ÉGRETAUD Marcel

Par Jacques Girault, Jean Maitron, Jean Sagnes

Né le 30 juin 1910 à Thouars (Deux-Sèvres), mort le 4 mars 1976 à Paris (XXe arr.) ; professeur ; militant syndicaliste de la FUE ; militant communiste ; sous-préfet à la Libération ; conseiller de l’Union française.

Fils de René Égretaud, employé des chemins de fer et d’Isabelle Trainaud, sans profession, Marcel Égretaud fut élève-maître à l’Ecole normale d’instituteurs de Rouen (1926-1930), où il obtint le premier degré du brevet de maître de gymnastique. Élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud (1930-1932, lettres), titulaire du certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures, après son service militaire (1932-1933), il enseigna successivement comme professeur de lettres à l’École normale d’instituteurs de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) en 1933-1934, aux EPS de Quimperlé (1934-1936), d’Albi (1936-1937).

Marcel Egretaud se maria le 25 janvier 1937 à Montpellier (Hérault) avec Henriette Fruter, professeur d’éducation physique au lycée de jeunes filles de Montpellier. Ils eurent trois enfants et divorcèrent en 1955.

Il obtint sa mutation pour l’EPS de Paulhan (Hérault) en 1937-1942. Son épouse étant affectée en avril 1942 au Centre régional d’éducation générale et sportive d’Hyères-Costebelle (Var), il fut nommé au collège Rouvière de Toulon (Var) en 1942-1943. Le centre d’Hyères étant supprimé, son épouse, restée dans son poste à Montpellier, fut mutée au Centre régional d’éducation générale et sportive de Moissac (Tarn-et-Garonne). Il obtint l’EPS, devenu collège moderne et technique Michelet, à Montpellier, à partir d’octobre 1943.

Marcel Égretaud adhéra au Parti communiste en 1930. Secrétaire du rayon communiste de Quimperlé avant 1936, il fit partie du bureau de la région communiste du Tarn en 1937 avec Roger Garaudy. Il dirigea la commission du cent cinquantenaire de la Révolution française créée par la Fédération communiste de l’Hérault. Membre du bureau de la section communiste de Montpellier en 1939, il fit partie, dès septembre 1939, de la direction illégale du Parti communiste dans l’Hérault.

Membre de la Fédération unitaire de l’enseignement (CGTU), il collaborait à sa presse. Il représenta son organisation au congrès de mars 1934 de l’Union locale unitaire de Saint-Brieuc, affirmant à cette occasion que le front unique à la base était possible chez les instituteurs. Élément apprécié, le congrès le choisit, ainsi que Georget, et sur demande des secrétaires, comme secrétaire adjoint de l’Union locale. Orateur à Saint-Brieuc dans une réunion publique contre les décrets-lois, le 29 avril 1934, suivie d’un défilé où participèrent une vingtaine de normaliens, il intervint en août 1934 au congrès de la FUE à Montpellier.

Mobilisé le 9 septembre 1939 comme simple soldat dans l’infanterie, il prit part à la campagne de France, de la Meuse à la Loire, avant sa démobilisation le 26 juillet 1940.

Inspecté en novembre 1943, peu de temps après, il ne quitta pas son établissement scolaire, obtenant un mois de congé de maladie du 7 mars au 6 avril 1944. Incorporé dans les Mouvements unis de la Résistance en mai 1943 comme responsable du Front national sous le nom de « Morin », il devint, au début de 1944, responsable du Front national dans le département.

En août 1944, le comité régional de Libération, en accord avec le commissaire de la République, le proposa pour le poste de préfet des Pyrénées-Orientales (voir : Fourquet Camille). Mais des pressions s’exercèrent contre ce choix, en raison de sa qualité de communiste. Il fut délégué en septembre 1944 dans les fonctions de sous-préfet de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) tandis que son épouse, attachée à la direction régionale des sports à Toulouse, présidait le groupe local de l’Union des femmes françaises. « Administrateur remarquable » selon le préfet qui proposait sa titularisation, bien qu’ayant demandé à rester dans l’administration préfectorale, il réintégra l’Éducation nationale le 27 novembre 1946 au collège Colbert à Paris. Son épouse, professeur à Toulouse, était alors en congé. Ils divorcèrent en octobre 1954.

Désigné en novembre1947 par l’Assemblée nationale comme conseiller de l’Union française, réélu le 12 juillet 1952, il y siégea jusqu’en 1958 et y occupa successivement les fonctions de questeur (1948-1950) puis de secrétaire (1951-1952).

Après la disparition de cette assemblée, il reprit un poste de professeur certifié de lettres modernes au collège, puis lycée, Arago à Paris en janvier 1959, et y enseigna dans le cycle d’observation, puis dans le second cycle, jusqu’à sa retraite en 1973.

Marcel Égretaud participa à l’action militante favorable à l’accession à l’indépendance des anciennes colonies françaises, particulièrement en Afrique du Nord et aux débats de la section coloniale auprès du comité central du Parti communiste français. Il effectua plusieurs missions à ce titre, par exemple à la Réunion au début des années 1950. Il écrivait régulièrement des articles dans la presse communiste, en particulier dans les Cahiers du communisme et dans La Nouvelle Critique au comité de rédaction de laquelle, il entra en décembre 1957.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24196, notice ÉGRETAUD Marcel par Jacques Girault, Jean Maitron, Jean Sagnes, version mise en ligne le 8 janvier 2009, dernière modification le 4 décembre 2021.

Par Jacques Girault, Jean Maitron, Jean Sagnes

ŒUVRE : Réalité de la nation algérienne, Éditions sociales, 1re éd. 1957 avec une préface de François Billoux, 207 p., 2e éd. 1961, 319 p. — L’Orient soviétique : Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizie, Tadjikistan, Turkménistan, Azerbaïdjan, Éditions sociales, La Culture et les hommes, 1959.

SOURCES :Arch. Nat., F/1bI/764, 1069, F17 30090/B. — Arch. Dép. Var, 1459 W 48. — RGASPI, Moscou, 517. 1. 1864, 1867. — Arch. comité national du PCF. — Le Travailleur unitaire. — Bernard, Bouët, Maurice Dommanget, Gilbert Serret, Le Syndicalisme dans l’enseignement, op. cit.Les Communistes de l’Hérault dans la Résistance, s.d. — Le Travailleur du Languedoc, 1938-1939. — Interviews d’Étienne Fabre et Frédéric Montagné à Béziers. — Le Monde, 10 mars 1976. — État civil de Thouars. — Notes d’Yves Le floch

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