Par Daniel Heudré
Né le 24 septembre 1920 à Plédran (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), tué le 3 août 1944 à Saint-Armel (Ille-et-Vilaine) ; résistant FFI.
François, Louis, Jean Pierre Taillard fut victime d’une grave méprise qui coûta la vie de six autres résistants. Les évènements étaient pourtant prometteurs. Provenant du maquis de Broualan, une quinzaine d’hommes avait réussi à s’emparer des deux véhicules allemands, une voiture de liaison Volkswagen et un autocar et à faire prisonniers les quatre occupants allemands. Le convoi prit la direction de Chateaugiron afin de livrer les prisonniers à la gendarmerie. Mais, pour compliquer la fuite des Allemands, tous les panneaux indicateurs avaient été démontés et les résistants ne connaissaient pas la route. Le convoi perdit du temps et passa la nuit à la ferme Jamier, à Vegon, à un kilomètre de Saint-Armel. Reprenant la route, il s’arrêta plus loin à la ferme Micault, au lieu-dit la Jaille, en Saint-Armel. Le convoi fut alors survolé par deux avions de chasse britanniques, chargés de protéger les troupes américaines. Les véhicules avaient gardé les insignes de l’armée allemande. Les pilotes aperçurent les croix gammées mais aucunement les drapeaux français accrochés à l’avant du car. Malgré l’arrêt du car et le drapeau brandi par l’un des maquisards, les avions firent un piqué et mitraillèrent le car. Sept résistants et deux prisonniers allemands y laissèrent la vie. C’étaient un déluge de feu, un bruit assourdissant et des hurlements. Ils étaient jeunes, avaient servi au maquis et pensaient en avoir fini avec la guerre, après la capture de leurs prisonniers. Ils s’appelaient, outre François Taillard, Jean Bienassis, Jean Cloche, Roger Collot, Marcel Laudier, André Lelostec, Jacques Aulopohi dit « Man ». L’aîné avait 31 ans, François Taillard avait près de 24 ans.
Par Daniel Heudré
SOURCES : Mémoire des hommes. — Ouest France, Saint-Armel, 3 août 1944, sept résistants étaient tués à la Jaille, article publié le 31 juillet 2020.