GALINIER Hervé

Par Jean Sagnes

Né le 3 août 1907 à Capestang (Hérault), mort le 4 décembre 1988 à Béziers (Hérault) ; ouvrier agricole ; syndicaliste et communiste.

Son père Étienne Galinier (né le 4 décembre 1867 à La Bastide-Rouairoux (Tarn), mort le 9 juillet 1936 à Capestang) avait été secrétaire de la section socialiste de Capestang avant 1900, secrétaire du syndicat des ouvriers agricoles, responsable de la Fédération des Travailleurs agricoles du Midi, adjoint au maire de Capestang puis, à partir de 1923, militant communiste. Hervé Galinier commença à exercer le métier d’ouvrier agricole en 1921, à l’âge de quatorze ans.

En 1924, il adhéra au syndicat unitaire des ouvriers agricoles et en 1925 à la Jeunesse communiste et au Parti communiste. Il devint aussitôt secrétaire de la section des JC de l’Hérault et en 1926 secrétaire de la 21e Entente de cette organisation qui englobait quatre départements. Il devint également membre du bureau de la région communiste du Languedoc et du bureau de la région unitaire. Le 22 septembre 1927, il assistait au IVe congrès national de la CGTU tenu à Bordeaux. Ce congrès le désigna comme délégué au congrès de l’Internationale syndicale Rouge, mais le visa lui ayant été refusé, il ne put se rendre à Moscou.

Son activité militante fut interrompue, du 17 novembre 1927 au 14 avril 1929, par son service militaire. À son retour, il reprit la direction régionale des JC. En octobre 1929, il fut interrogé par la police judiciaire et son domicile perquisitionné à propos de la diffusion du journal illégal et antimilitariste de la JC Le Conscrit. Au début de 1930, il fut inculpé de provocation de militaires à la désobéissance, pour un article paru dans Le Travailleur du Languedoc, et condamné par le tribunal correctionnel de Béziers à six mois de prison ferme et 100 F d’amende. Refusant à la première convocation de se rendre à la prison de Béziers, il se cacha pendant plusieurs semaines. Puis, sur avis du bureau régional du PC, il sortit de clandestinité et ne tarda pas à être arrêté. Il purgea sa peine du 6 juillet 1930 au 6 janvier 1931 puis du 5 au 20 février 1931 (contrainte par corps pour refus de payer l’amende).

Au cours de la longue grève des ouvriers agricoles de Capestang (avril-mai 1933), craignant l’arrestation, il dut passer dans la clandestinité et donner des réunions sous un faux nom pendant quelques semaines. Il continua à militer au sein du PC (il fut candidat au conseil d’arrondissement en novembre 1934 à Capestang) et de son syndicat jusqu’en 1939 malgré des conditions matérielles difficiles : il était en effet souvent sans travail (renvoyé ou refusé) à cause de son propre militantisme et même du militantisme passé de son père. En mars 1936, il fut délégué au congrès de Toulouse de la CGT. Un an plus tard, il devenait secrétaire de la section fédérale des ouvriers agricoles CGT.

Mobilisé en septembre 1939, il fut fait prisonnier le 24 juin 1940 dans le Bas-Rhin ; rapatrié sanitaire le 7 mars 1944, il revint à Capestang où il prit contact avec la Résistance communiste. Le 20 août 1944, lors de la libération de Capestang, il devint co-président du comité local de libération. En avril 1945, il fut élu à la direction fédérale CGT des ouvriers agricoles et vint résider à Béziers. De 1945 à 1950, il fut secrétaire permanent de cette organisation. Il fut élu conseiller municipal de Béziers en 1945, réélu en 1947 et 1953 et le demeura jusqu’en 1959. Il était également membre du comité fédéral du PC. Il avait été, à trois reprises, en octobre 1937, septembre 1945 et mars 1949, candidat au conseil général dans le canton de Capestang.

Il s’était marié en septembre 1945 à Capestang.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24180, notice GALINIER Hervé par Jean Sagnes, version mise en ligne le 6 janvier 2009, dernière modification le 26 novembre 2020.

Par Jean Sagnes

SOURCES : Arch. Dép. Hérault, 2147 W 397. — Arch. Nat. F7/13130. — Le Travailleur du Languedoc, 1926-1939 puis 1945-1949. — Interview d’H. Galinier le 18 avril 1974. — RGASPI, Moscou, 495 270 745 : dossier biographique à son nom, pas encore consulté. — État civil. — Note de Louis Botella.

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