Par Robert Kosmann
Née le 15 décembre 1957 à Paris ; technicienne en informatique puis à France Télécom ; syndicaliste SUD PTT, permanente (1997-2008), porte-parole de l’Union syndicale Solidaires (2014-2020) ; militante féministe dans les années 1970 ; militante de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) de 1974 à 2000, permanente de la JCR (1981-1983), membre du Comité central de la LCR (1982-1994) ; membre du Bureau d’ATTAC (2006-2014).
Les parents de Verveine Angeli, Claude Angeli, journaliste, et May Blumenfeld, illustratrice, eurent deux enfants. Ils étaient tous deux de culture communiste. Son père, adhérent de la CGT et militant du PCF, fut exclu en 1969 et devint rédacteur en chef du Canard enchaîné en 1971. Sa mère fut militante du PCF jusqu’en 1972, de l’Union des Femmes Françaises puis adhérente du MLAC (1974-1975).
Après sa scolarité primaire effectuée à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), Verveine Angeli suivit son parcours d’enseignement secondaire au lycée Romain Rolland à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), elle y obtint le baccalauréat en 1975 et poursuivit un cursus de sciences économiques à l’Université Paris 1, sur le site de Tolbiac (XIIIe arr.). Elle fut titulaire d’une maîtrise dans sa discipline en 1979. Inscrite l’année suivante à l’université, elle ne prolongea pas et, de 1981 à 1983, devint permanente, des Jeunesses communistes révolutionnaires (JCR), organisation de jeunesse de la LCR. De 1983 à 1984, inscrite au chômage, elle suivit une formation professionnelle en électronique, ce qui lui permit d’entrer dans une société de micro-ordinateurs comme technicienne de maintenance (1985-1988). La société fabriqua l’un des premiers ordinateurs personnels en France, l’ordinateur « goupil ». Elle entra ensuite à France Télécom où elle fit toute sa carrière professionnelle, d’abord comme conductrice de travaux (1988-1997), puis coordinatrice de production (2008-2014). Elle prit sa retraite en juillet 2021.
Ses activités professionnelles furent interrompues par ses activités syndicales. Verveine Angeli avait pris sa carte syndicale à SUD PTT en janvier 1989 dès son arrivée à France Télécom. Elle fut détachée à plein temps par son syndicat de 1997 à 2008. Ses responsabilités furent alors au bureau du syndicat télécoms Île-de-France, de 1993 à 1996, puis au Bureau fédéral (1997-2008) et au secrétariat de SUD PTT de 2000 à 2008. Elle fut élue du personnel pour la fédération SUD PTT au conseil d’administration de France Télécom de 2009 à 2013. Le syndicat SUD PTT était affilié à l’Union syndicale Solidaires et Verveine Angeli fut élue au secrétariat de Solidaires de 2014 à 2020. En tant que représentante de l’Union syndicale Solidaires, elle fut invitée par deux fois dans le cadre de la délégation à l’hôtel Matignon pour rencontrer le cabinet du Premier ministre, une première fois, en 2016 sur la « loi travail » que contestait le syndicat et une seconde fois, la délégation fut reçue par le premier ministre Edouard Philippe, en 2017, pour exprimer la protestation du syndicat face à la réforme de l’assurance chômage.
Verveine Angeli fit partie, en 2000, d’un voyage organisé par SUD PTT pour rencontrer les syndicalistes coréens à Séoul. Dans le cadre des mouvements altermondialistes, elle participa aux Forums sociaux Européens (FSE) de Paris (2003) et d’Istanbul (2010) ainsi qu’aux Forums sociaux mondiaux (FSM) de Dakar (2011) et Tunis (2013 et 2015). Elle effectua également deux voyages, en 2000 et 2002, en Ingouchie pour apporter des livres et des médicaments dans les camps de réfugiés tchétchènes dans le cadre du « convoi syndical » qui soutenait les populations civiles tchétchènes face à l’armée fédérale russe lors de la seconde guerre de Tchétchénie. Elle effectua deux voyages en Palestine avec Solidaires, en 2016 et 2019, pour soutenir la lutte du peuple palestinien.
