EMORINE Yvonne [née LACHAUME Yvonne, Marie]

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

Née le 17 décembre 1912 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), morte en déportation le 26 février 1943 à Birkenau (Pologne) ; couturière ; militante communiste ; résistante.

Fille d’un mineur aux houillères de Blanzy, son acte de naissance dit employé, et d’une manœuvre, Yvonne Lachaume perdit sa mère à l’âge de six ans. Élevée par sa grand-mère, elle obtint son Certificat d’études primaires. Elle apprit la couture et épousa le 19 mai 1934 dans sa commune natale Antoine Emorine, ajusteur aux mines de Blanzy, militant syndical, communiste. Elle milita à ses côtés et fut très active aux Jeunes filles de France puis aux Femmes communistes du bassin minier. Au début de 1941, le couple quitta la Saône-et-Loire et fut chargé d’organiser le Front national en Charente et dans la région bordelaise. Lui était surnommé « Le Tane » et elle « La Tanette »
Après l’arrestation de son mari en décembre 1941, elle revint dans la région parisienne où elle travailla avec André Pican. Elle fut domiciliée 16 rue Mayet à Paris (VIe arr.), puis 39 rue de Crimée (XIXe arr.), et assurait la liaison avec la région Sud-Ouest pour l’expédition et la distribution du matériel de propagande.
Au cours des filatures, les inspecteurs notèrent qu’elle s’était rendue à plusieurs reprises au 8 rue d’Assas à Paris (VIe arr.). Une femme avait été repérée sans être identifiée. Une surveillance exercée au domicile de Félix Cadras avait permis d’identifiée Madeleine Laffitte.
Lors de la fouille d’Yvonne Emorine par une policière, furent saisies une fausse carte d’identité au nom de Anne, Marguerite Campagne, et une somme de 5000 francs dissimulée dans une poche fixée à l’intérieur de sa gaine de corps, à même la peau. Lors de son interrogatoire elle reconnut qu’elle assurait les liaisons entre Pican et des militants régionaux.
Internée dans le quartier allemand de la prison de la Santé, puis au fort de Romainville le 24 août 1942, enfin au camp de Royallieu à Compiègne, elle fut déportée le 22 janvier 1943 vers Auschwitz. Matricule 31162, elle mourut au revier de Birkenau le 26 février 1943. Sa mort a été annoncée par la BBC, selon Charlotte Delbo « Sans doute une rescapée du convoi, en quarantaine à l’époque, l’a-t-elle annoncée dans une lettre à ses parents, lesquels ont fait suivre l’information à Londres. »
Monique, la fille d’Yvonne et d’Antoine Émorine fut élevée par un frère de son mari.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24179, notice EMORINE Yvonne [née LACHAUME Yvonne, Marie] par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason, version mise en ligne le 26 février 2019, dernière modification le 26 février 2019.

Par Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. 88, GB 028, activité communistes pendant l’Occupation carton 3. BAVCC Caen. – Bureau Résistance (pas de dossier). – Albert Ouzoulias, Les Bataillons de la Jeunesse, Éditions sociales, 1986. – Charlotte Delbo, Le Convoi du 22 Janvier, Éditions de Minuit, 2002. – Notes d’H. Louis. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil de Montceau-les-Mines.

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