HUITRIC Louis, Joseph, Marie

Ses parents, Mathias Huitric (1876-1931) et Françoise Le Dé étaient des cultivateurs laïques, basés à Ergué-Gabéric. Louis Huitric fut scolarisé dans les écoles publiques jusqu’à l’âge de seize ans, avant d’entamer une courte carrière d’employé à la préfecture, s’occupant alors du cadastre. À son retour de la guerre, il passa un concours pour devenir secrétaire de mairie, restant durant cinq ans en poste à Melgven. Déjà adhérent à la SFIO dès la fin des années 1930, Louis Huitric était investi dans le réseau de résistance Vengeance, entretenant aussi des liens étroits avec Tanguy Prigent*.

Marié le 2 janvier 1945 avec Marguerite Marec, il s’installa en 1947 à Saint-Yvi pour reprendre l’exploitation de ses beaux-parents dans une commune dirigée depuis 1945 par le radical Blanchard. La même année, il conduisit une liste SFIO aux élections municipales, devenant maire à seulement vingt-sept ans, incarnant un certain renouveau générationnel dans le Finistère, dans le sillage du paysan-ministre Tanguy Prigent.

Il figurait en sixième position sur la liste SFIO aux législatives de 1951 (16,1 % des suffrages exprimés, deux élus), composée de Tanguy Prigent, Eugène Reeb*, Hervé Mao*, Marie Jacq, Charles Fourmel, Robert Arnault*, Le Corre, Pierre-Louis Le Pinsec* et Jean Floch*. Notable SFIO, il fut réélu facilement maire en 1953, dans cette région de la Cornouaille de forte implantation socialiste.

Il se présenta aux cantonales à Rosporden en 1955, sans être élu. Il était également candidat aux sénatoriales en 1955, en compagnie de Jean-Louis Rolland* (élu), Hervé Mao et Jean-Louis Faou. De même, il figurait en cinquième position sur la liste SFIO lors des législatives en 1956, en légère progression avec 16,6 % des voix, deux élus, aux côtés de Tanguy Prigent, Hervé Mao, Eugène Reeb, Robert Gravot, Pierre-Louis Pinsec, Robert Arnault, René Heise et Ary Fichez*.

Dirigeant fédéral de la SFIO depuis le milieu des années 1950, il refusa comme la majorité du réseau d’élus socialistes du Finistère de suivre Tanguy Prigent dans la scission PSU lors de la crise interne de 1960. Il fut à nouveau candidat aux cantonales de 1961, sans succès puis suppléant aux sénatoriales de 1962.

En 1967, il emporta à quarante-sept ans pour le compte de la FGDS le canton de Rosporden à la droite, faisant face à un ancrage puissant du PC, grâce au soutien des filières laïques et des réseaux paysans. Au conseil général, le groupe socialiste FGDS-PSU passa de trois à sept éléments : Tanguy-Prigent à Lanmeur, Albert Larher* à Plouigneau et François Manach* à Sizun furent rejoints par Roger Prat* à Morlaix, Pierre Le Boédec* à Bannalec et Charles Linement* à Concarneau (on observait le même type de progression au PC, Alphonse Penven* au Huelgoat étant épaulé par Louis Heumery*, élu à Châteauneuf-du-Faou). Lors des législatives de 1967, il était suppléant de Pierre Le Boëdec dans la circonscription de Quimperlé-Concarneau (19,4 % des suffrages exprimés).

Toujours maire en 1971, il fut aisément renouvelé aux cantonales de 1973 faisant le lien avec la nouvelle génération du PS (13 élus). En 1979, il passa le relais au niveau cantonal à Gilbert Monfort, garagiste et maire de Rosporden depuis 1977. La mairie de Saint-Yvi fut elle aussi conservé par le PS à son retrait de la vie politique, avec Jean Pouliquen (1983-1989, aéronavale puis affaires maritimes), Francis Rozé (1989-2008, cadre dans l’agroalimentaire, syndicaliste CGT) puis Jacques François (depuis 2008, cadre dans les assurances).
Depuis 2009, il existe un espace Louis-Huitric à Saint-Yvi, signe de la vigueur de la mémoire local de l’ancien maire de la commune entre 1947 et 1983.