ÉMORINE Antoine, Louis [dit « Le Tane »]

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 1er juillet 1906 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), mort le 1er avril 1942 à la prison de la Santé à Paris (XIVe arr.) ; métallurgiste, mineur ; syndicaliste ; secrétaire de la région communiste de Saône-et-Loire ; résistant ( Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France).

Yvonne Lachaume, épouse Émorine.
Yvonne Lachaume, épouse Émorine.
André Jeannet, Mémorial, op. cit.

Fils de Charles, ajusteur, et de Maria Giroux, marié le 19 mai 1934 dans sa commune natale avec Yvonne Lachaume, Antoine Émorine fut ouvrier métallurgiste puis ouvrier à la mine de Montceau. Membre du Parti communiste depuis 1934, il se présenta la même année aux élections municipales de 1934. Son rôle devint vite prépondérant dans le bassin minier puis dans tout le département de Saône-et-Loire.
En 1936, il était secrétaire du rayon de Montceau et trésorier du syndicat CGT des mineurs et membre de la commission exécutive de l’Union départementale (12 janvier 1936). L’année suivante, il était élu délégué mineur de surface. Le 30 novembre 1938, il conduisit avec succès la grève des mineurs. Il avait suivi une école communiste centrale en mars 1938 et obtenu une évaluation favorable : « A travaillé sérieusement. Volontaire. A fait des progrès. Discipliné. Assez bon esprit de Parti. Apte à un travail de direction régionale. Bon agitateur. Disposition pour le travail syndical. » Il était présenté comme « métallurgiste », mari d’une militante et délégué ouvrier. En 1939, il devint secrétaire régional du parti.
Arrêté une première fois par la police française en 1939 puis relâché, il le fut à nouveau fin 1941 par les Allemands alors qu’il était responsable du parti à Bordeaux et dans la région. Le 1er avril 1942, il fut assassiné dans sa cellule à la prison de la Santé (il se pendit selon la version officielle). Son acte de naissance porte la mention : « décédé le 1er avril 1942 à Paris (XIVe arr.) », transcrit le 23 juillet 1945.
Il obtint la mention Mort pour la France et fut homologué résistant au sein du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France.
Sa femme, Yvonne Émorine, dite « La Tanette », militait à ses côtés en 1936. Très active aux Jeunes filles de France puis avec les femmes communistes du bassin minier, elle fut arrêtée début 1941. Elle connut la Santé, le fort de Romainville et, finalement, Auschwitz où elle mourut le 28 février 1942.


Voir Paris (XIVe arr.), prison de la Santé, 1941-1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24178, notice ÉMORINE Antoine, Louis [dit « Le Tane »] par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 6 janvier 2009, dernière modification le 16 octobre 2020.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Yvonne Lachaume, épouse Émorine.
Yvonne Lachaume, épouse Émorine.
André Jeannet, Mémorial, op. cit.

SOURCES : RGASPI, 517 1 1887. – Arch. PPo. 88. – Arch. Dép. Saône-et-Loire, W 116681. – L’Humanité, 21 août 1939. – Albert Ouzoulias, Les Bataillons de la jeunesse, op. cit. – Notes Hubert Louis. – André Jeannet, Mémorial de la Résistance en Saône-et-Loire. Biographies des résistants, 2005, JPM. – État civil, Montceau-les-Mines. — Acte de décès (Archives de Paris en ligne, 1942, acte 2366). — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 209474 (nc).

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