Verveine Angeli fut également la représentante de Solidaires dans le bureau de l’association ATTAC dont elle était adhérente depuis 2006. Elle fut co-porte-parole de l’association de 2013 à 2014. Lors de la crise de la dette publique grecque, elle fit partie de l’association « Solidarité France Grèce pour la santé » et accueillit, à Athènes en 2013 lors de l’assemblée de l’Altersummit et en 2015, les camions humanitaires et politiques qui apportaient du matériel médical pour les dispensaires autogérés.
Sur le plan politique, Verveine Angeli avait pris contact et adhéré à la LCR dès le lycée, en 1974. Son engagement était notamment lié aux mobilisations lycéennes de cette époque, contre le coup d’État au Chili, et à l’audience et à la reconnaissance du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception). Elle prit contact avec les groupes femmes qui existaient au sein de la faculté de Tolbiac entre 1976 et 1980. Elle fut membre du Comité central de la LCR à partir de 1982. Après avoir suivi plusieurs écoles politiques de formation (locales et stages nationaux) elle participa, la même année, à l’école centrale de la IVe Internationale à Amsterdam (Pays-Bas) pour un stage de trois mois. Elle fut membre du Bureau politique de la LCR durant quelques mois en 1993 mais était insatisfaite des affrontements récurrents qui sévissaient à ce niveau de l’organisation. Elle quitta également le comité central en 1994. Elle quitta la LCR en 2000 en raison de désaccords sur la non-intervention que l’organisation préconisait en Bosnie, sur la parité hommes/femmes qu’elle défendait en général, et dans son organisation politique en particulier. Elle souhaitait par ailleurs être plus investie syndicalement et avait des responsabilités familiales.
Sur le plan personnel, Verveine Angeli fut la compagne de Christophe Aguiton, sociologue, entre 1980 et 1992 ; ils eurent deux enfants Sara en 1986 et Denis en 1988. En 2021 elle était la compagne, depuis 1992, de Patrick Ackermann militant lui aussi à SUD PTT ; ils se marièrent en mai 2013.
En 2021, Verveine Angeli était toujours syndiquée à SUD PTT, cotisait et militait à l’association ATTAC ; elle travaillait également avec la FASTI pour co-animer des formations sur l’antiracisme et intervenir auprès de femmes immigrées sans papiers. Avec ATTAC, elle préparait, en collaboration avec Annick Coupé l’Université des mouvements sociaux.
Par Robert Kosmann
ŒUVRE : co-autrice de l’ouvrage publié par ATTAC, la Fondation Copernic, Que faire de l’Europe ? Paris, Les liens qui libèrent, 2014 ; contribution au livre pour enfants de May Angeli, Une chanson pour sa majesté, Paris, Éditions Syros, 1998 ; coordinatrice et co-autrice, Solidaires International n°14, Palestine fragments, luttes et analyses ; et co-autrice « Se former pour développer une pratique syndicale antiraciste », Les Utopiques n°8, Éditions Syllepse, 2018 ; « Les gilets jaunes de l’urgence à poser les questions pour le syndicalisme », Les Utopiques n°11, Paris, Éditions Syllepse, octobre 2019 ; « Retraites, au sujet du mouvement », Les Utopiques n°13, Éditions Syllepse, 2020 ; « Retraites, genrer le débat revendicatif », Les Utopiques n° 14, Éditions Syllepse, 2020 ; « Du plancher pourri au plafond de verre du monde du travail » in Omar Slaouti, Olivier Le Cour Grandmaison (dir.), Racismes de France, Paris, La Découverte, 2020.
SOURCES : Entretien avec Verveine Angeli, juin 2021. — Entretien sur la réforme des retraites pour le site « 50-50 Magazine », décembre 2019 en ligne. — Entretien sur la « loi travail » sur le site « Reporterre », août 2017, en ligne. — Divers sites internet.