PAQUET René, Henri

Par Michel Gorand

Né le 3 novembre 1921 à Aubusson (Creuse), mort le 29 mars 2015 à Sainte-Feyre (Creuse)  ; coupeur dans la pantoufle ; communiste  ; résistant, FTP. FFI.

Fils de Joseph, Henri Paquet et de Marie Delave. René Paquet arriva avec ses parents à Argenton-sur-Creuse en 1939 et ils habitaient rue Grande ; René fut embauché dans un atelier de fabrication de pantoufles ; dès la fin de 1940 la famille hébergeait parfois des communistes : René Paquet entra en résistance et distribua des journaux clandestins ; la police française de Limoges perquisitionna le domicile en juillet 1941 ; à cette époque René était coupeur à l’entreprise « Paris-France » et faisait aussi partie de l’Union sportive argentonnaise. À la suite d’un arrêté préfectoral du 24 septembre 1941, se référant à la loi du 4 septembre 1940 permettant l’internement administratif de ceux « estimés dangereux » pour la sécurité publique, René Paquet, dix-neuf ans, soupçonné d’avoir distribué des tracts communistes dans la nuit du 28 au 29 août 1941, fut arrêté, avec son père, le 28 octobre 1941 par la gendarmerie d’Argenton. Dans une lettre du 24 septembre 1941 au Ministre de l’Intérieur, le Préfet de l’Indre précisait « Sans avoir de preuves formelles à leur égard, il apparaît probable que les Paquet (Joseph et René, anciens militants communistes) ne sont pas étrangers à la distribution des tracts », d’où l’arrêté préfectoral du même jour. Joseph et René furent transférés de nuit et enfermés au camp d’internement de Nexon (Haute-Vienne) ; ce camp était entouré d’un grillage et d’une double haie de fils de fer barbelés avec un mirador aux quatre coins : conditions de vie difficiles, manque d’hygiène et sous-alimentation pour les internés ; à la veille de sa libération un codétenu lui indiqua de prendre contact avec le Chef du dépôt SNCF d’Argenton ; René fut libéré le 21 avril 1942 mais il fut astreint à six mois de « chantiers de jeunesse » à Bruère-Allichamps (Creuse) et, à cause de son métier de coupeur, il fut affecté à l’habillement.
À son retour à Argenton-sur-Creuse, courant octobre 1942, René Paquet prit contact avec le chef du dépôt d’Argenton qui adhéra au PC clandestin ainsi que d’autres cheminots ; il put ainsi recommencer des distributions de tracts et de publications clandestines ; de janvier à octobre 1943 René Paquet multiplia les contacts et développa les adhésions au PCF, au Front National et à la CGT clandestine, notamment à Argenton et à Saint-Gaultier ; il put développer ainsi une activité intense de propagande. Ayant appris que la Gestapo avait demandé son dossier à la police d’Argenton il en avisa Marcel Peyrat responsable PC pour l’Indre et la Creuse, qui lui demanda d’entrer dans la clandestinité. André Paquet entra dans la clandestinité le 20 octobre 1943, jour de la naissance de sa fille Michèle et s’installa dans une ferme du village de Fontigier, commune de Cressat (Creuse), près d’Ahun et fut nommé responsable à la propagande pour les FTP de la Creuse et de l’Indre ; sur Argenton, fin 1943, il fut remplacé dans ses responsabilités par Henri Ferret.
Dans la Creuse René Paquet (alias « Georges ») fut responsable d’un groupe de Résistants FTP dans le secteur de Lavaveix-les-Mines (à 15 km d’Aubusson). À partir de juin 1944 il fut membre de l’état-major des FTPF (Indre-Creuse), puis un contingent de FTPF légaux, augmenté de jeunes du pays, permit la création de la 2107e compagnie qui sera commandée par un trio dont René Paquet. À la libération, il participa à la création et à la préparation des unités creusoises pour le front de La-Rochelle. Intégré à l’armée d’active avec le grade de sous-lieutenant en décembre 1946, puis lieutenant en janvier 1949, il participa à la guerre d’Indochine de décembre 1949 à mars 1952 et à la guerre d’Algérie, avec le grade de Capitaine, de février 1957 au 22 décembre 1962.
Retraité, il était domicilié à Ceyvat commune de Saint-Médard-la-Rochette (Creuse) et marié à Jeanine Vernet. Il fut un temps président des Amis du musée de La Résistance et de la Déportation en Creuse. Il mourut le 29 mars 2015 au Centre médical national de Sainte-Feyre. Un dernier hommage lui fut rendu le 3 avril au monument aux morts d’Aubusson en présence de sa famille et de ses amis.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article241943, notice PAQUET René, Henri par Michel Gorand, version mise en ligne le 5 août 2021, dernière modification le 5 août 2021.

Par Michel Gorand

SOURCES : n° 55 du registre des décès de Sainte-Feyre. — Daniel Paquet, Ma Résistance, Éguzon 2016. — Hommage de ROBERT Jean, lors du décès. — Mémoire des hommes SHD GR 19 P 23 009 012. Homologué FFI dossier GR 16 P n°457 179.

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