BUCQUET Jules, Désiré (Jambé)

Par Didier Alvarez

Né le 13 décembre 1908 à Douai (Nord), mort le 16 septembre 1968 à Montigny-en-Gohelle  ; dessinateur aux Houillères Nationales du Nord ; résistant dans les mines du Nord et le Pas de Calais : déporté.

Fils de Jean Baptiste Bucquet et Angèle Elise Séraphine Tirollois, Jules Bucquet
était titulaire du certificat d’étude primaire, du brevet élémentaire et du brevet supérieur. Il travailla comme dessinateur aux Houillères Nationales du Nord.
Il habitait à ’époque 6 rue de Douai à Lambres les Douai. De la classe 28, il fut incorporé dans le 18e régiment de chasseur à cheval en 1929 où il obtint le grade de brigadier puis brigadier chef en 1930.
Il se maria en 1933. Nommé sergent en 1938, l’armée le rappela en septembre 1939 au 127e de cavalerie, régiment d’infanterie. Il fut cité à « l’ordre du régiment  » pour avoir défendu une position avancée d’observation, pendant deux jours sous les attaques de l’ennemi. Il reçut la Croix de Guerre à l’ordre du régiment. Il fut démobilisé le 2 août 1940.
En 1941, Jules Bucquet, recruté par Madame Nisse (Wanda), il rejoignit le mouvement de résistance «  Voix du Nord » qui, entre autres activité, éditait un journal éponyme. Il s’occupait du renseignement et de la propagande , principalement sur les mines du Nord et le Pas de Calais. Il fut également chargé de la formation des groupes de combat, section de Sin-Le-Noble , d’Esquerchin, de Lambres et des actes de « sabotage ». Il est chef de groupe du secteur de Lambres-les-Douai, sous le pseudo de « Jambé « .
Il est aussi reconnu résistant (RIF) dans le mouvement « OCM » , Organisation Civile et Militaire, confirmé par André Charlot, dit « Chaumard » Chef régional du secteur atterrissage en R1. Il rentra en juillet 1942 dans le réseau de renseignement "Centuries" comme agent P1 ( attestation d’appartenance no 19234 ), « CM3 « chargé de mission 3e classe, puis agent P2 en 1943. Il appartint alors aux FFC . ( Forces Françaises Combattantes) toujours dans les mines du Nord et la région du Pas de Calais.
Dénoncé, Bucquet fut arrêté par la police allemande le 1er juin 1943 à son travail, au siège des houillères, 4 rue de la comédie à Douai, présumé coupable de « trafic d’armes et d’activité pro-anglaise  ». Il fut interné à la prison de Douai du 2 juin 1943 au 23 septembre 1943, puis à la prison de Loos jusqu’ au 14 octobre 1943.
Les Allemands le déportèrent de Loos-Bruxelle le 14 octobre 1943 , convoi I.150 (FMD) comme résistant NN "Nuit et Brouillard" .
Son parcours fut : Essen , Kommando de Buchenwald du 16 octobre 1943 jusqu’au 27 octobre 1943  ; Esterwegen , jusqu’au 22 mars 1944, c’est un camp de détenus répressif  ; Papenburg-Lager VII e, registre d‘écrou 1552/43, catégorie NN-Häffling (prisonnier). Il fut condamné par « le tribunal du peuple de Berlin » , détenu en prévention Nuit et Brouillard (pas de date). Il fut envoyé à Untermasfeld , prison qui reçoit les résistants du Nord de la France , jusqu’au 10 août 1944  ; Kaisheim, prison également pour les NN du Pas de Calais et de Belgique, jusqu’au 15 février 1945, « en vue d’un jugement »  ; Dachau , Matricule 141 203, jusqu’à sa libération le 29 avril 1945 par l’armée américaine.
Il revint en France via Mulhouse à Paris, à l’Hôtel Lutetia le 28 mai 1945.
Il fut démobilisé en mars 1949 comme sergent de réserve.
Il fut reconnu FFC, RIF ( résistance intérieure Française, certificat no : 5504) ) et DIR au SHD Vincennes , dossier GR 16 P 96112. Il avait la carte de Déporté Interné Résistant (DIR) no : 1002 11332
Il obtint plusieurs médailles  : Croix de Guerre à l’Ordre du Régiment en 1940 ; Croix du Combattant ; Médaille du combattant militaire. Il était Chevalier puis Officier de la légion d’Honneur, Journal officiel du 12 juillet 1962.
Il garda des séquelles de son séjour dans les camps et fut pensionné à 100% d’invalidité.
Il se remaria en 1955 avec la sœur du résistant FTPF Arthur Langham et habita à Montigny-en-Gohelle, en continuant son travail aux houillères Nationales dont il fut retraité.
Il décéda à Montigny-en-Gohelle le 16 septembre 1968.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article241899, notice BUCQUET Jules, Désiré (Jambé) par Didier Alvarez, version mise en ligne le 2 août 2021, dernière modification le 4 août 2021.

Par Didier Alvarez

SOURCES : SHD Vincennes : GR 16 P 96112 / SHD Caen : GR 21 P 719 263. — Archives Arolsen, Archives Nationales, Archives Militaires, FMD . — Merci à Céline, sa petite nièce, pour la photo, et à Sylviane pour les recherches au SHD Vincennes.

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