabert. Il y acheva son service militaire comme maréchal des logis et revint dans la région de Mulhouse.

Ayant une formation d’électricien dans l’automobile et ayant appris à connaître les équipements américains des engins de travaux publics, Antoine Faesch fut engagé, début 1948, par la Région hydraulique du Nord de l’EDF, où se construisait la centrale d’Ottmarsheim (Haut-Rhin) et le début du grand Canal d’Alsace, le long du Rhin. Il adhéra au syndicat FO du chantier des travaux de l’EDF fin 1949 et, quelques mois plus tard, durant une grève qui dura trois semaines, il en devint le secrétaire et fut élu délégué du personnel. En 1951, Antoine Faesch fut élu secrétaire administratif de l’Union départementale Force ouvrière du Haut-Rhin. À partir de janvier 1953, il fut secrétaire permanent à l’UD des syndicats Force ouvrière du Haut-Rhin et il quitta donc son emploi à l’EDF.

Le 4 juillet 1954, Antoine Faesch succéda à Edouard Waterkotte comme secrétaire général de l’UD. Il abandonna cette fonction en 1956 pour occuper une fonction de responsable fédéral pour la propagande du Parti socialiste SFIO jusqu’en 1957. Après cet interlude durant lequel il était cependant resté un des conseillers de l’UD FO du Haut Rhin. A. Beck assurant l’intérim ; il en redevint secrétaire général et devait le demeurer jusqu’au 24 mars 1963.

Antoine Faesch fut élu à la commission exécutive confédérale en 1961. Après le VIIIe congrès de FO (1963), il devint secrétaire confédéral dans la nouvelle équipe d’André Bergeron. Chargé de s’occuper pendant quelques mois de l’organisation des jeunesses syndicalistes, Antoine Faesch se consacra tout particulièrement ensuite aux régimes contractuels de la protection sociale collective et fut désigné pour représenter FO au conseil d’administration paritaire de plusieurs institution de retraite et de prévoyance sociale complémentaires. Il fut ainsi nommé, le 1er janvier 1964 membre du conseil d’administration de l’Association des régimes de retraites complémentaires (ARRCO) qu’il présida de 1975 à avril 1997 et dont il fut ensuite élu président d’honneur. Antoine Faesch siégea aussi au conseil d’administration de l’Association générale de retraite par répartition (AGRR) à partir du 1er avril 1974 ; l’AGRR devait devenir ensuite l’UGRR, membre du Groupe AG2R et de l’AG2R Prévoyance. Antoine Faesch fut aussi administrateur de l’Organisme commun des institutions de rentes et de prévoyance (OCIRP) à partir du 1er janvier 1978 ; il en présida le conseil d’administration de décembre 1988 à juin 2003 avant d’en devenir le président d’honneur. Il siégea aussi au conseil d’administration du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) dont il fut le président fondateur en février 1986.

Au sein du bureau confédéral, Antoine Faesch fut également chargé des conventions collectives (jusqu’en 1974), des travailleurs frontaliers, de la formation professionnelle et de l’emploi. Durant toute cette période, il dirigea de nombreuses délégations syndicales lors de négociations nationales et interprofessionnelles avec les organisations patronales, portant sur les régimes complémentaires de retraite et de prévoyance des salariés ainsi que de leur famille dans le secteur privé : industrie, commerce, artisanat, services et agriculture. pour ce qui concerne les problèmes relatifs aux régimes complémentaires des cadres, il bénéficia du concours de son collègue Dominique Jaubert, membre du conseil d’administration de l’Association générale des institutions de retraite des cadres (AGIRC) et représentant l’Union des cadres et ingénieurs Force ouvrière (UCI-FO). Antoine Faesch conduisit également la délégation FO lors des négociations qui aboutirent le 21 février 1988 à la conclusion de l’accord national interprofessionnel sur l’indemnisation des salariés en cas de chômage partiel. Il fut administrateur de l’Union nationale des institutions de retraite des salariés, ainsi que de l’Union nationale pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (UNEDIC).

Enfin, Antoine Faesch fut membre adjoint du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail de 1972 à 1975 et il siégea au Conseil économique et social du 1er mars 1978 au 28 février 1983.

Avec Bernard Mourgues de la Fédération FO des Métaux, Antoine Faesch fut à l’initiative de la négociation menée en 1984 sur la « flexibilité ». Il entendait relancer ainsi une politique contractuelle tributaire alors de deux nouveaux facteurs : le développement de l’intervention législative directe, sensible depuis l’arrivée au pouvoir de la gauche en 1981, et la valorisation accrue de la négociation d’entreprise autour de laquelle s’accordaient l’aile moderniste du CNPF, l’administration du ministère du Travail et certains syndicats. Enfin, à partir de 1988, Antoine Faesch prit position en faveur de Claude Pitous dans la lutte qui opposa ce dernier à Marc Blondel pour la succession d’André Bergeron. Le 15 octobre 1988, il fut signataire avec Maurice Derlin, Jean-Louis Duffaud, Jean Doriac, Marcel Lalonde et Bernard Mourgues d’une « Déclaration de la majorité des membres du Bureau confédéral de la Confédération générale du travail FO » qui soutenait Claude Pitous.

Antoine Faesch avait adhéré et milité au Parti socialiste SFIO dans le Haut-Rhin. En désaccord sur la politique d’Union de la gauche avec le PCF, il le quitta au cours des années 1970.

Antoine Faesch a été fait chevalier de l’ordre national du Mérite, chevalier de la Légion d’honneur en 1982, puis officier de la Légion d’honneur en 1994.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24141, notice FAESCH Antoine [FAESCH François, Antoine] par Michel Dreyfus, Léon Strauss, version mise en ligne le 2 janvier 2009, dernière modification le 13 septembre 2016.

Par Michel Dreyfus, Léon Strauss

Antoine Faesch
Antoine Faesch
André Bergeron et Antoine Faesch
André Bergeron et Antoine Faesch

SOURCES : Arch. Dép. Bas-Rhin, 544 D 11. — Georges Lefranc, Le mouvement syndical de la Libération aux événements de 1968, Paris, 1969, p. 180. — B. Villeneuve et F.-H. de Virieu, Le Nouveau pouvoir, Paris, 1981. — M. Branciard, Syndicats et partis, t. 2, Paris, 1982, p. 122. —H. Coston, Dictionnaire de la politique française, t. 4, Paris, 1982, p. 255. — Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, n° 10, Strasbourg, 1987, p. 881. — Force ouvrière, 27 novembre 1963. — Karel Yon, Retour sur les rapports entre syndicalisme et politique : le cas de la CGT-FO. Éléments pour la sociologie d’un « monde de pensée », thèse de Sciences politiques, Université Paris 1, 2008, p. 522, 525 et 543 notamment. — Lettre d’Antoine Faesch à Léon Strauss, 11 juillet 1986. — Renseignements fournis par l’intéressé à Michel Dreyfus. — Informations transmises en octobre 2011 par Jacques Rimeize, secrétaire général de l’Union départementale FO du Haut-Rhin. — Informations transmises en octobre 2011 par Jacques Rimeize, secrétaire général de l’Union départementale FO du Haut-Rhin. — Notes de Louis Botella. — Le Monde, 26 janvier 2016.

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