L’HUILLIER Louise [née BOUVIER Louise, Marie]

Par Marie-Claude L’Huillier

Née le 12 septembre 1904 à Paris (XIVe arr.), morte le 3 août 1997 à Plouhinec (Finistère) ; militante syndicale CGT et communiste d’Ivry (Seine, Val-de-Marne) et de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine).

Fiche de police pendant l’Occupation.

Sa mère, d’origine belge, Maria Grosfils, était employée de maison (indiquée « domestique » à l’état civil). Louise Bouvier travailla très jeune en usine comme ouvrière, notamment dans la chaussure, à Paris XIIIe arr. où sa mère était domiciliée. Auxiliaire de bureau (8 janvier 1926- 31 janvier 1929) puis assistante d’hygiène sociale (1er février 1929-30 septembre 1929) à la mairie d’Ivry, commune où elle vivait désormais, 18, rue Bourgeois, puis dans les HBM, Place Philibert Pompée, elle s’engagea dans l’action syndicale en décembre 1924 et au Parti communiste en 1925. Remarquée et encouragée par Venise Gosnat et Georges Marrane, elle était signalée dans un rapport à l’Internationale communiste, en 1928, comme une des dix femmes militantes communistes de la région parisienne. Elle prit la parole dans des meetings communistes locaux vers avril 1928. Une note du Ministère de l’Intérieur de 1943 sur les militants communistes réfugiés dans l’illégalité, lui attribua la direction de la section féminine du Parti communiste d’Ivry à la fin des années 1920.

Louise Bouvier s’installa à Gennevilliers en 1930, place Voltaire puis rue de l’Arbre sec aux Grésillons, avec sa fille Odette, née en 1924 et occupa un emploi de bobineuse à l’Alsthom à Clichy (Seine, Hauts-de-Seine). Elle suivit en 1935 les cours d’Étienne Fajon, de Georges Politzer, de Gabriel Péri à l’école du parti que dirigeait Waldeck L’Huillier, responsable du rayon communiste, adjoint au maire dans la nouvelle municipalité communiste de Gennevilliers depuis 1934. Mariée avec Waldeck L’Huillier en avril 1937 à Paris XIIIe arr., ils vivaient rue du Parc et eurent une fille en 1939, prénommée Marie-Claude, en hommage à Paul Vaillant-Couturier et à sa femme (voir Marie-Claude Vaillant-Couturier).

Comptable à la Blanchisserie Ritz à Gennevilliers, Louise L’Huillier perdit son emploi lors de la fermeture de cette entreprise en 1939. Elle travailla ensuite chez Millars à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine) puis fut contrainte d’entrer dans la clandestinité en janvier 1941. Elle quitta la ville avec ses deux enfants pour se réfugier dans la famille de son époux à Carrières-sur-Seine, puis à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Sous le nom de "Lucienne", elle devint agent de liaison de la direction du Parti communiste français et de l’État-Major des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Elle assura les contacts avec Jean Laffitte, Venise Gosnat, Charles Tillon, Paulette et Hector Descomps, Jean Jérôme. Elle rencontra de nombreux militants, dont Jean Estier, Marie-Louise Tillon "Colette", Marie-Claire Beyer "Marguerite", Hélène Edeline "Francine". Elle bénéficia de l’aide très active de Georges Auzolle, ancien architecte municipal, Maxime Legros, Marie-Antoinette Lorme, Edmée Dumas, épouse d’un militant déporté. Elle conserva à Gennevilliers des contacts avec le Docteur Quercy, puis avec André Bourgoin, le responsable du Parti communiste et L. Pernollet, le responsable du Front National en 1944 . Avec son mari, sous des pseudonymes parmi lesquels "Rousseau", "Estier", "Lefranc", elle vivait dans des "planques" à Soisy-sous-Montmorency, Enghien-les-Bains, Cergy, Paris, Chevreuse jusqu’à la Libération. Elle revint à Paris le 16 août 1944 avec Tillon, son beau-frère Beyer, leurs femmes et Waldeck L’Huillier, avec qui elle fut à Gennevilliers le 20 août.

Louise L’Huillier continua après la guerre des activités dans le droit fil de son engagement syndical, politique et résistant. Elle garda des liens très étroits avec Jean Jérôme et Gaston Plissonnier. Elle exerça des responsabilités dans l’Union des Femmes Françaises (UFF), les Amies de la Paix, le Secours populaire, au niveau local, régional et national, tout en conservant un travail salarié, notamment dans l’imprimerie. Elle organisa une exposition sur la Chine avec les Amitiés Franco-Chinoises. Elle dirigea des colonies de vacances pour adolescents entre 1947 et 1953 (Mesquer, Thonon-les-Bains, Dives-sur-Mer), puis, plus tard, créa et prit la direction du centre de vacances pour les personnes âgées à Ménilles (Eure) pendant plusieurs années.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article24215, notice L'HUILLIER Louise [née BOUVIER Louise, Marie] par Marie-Claude L’Huillier, version mise en ligne le 10 janvier 2009, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Marie-Claude L’Huillier

Fiche de police pendant l’Occupation.

SOURCES : Fonds Louise et Waldeck L’Huillier, Arch. dép. de Seine-Saint-Denis (538 J), inventaire en ligne. — Archives municipales d’Ivry (M. Rault). — Arch. comité national du Parti communiste français, fonds français de l’Institut du marxisme-léninisme, bobine 296. — Archives familiales. — État civil de Paris XIVe arr.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable