ZYNGFOGEL Golda

Par Daniel Grason

Née le 13 février 1922 à Varsovie (Pologne), morte le 23 juin 2000 à Fontenay-lès-Briis (Essonne) ; militante de la Main d’œuvre immigrée ; internée ; victime de l’antisémitisme.

Golda Zyngfogel fut repérée, prise en filatures et identifiée par des inspecteurs de la Brigade spéciale n°1 des Renseignements généraux. Elle était décrite ainsi : « 1,53 mètre brune, cape caoutchouc jaune, visage mince, teint mat, nez assez grand busqué, bas bleu, chaussures basses marron foncés, gants rouges. »
Le lundi 15 février 1943 à 13 heures 45 Golda Zynfogel nommée "Ginette" par deux inspecteurs de police fut prise en filature quand elle quittait son domicile. Elle rencontra un homme que les policiers appelèrent Lucien : « petites moustaches, vingt ans, 1,70 mètres, très brun, type juif, nu tête, pardessus gris. » À 14 heures ils se rendaient « à l’entrée principale du cimetière » du Père Lachaise, ils rencontrèrent une femme. Lucien et cette femme quittèrent Ginette et se rendirent avenue de la République. Ils se quittèrent à la hauteur de la rue Parmentier.
"Lucien" se rendit ensuite au 48 de la rue Chapon, il entra dans cet immeuble à 15 heures en en sortit à 15 heures 12. Il prenait le métro à la station Arts et Métiers, descendit à la station Père-Lachaise, emprunta la rue du Chemin Vert et entra Cité Joly, domicile de "Ginette" à 17 heures et n’en ressortit pas.
Le mardi 16 février à 14 heures 15, Lucien et Ginette sortaient de l’immeuble, ils se rendaient au métro Père Lachaise. Lucien prenait la direction Levallois-Perret, et "Ginette" la direction Lilas. L’inspecteur P. suivit « Lucien », il se rendait rue du Pont aux Choux à Paris, il en sortait à 15 heures 05. À 15 heures 15 devant le 35 de la rue de Turenne, il rencontra une jeune fille de vingt ans nommée "Étoile" par le policier. Elle était petite mince, cheveux longs châtains à reflets roux, portait un manteau bleu de nuit avec l’étoile juive, cache col bleu ciel, sac à main en peau de serpent marron, Ginette vient les rejoindre au bout de dix minutes. Lucien quitta les jeunes filles à 15 heures 30 rue de la Bastille.
Les deux femmes prenaient le métro à Saint-Paul, Ginette descendait à Hôtel de Ville. L’autre femme changeait à Châtelet, descendait à Strasbourg Saint-Denis, et elle entrait dans un immeuble situé 28 boulevard Bonne Nouvelle à 16 heures 15. À 18 heures 45 elle n’était pas sortie, l’inspecteur cessa sa surveillance. Il nota « Dans cet immeuble il y a une piscine. Il est peu probable que la jeune fille y soit entrée. »
Le 18 février Golda Zyngfogel sortait avec "Lucien" de leur domicile à 14 heures 45, ils prenaient le métro au Père-Lachaise, descendaient à Nation. À l’angle de la rue de Bouvines et de la place de la Nation, "Lucien" attendait tandis que "Ginette" se rendait Cité Bénard au 119, rue de Montreuil.
Elle sortait à 15 heures 10 accompagnée d’une jeune fille ("Catherine") de la grandeur de "Ginette". Elle était vêtue d’un manteau bleu marine, cache col bleu marine à raies jaunes, cheveux châtains clairs, souliers à talons haut, vingt ans environ, sac à main noir. Toutes deux rencontraient "Lucien", ils allèrent cours de Vincennes jusqu’à l’angle de la rue Michel-Bizot. Elles firent demi-tour, "Lucien" emprunta le métro.
À 15 heures 50, "Catherine" et "Ginette" retournèrent Cité Bénard où elles entrèrent dans le premier immeuble situé à gauche. Les inspecteurs guettaient leurs sorties jusqu’à 17 heures sans succès.
