JEUNON Madeleine

Par Annie Pennetier

Née en 1928 à Vigneux (Seine-et-Oise, Essonne), morte le 16 mars 2005 ; employée de la SEITA ; syndicaliste CGT des Tabacs et allumettes ; militante du Parti communiste et de la FNDIRP.

Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice.  Cliché Madeleine et Hélène Jeunon
Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice. Cliché Madeleine et Hélène Jeunon

Madeleine Jeunon naquit dans une famille communiste de marinier et d’éclusiers de Vigneux-sur-Seine (Seine-et-Oise, Essonne) et Ablon-sur-Seine (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) communes situées sur les rives de la Seine. Son grand-père Claude Jeunon, marinier, était conseiller municipal de Vigneux dans la municipalité d’Henri Charon à l’époque du Front populaire, sa grand-mère Marie Madeleine Jeunon tenait le café de l’écluse . Elle était la fille de Jacques Jeunon cimentier et de Reine Boisnier,fille de l’éclusier de Vigneux et quatrième d’une fratrie de cinq enfants.
Madeleine Jeunon avait 13 ans en 1941 lorsque toute sa famille fut arrêtée à leur domicile de Vigneux-sur-Seine et livrée à la police allemande. L’arrestation le 10 novembre 1941 était liée à l’impression, la reproduction des tracts du Parti communiste clandestin et leur diffusion dans le secteur Vigneux, Draveil, Ablon, Villeneuve-le-Roi et Villeneuve-St-Georges. Les tracts étaient rédigés notamment par Henri Duvernois secrétaire de la section communiste de Vigneux.
Ses grands-parents paternels Claude Jeunon et Marie Madeleine Jeunon, sa tante Éliane Jeunon-Thomas et sa sœur Jacqueline Jeunon moururent en déportation. Son père fut fusillé comme otage au Mont-Valérien le 17 décembre 1941. Sa mère revint en avril 1945 gravement malade après trois années de déportation.
Madeleine et son petit frère Maurice avaient été recueillis en 1942 par une tante maternelle, femme déjà âgée et ayant beaucoup souffert de la guerre de 14-18 et de la mort de plusieurs de ses enfants. Ils séjournèrent ensuite presque une année en Suisse avec l’aide de la Croix-rouge.
De tels événements marquèrent Madeleine qui oeuvra au sein de la Fédération nationale des Déportés, Internés, Résistants, Patriotes, pour que les enseignements de ce que ses proches avaient vécu, restent ancrés dans la mémoire collective.
Madeleine Jeunon entra à la SEITA à la Manufacture de Reuilly en 1952, puis fut mutée à celle de Pantin en 1969 ; elle participa d’une façon très active pendant 18 mois en 1982-1983 à la lutte avec occupation de l’usine contre la fermeture de cette manufacture programmée dans le cadre du démantèlement de la filière. Elle était responsable syndicale à la Fédération CGT des Tabacs et allumettes.
Militante communiste, elle participa à de nombreuses initiatives au niveau international, en particulier dans le cadre de la solidarité aux démocrates espagnols durant la période noire du franquisme. Elle fut aussi chargée par le PCF de missions avec les Partis Communistes clandestins.
En liaison avec le développement de l’amitié entre les peuples, elle participa à l’activité de l’association France-URSS et témoigna de sa solidarité avec le peuple de Cuba.
Lors de ses obsèques le 21 mars 2005, Georges Lanoue rendit hommage à sa vie militante. Bertrand Page, ancien secrétaire général de la Fédération des Tabacs s’associa à cet hommage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article242179, notice JEUNON Madeleine par Annie Pennetier, version mise en ligne le 18 mars 2022, dernière modification le 18 mars 2022.

Par Annie Pennetier

Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice. Cliché Madeleine et Hélène Jeunon
Jacques et Reine Jeunon et leurs cinq enfants, Hélène, Madeleine, Lisette, Jacqueline et Maurice. Cliché Madeleine et Hélène Jeunon

SOURCES : Témoignage de Madeleine Jeunon, 2001.— Martine Garcin dans le Site Caractères draveillois-Résistance et création.— Biographies de sa famille.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable