TAUBREGEAS Jean

La distribution de tracts et le collage de papillons dans le Ve arrondissement de Paris attira l’attention de la police. Jean et Léonie Taubregeas furent repérés. Trois inspecteurs de la BS1 des Renseignements généraux les interpellèrent. Ils furent interrogés dans les locaux des Brigades spéciales à la Préfecture de police. Il a été Incarcéré à la prison de la Santé, il comparaissait le 10 novembre 1941 devant la Section spéciale, il fut condamné à cinq ans de prison.
Jean Taubregeas a été envoyé à la prison de Clairvaux, puis à Blois (Loir-et-Cher). Il était le 22 mars 1944 dans le convoi de 1218 hommes qui partit de Compiègne à destination de Mauthausen en Autriche. Matricule 60612, il a été transféré au kommando de travail à Linz en Haute-Autriche. Il travailla dans l’une des usines du groupe Hermann Goering. Les déportés prisonniers travaillaient au traitement des scories, à la fabrication d’acier, de rails et de chars de combat. Matricule 60612, il y mourut le 8 avril 1945.
Marie Maritaud belle-sœur de Jean Taubregeas témoigna le 26 mars 1945 devant les membres de la commission rogatoire. Ils étaient chargés d’enquêter sur les circonstances de l’interpellation des résistants. Elle déclara notamment : « Ma sœur n’a pas été frappée, cependant, il n’en a pas été de même de mon beau- frère que j’ai pu voir pendant sa détention à la Santé. Il m’a dit avoir été victime de sévices pendant son séjour au Brigades Spéciales, mais il ne m’a pas spécifié quels étaient ses tortionnaires. »
« Une perquisition a été effectuée au domicile de mon beau-frère, j’ignore quel a été le résultat de cette perquisition et si des objets ont été dérobés ».
Elle porta plainte contre les policiers les considérants « comme responsables de leur déportation, et notamment contre ceux qui ont frappé mon beau-frère. »
Jean Taubregeas a été homologué au titre de la Résistance intérieure française (RIF), et Déporté interné résistant (DIR).