Le 2 mars à 12 heures 10 elle rencontra "Le Rouquin" (Samuel Radzinski) à l’angle des rues Crespin du Cast et Oberkampf (XXe arr.). Le mardi 16 mars "Ginette" sortit de son domicile à 8 heures 40, elle prenait le métro au Père-Lachaise, portait à la main un sac en cuir.
Elle descendit à la station Gambetta et rejoignit sur la place une jeune fille d’une vingtaine d’année, grande comme elle, assez forte corpulence, ces cheveux sont châtains foncés frisés, souliers bas à talons plats, bas clairs, manteau bleu, porte des lunettes dont la monture est en métal blanc, à un sac à main noir, l’inspecteur l’appela "Rosette". Toutes les deux allèrent à l’angle de la rue des Balkans et rue Riblette à la porte de Bagnolet, elles attendirent quinze minutes en faisant le va-et-vient. Personne ne vint.
Elles s’en allèrent par la rue de Bagnolet jusqu’à l’avenue Philippe-Auguste. Ginette s’en alla à droite en direction du Père Lachaise, "Rosette" continua par la rue de Charonne, emprunta la rue Basfroi. En arrivant à la hauteur de la rue Rausch, l’inspecteur de police en filature remarqua qu’un jeune homme dont le signalement correspondait à celui de "Bertrand" semblait vouloir rattraper "Rosette" se retournait fréquemment, l’inspecteur abandonna la filature, il était 10 heures 20. Le policier émettait l’hypothèse que "Rosette" était « entrée dans un immeuble situé entre le n° 20 et 30 de la rue Basfroi.
Le 9 mars 1943 elle était vue à 17 heures à l’angle des rues Servant et rue du Chemin Vert avec Samuel Radzinski.
Le mardi 16 mars Ginette sortait de son domicile à 8 heures 40, elle prenait le métro au Père-Lachaise, elle portait à la main un sac en cuir. Elle descendit à la station Gambetta et rejoignit sur la place une jeune fille d’une vingtaine d’année, grande comme elle, assez forte corpulence, ces cheveux étaient châtains foncés et frisés, souliers bas à talons plats, bas clairs, manteau bleu, porte des lunettes dont la monture est en métal blanc, à un sac à main noir, l’inspecteur l’appela "Rosette".
Toutes les deux allèrent à l’angle de la rue des Balkans et rue Riblette à la porte de Bagnolet, elles attendirent quinze minutes en faisant le va-et-vient. Personne ne vint.
Elles s’en allèrent par la rue de Bagnolet jusqu’à l’avenue Philippe-Auguste. Ginette s’en alla à droite en direction du Père Lachaise, "Rosette" continua par la rue de Charonne, emprunta la rue Basfroi. En arrivant à la hauteur de la rue Rausch, l’inspecteur de police en filature remarqua qu’un jeune homme dont le signalement correspondait à celui de "Bertrand" semblait vouloir rattraper "Rosette" se retournait fréquemment, l’inspecteur abandonna la filature, il était 10 heures 20. Le policier émettait l’hypothèse que "Rosette" était « entrée dans l’un des immeubles qui était situé entre le n° 20 et 30 de la rue Basfroi ».
Interpellée par des policiers, interrogée dans les locaux des Brigades spéciales, elle reconnaissait être en relation avec Lipa, Samuel Radzinski et Ruta Kurchand.
Golda Zyngfogel a été homologuée Internée résistante.
Elle mourut le 23 juin 2000 à Fontenay-lès-Briis (Essonne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article241919, notice ZYNGFOGEL Golda par Daniel Grason, version mise en ligne le 3 août 2021, dernière modification le 8 août 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 125. – Bureau Résistance GR 16 P 608263. – État civil site internet Match ID.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable