Par Paul Berger
Né le 22 janvier 1920 à Tourcoing (Nord), mort le 24 mars 1986 à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) ; instituteur ; syndicaliste du SNI, militant communiste de Moselle et de Haute-Savoie.
Son père, d’origine belge, ouvrier brasseur syndiqué à la CGT, avait des convictions ancrées à gauche, alors que sa mère, sans profession, était catholique pratiquante. Le couple avait onze enfants vivants. Malgré les faibles ressources de ses parents, Roland Fack continua ses études jusqu’au baccalauréat. Son entrée dans la vie professionnelle fut retardée par une tuberculose qui l’obligea à passer deux années en sanatorium. Instituteur remplaçant, après avoir obtenu en Savoie le certificat d’aptitude pédagogique, titularisé, il épousa en août 1944 à Boëge (Haute-Savoie) une institutrice, Marie-Thérèse Bélossat, originaire de Boëge. Ils eurent quatre garçons.
Roland Fack fut nommé instituteur à Vars (Hautes-Alpes), puis, en raison du refus de l’inspection académique de Briançon d’employer son épouse, le couple obtint une mutation en Moselle dans la région des houillères où sévissait une pénurie d’enseignants. Ils furent successivement instituteurs à Thimonville, Faulquemont-Cité et Moulins-lès-Metz.
Roland Fack s’engagea dans la promotion des méthodes de la pédagogie Freinet. Animé d’esprit militant et fortement porté à l’engagement social, militant du Syndicat national des instituteurs, il fut membre du conseil syndical puis du bureau de la section départementale du SNI, à majorité autonome, dans les années 1950. Il était le secrétaire de la commission départementale des jeunes en 1955. Il occupa le poste de secrétaire départemental de la Fédération de l’éducation nationale de 1958 à 1962. Cette fédération de la FEN avait pris une grande importance sous l’impulsion d’[Étienne Camy-Peyret-> de 1947 à 1954. Il commença en 1961 la campagne contre la sous-scolarisation de la Moselle qui aboutit à d’importants résultats.
Politiquement, après avoir été tenté par l’extrême gauche, Roland Fack adhéra au Parti communiste français en 1959. Membre du comité de section de Montigny-lès-Metz, il entra au comité de la fédération communiste en 196l. Renouvelé en 1962, il ne fut pas reproposé lors de la conférence fédérale.
Pris entre les exigences militantes du PCF de Moselle et la majorité de la commission administrative départementale de la FEN où les autonomes du SNI étaient nombreux, Roland Fack dut céder son poste en avril 1962.
En 1962, il séjourna au sanatorium de la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) à Sainte-Feyre (Creuse). Affecté au Centre national de télé-enseignement, il obtint un poste de détaché au Comité d’Accueil des élèves des écoles publiques (Service des voyages scolaires de la Ligue de l’enseignement). La famille s’installa à Clamart (Hauts-de-Seine) en 1967.
Il lutta contre les guerres coloniales en Indochine puis en Algérie, présida le Secours populaire en Moselle, fut membre de la Ligue des droits de l’Homme et du Mouvement de la paix.
Après sa retraite en 1976, Roland Fack se retira à Boëge où il continua à militer activement au PCF. Dans la municipalité communiste qu’il contribua à faire élire, il développa des activités sociales qui aboutirent à des réalisations durables.
Roland Fack fut inhumé à Boëge.
Par Paul Berger
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Presse syndicale. — Sources orales. — Témoignages de la famille. — Notes de Jacques Girault.